Infrastructures, industrie et capital humain, les clés de la modernisation du Maroc depuis 25 ans

- Améliorer ses chiffres
- Rapport du Centre Carnegie
- Des infrastructures de classe mondiale
- Plan d'accélération industrielle
- Énergies renouvelables et durabilité
- Gestion de l'eau
Le règne de Mohammed VI au Maroc s'est caractérisé jusqu'à présent par un effort remarquable de modernisation du pays, avec de nouvelles infrastructures, une relance de l'industrie, un engagement en faveur de la durabilité et des réformes visant à relever les défis sociaux et économiques.
Le résultat est un pays qui a fait des progrès remarquables dans ses chiffres depuis lors, devenant une puissance économique dans la région et se positionnant comme un acteur clé dans les relations commerciales entre l'Afrique et l'Europe.
Améliorer ses chiffres
En 1999, lors de l'accession au trône de l'actuel monarque, l'Indice de développement humain du Maroc (un indicateur établi par le Programme des Nations unies pour le développement, qui comprend l'espérance de vie, l'éducation et le revenu par habitant) était de 0,511 point, ce qui plaçait le pays à une piètre 112e place. L'espérance de vie était de 66,41 ans, le taux de mortalité de 6,5 pour 1 000 et le revenu par habitant de 1 514 euros.
Un quart de siècle plus tard, l'IDH du Maroc est passé à 0,698 point. L'espérance de vie était passée à 75 ans, tandis que le revenu par habitant s'élevait déjà à 7 216 euros (plus du double si l'on tient compte de l'inflation). Le nombre d'années de scolarisation attendues a doublé et le taux de pauvreté absolue est passé de 15,3 % à moins de 1,7 %.
L'amélioration a été particulièrement significative au sein de la population rurale, qui représentait près de la moitié du total en 1999 et n'en représente plus qu'un tiers aujourd'hui. L'électricité et l'eau potable sont désormais accessibles à l'ensemble de la population rurale, alors qu'elle ne représentait que la moitié de la population rurale en 2000.

Rapport du Centre Carnegie
Un récent rapport publié par le Centre Carnegie et signé par le chercheur en économie Alexander Kateb note que le Maroc est passé d'une économie à faible revenu à une économie à revenu moyen.
Selon le rapport, la prochaine étape pour le pays est de s'attaquer à la transformation structurelle, ce qui nécessitera d'investir dans le capital humain et l'innovation, de favoriser un environnement commercial plus compétitif, d'allouer des ressources financières supplémentaires et de s'engager dans un paysage géopolitique de plus en plus changeant.

Des infrastructures de classe mondiale
Le plan de modernisation lancé par le roi Mohammed VI depuis son accession au trône et développé par les gouvernements successifs a compté la mise en place de nouvelles infrastructures de classe mondiale comme l'une des clés.
La construction d'installations telles que le port de Tanger Med a permis au Maroc de faire un bond en avant et de participer aux chaînes de valeur mondiales, en attirant les investissements étrangers et en devenant un acteur commercial majeur grâce à sa position stratégique aux portes de la Méditerranée et comme point de passage entre l'Europe et l'Afrique.
Depuis le début des années 2000, le pays a développé son réseau autoroutier, auparavant limité, pour le porter à 1 800 kilomètres. De nouveaux projets sont actuellement en cours pour étendre ce réseau à 3 000 kilomètres d'ici 2030.
D'autre part, la construction des différentes phases du port de Tanger Med, depuis 2007, a permis au Maroc de se positionner comme un acteur incontournable des échanges commerciaux de la région. Tanger Med est déjà le premier port de la Méditerranée en termes de transit de conteneurs et constitue un catalyseur pour l'économie du pays.
Le Maroc a également été pionnier dans la construction de lignes ferroviaires, avec le premier train à grande vitesse du continent africain, qui sera étendu pour relier les principales villes, et s'est également engagé dans le transport aérien, avec la construction de nouveaux aéroports et l'agrandissement des aéroports existants.

Plan d'accélération industrielle
En réponse à la crise économique de la fin de la première décennie du XXIe siècle, le Maroc a opté pour une stratégie industrielle basée sur la promotion des exportations. Ainsi, le Plan d'accélération industrielle 2014-2020, soutenu par le laboratoire de croissance de l'Université de Harvard, s'est appuyé sur des infrastructures récemment créées, telles que Tanger Med, pour stimuler la croissance de l'économie, en particulier dans les secteurs à forte composante technologique tels que l'automobile et l'aérospatiale.
C'est dans cette optique qu'ont été créées les « zones Tanger Med », des espaces industriels et logistiques autour du port, qui ont fait de la région de Tanger-Tétouan-Al Hoceima la principale zone industrielle de libre-échange du continent africain.
L'implantation dans cette zone franche de grandes multinationales de l'automobile telles que Renault et le groupe PSA a fait du Maroc le premier producteur et exportateur d'automobiles du continent, devant l'Afrique du Sud, et a attiré de nombreuses entreprises internationales de fabrication de pièces automobiles telles que Valeo, Yazaki et Sumitomo.
Les avantages de l'industrie automobile se sont reflétés dans le développement de l'économie marocaine : entre 2010 et 2019, la part du secteur manufacturier dans les investissements directs étrangers est passée de 15 % à 37 %.

Énergies renouvelables et durabilité
Un autre engagement important du Maroc ces dernières années a été l'adoption de la Stratégie nationale de l'énergie, dans le but de réduire les importations d'énergie et de parvenir à un modèle de croissance plus durable.
Cette stratégie repose sur trois piliers : l'augmentation de la capacité en énergies renouvelables, l'amélioration de l'efficacité énergétique et le renforcement de l'intégration régionale. En 2015, un objectif a été fixé pour atteindre 52 % d'énergies renouvelables dans le mix énergétique d'ici 2030, élargissant l'objectif initial de 42 %.
Pour l'instant, les énergies renouvelables représentaient 37 % de la capacité installée de production d'électricité du pays en 2023, principalement l'énergie éolienne et hydroélectrique.
Toujours dans le domaine des énergies renouvelables, le Maroc a construit le complexe solaire concentré Noor, le plus grand au monde, grâce à un financement public-privé de 3 milliards de dollars, avec la participation du groupe Saudi Aqua, entre autres.
D'autre part, la stratégie de transition verte implique la décarbonisation des industries du ciment, de l'acier et des engrais. C'est un défi pour le Maroc s'il veut maintenir sa compétitivité et son accès au marché européen, qui va imposer des droits de douane sur les produits à forte intensité de carbone, comme les phosphates, dont le pays est l'un des premiers producteurs mondiaux.
Sans oublier le rôle que le pays peut jouer dans la production d'hydrogène vert et son intégration ultérieure dans les processus industriels.

Gestion de l'eau
L'un des derniers engagements du Maroc, souligné par le roi Mohammed VI lui-même dans son discours de commémoration du 25e anniversaire, est la gestion de l'eau, essentielle dans un pays qui souffre périodiquement de sécheresses prolongées.
C'est dans cette optique qu'a été lancé le Plan national de gestion de l'eau 2020-2050, doté de plus de 40 milliards de dollars, dont 13 milliards pour la période 2020-2027. Sur ce montant, le Maroc contribuera à hauteur de 60 %, tandis que les 40 % restants seront couverts par des investisseurs privés.

Le plan prévoit la construction de neuf stations de dessalement d'ici 2030, ce qui portera le nombre de ces installations à 20 au Maroc, pour une capacité totale de 1,4 milliard de dollars.
En outre, il est prévu d'améliorer la capacité de stockage de l'eau douce en accélérant la construction de barrages et d'étangs et en augmentant la proportion d'eaux usées réutilisées après traitement.