20 ans de la Charte européenne des droits fondamentaux et les nouvelles sanctions contre la Russie  

20 años de la Carta Europea de Derechos Fundamentales y las nuevas sanciones a Rusia 

Personne ne doute que les intérêts économiques mutuels sont extrêmement importants, presque transcendants ; que la géographie est également incontestable. Mais même ainsi, l'Europe ne peut pas se renier, donc, même si c'est plus symbolique que pratique, elle adoptera de nouvelles sanctions contre la Russie. Un certain nombre de hauts fonctionnaires russes, qui restent à déterminer, seront ajoutés à la liste noire de ceux qui, entre autres, ne seront pas autorisés à mettre le pied sur le sol de l'UE et, s'ils ont des comptes ou d'autres avoirs sur son territoire, ils seront gelés.  

Pour l'instant, c'est la première conséquence du récent voyage désastreux à Moscou du chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, qui a subi le mépris et l'humiliation de son homologue Sergueï Lavrov. Il a résumé sa gestion infructueuse par l'expression suivante : "La Russie est sur une voie de confrontation avec l'Union européenne". Et se référant plus spécifiquement à la persécution d'Alexei Navalny, le plus éminent opposant au président Vladimir Poutine, Borrell la définit comme "un refus catégorique [de la part de la Russie] de respecter ses engagements, y compris son rejet des décisions de la Cour européenne des droits de l'homme".   

Cette "période de turbulence dans la relation avec ce voisin inévitable", selon les termes d'Arancha González Laya, coïncide avec le vingtième anniversaire de la Charte européenne des droits fondamentaux. Un texte adopté en l'an 2000 au sommet de Nice, et qui façonne définitivement le rôle central du citoyen de cette Union composée aujourd'hui de 27 États.   

Les valeurs à respecter pour appartenir à l'UE  

Bien qu'il puisse sembler oiseux de le rappeler, l'Union européenne est fondée sur les valeurs de respect de la dignité humaine, de liberté, de démocratie, d'égalité, d'État de droit et de respect des droits de l'homme, y compris les droits des personnes appartenant à des minorités. Ni plus ni moins. Ces valeurs sont inscrites dans l'article 2 du traité UE, de sorte que leur respect par les États membres est une condition sine qua non de la participation au projet européen. La Charte européenne des droits fondamentaux a intégré ces valeurs dans le droit communautaire.  

Au vu de la situation actuelle au sein de ses membres, il reste sans aucun doute de nombreux défis à relever et beaucoup à améliorer. Il est évident que l'application de la Charte souffre dans des pays comme la Hongrie, la Pologne ou la Slovénie, et même en Espagne, où certaines manifestations, actions et événements suscitent de nombreux doutes quant au respect de la Charte. C'est ce qui ressort précisément d'un débat virtuel animé organisé par la Représentation de la Commission européenne en Espagne et la Fondation Konrad Adenauer. L'intervention de Wilhelm Hofmeister, directeur de ce dernier pour l'Espagne et le Portugal, a été particulièrement animée, rejetant les critiques à l'encontre de l'Espagne qui se sont intensifiées dans de nombreux pays européens, notamment en Allemagne, ces dernières semaines : "Les droits de liberté d'expression et de manifestation, a-t-il déclaré avec force, sont pleinement garantis en Espagne, droits qui sont également garantis en Europe comme dans aucune autre partie du monde.   

Tant Hofmeister qu'Emmanuel Crabit, directeur des droits fondamentaux et de l'État de droit à la Commission européenne, ont toutefois mis en garde contre la nécessité d'être vigilant et attentif afin de préserver le plus grand espace de liberté au monde. À cet égard, Paloma Biglino, professeur de droit constitutionnel à l'université de Valladolid, a souligné que, malheureusement, "la démocratie n'est plus une valeur qui peut être considérée comme acquise". Ce que souligne avec force le rapport annuel de The Economist sur la démocratie dans le monde, selon lequel moins de la moitié (49,4 %) de la population mondiale vit dans une démocratie, et 41 % de cette moitié vit dans des démocraties défectueuses, tandis que 50,6 % vivent dans des régimes hybrides, quand ils ne sont pas ouvertement autoritaires, pour ne pas dire dictatoriaux ou tyranniques.    

Il y a, en effet, de nombreuses attaques contre la démocratie, en tant que système politique qui permet, avant tout, l'alternance et le transfert pacifique et loyal du pouvoir. Le dernier choc a été précisément celui des États-Unis, dont la Déclaration des droits a été la source d'inspiration tant pour la Charte européenne des droits fondamentaux elle-même que pour un certain nombre de Constitutions.   

Vingt ans après son approbation et son intégration dans l'acquis communautaire, la Charte des droits fondamentaux doit être renforcée dans son application par les États membres ; pour garantir que tout projet législatif est conforme aux dispositions de la Charte, et enfin pour approfondir, en accord avec les autorités locales et régionales, la traduction pratique dans la vie quotidienne de ses propres dispositions.   

Du plus haut niveau politique au plus local ; du plus grand au plus petit, le respect et la préservation des droits fondamentaux doivent imprégner toutes les décisions, afin que le citoyen européen ait le sentiment que tout cela fait partie, comme l'air qu'il respire, de sa nature même. C'est l'essence même de l'UE et la seule garantie sûre de sa survie dans le temps.     

Envíanos tus noticias
Si conoces o tienes alguna pista en relación con una noticia, no dudes en hacérnosla llegar a través de cualquiera de las siguientes vías. Si así lo desea, tu identidad permanecerá en el anonimato