Au-delà de l'Afghanistan

Taliban in Afghanistan

Le chaos actuel en Afghanistan ne signifie pas la débâcle de l'Occident, qui doit recomposer ses forces et ses engagements. La fin du monde ne se profile pas pour l'Occident à cause du désastre que représente la dernière ligne droite du retrait des troupes d'Afghanistan. Les nouveaux experts, après avoir fait le plein de livres, diffusent des messages apocalyptiques sur la mort des États-Unis et de l'OTAN en Afghanistan et la Chine apparaît comme le nouveau maître du monde. 

L'apparition du chaos à l'aéroport de Kaboul, aggravé par une attaque terroriste qui a fait plus de 110 morts, nous incite à réfléchir à la perte de toute influence, à la crise des valeurs qui nous condamne à une décadence orageuse, à la dévalorisation des dirigeants politiques de nos pays et à une société "low cost" où seuls comptent les résultats et les profits les plus élevés possibles à tout prix. Beaucoup de ces facteurs négatifs, et d'autres qui contribuent également à vivre dans une crise permanente, sont très vrais. En outre, la pandémie de coronavirus a porté un coup sévère qui rend la situation encore plus grave. Mais le problème n'est pas nouveau. De nos jours, comme il est d'usage lorsque l'on a de l'eau jusqu'au cou, on établit des diagnostics hâtifs, on cherche des coupables extérieurs chez les adversaires et on entonne des sentences catastrophiques qui visent avant tout à user l'adversaire soit pour rester au pouvoir, soit pour l'atteindre, grâce aux techniques de marketing populiste et électoraliste qui dominent la politique et de trop nombreux médias. 

Bien sûr, la profonde crise de toutes sortes que subit l'Occident, certains pays plus que d'autres comme toujours, n'est pas d'actualité puisque le président américain Joe Biden exécute la décision d'abandonner l'Afghanistan de manière effroyable et humiliante. L'erreur cruciale a été de rester si longtemps en Afghanistan alors que la mission principale de démanteler les structures et le financement des terroristes d'Al-Qaida et de liquider leurs chefs et leurs mercenaires avait été accomplie le 2 mai 2011 avec la mort d'Oussama ben Laden à Abbottabad, une ville du Pakistan, soit dit en passant. L'Afghanistan est un puits sans fond de vies, d'argent et de corruption depuis la première minute de l'invasion en octobre 2001 après les attentats du 11 septembre. Surtout lorsque deux ans plus tard, en 2003, l'invasion de l'Irak a été lancée, et que les deux campagnes se sont poursuivies en même temps. Il existe des intérêts géostratégiques transcendants tant en Afghanistan qu'en Irak, et la décision de mettre fin à la mission n'a pas été facile à prendre. Il s'avère que cette décision est celle qui permettra à l'Occident de renouer avec la Chine dans de meilleures conditions, pour autant que chacun respecte ses engagements.

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