Diplomatie
La ville ne reste pas immobile. Ses citoyens non plus. La normalité devient la chose la plus désirée, même si l'on sait que ce qui se passe n'est pas normal. Peut-être qu'ils ne le voient pas... ou ne veulent pas le voir. Ils se lèvent tôt, ils prennent leur petit-déjeuner, ils emmènent leurs enfants à l'école, ils travaillent... Rien n'a changé dans leur quotidien, mais ils savent que la tension est là, même s'ils ne la respirent pas, même s'ils ne veulent pas la respirer. S'ils allument la télévision, la radio ou lisent les journaux, ils le voient, ils l'entendent. Les médias ont les yeux rivés sur l'Ukraine, ils ne cessent de parler de la situation créée ces derniers jours. Chaque mesure prise est signalée au moment même où elle est prise. Et les choses s'annoncent très inégales, comme une corde qui est tendue et tendue, attendant que vous vous arrêtiez... ou qu'elle se casse. L'allumette est dans la main sur le point d'être allumée, une petite flamme qui pourrait créer une catastrophe non désirée. Qui veut la guerre ? Ce qui se trame en haut lieu échappe presque toujours à l'attention des gens ordinaires.
Les conflits ne sont pas nouveaux, ils remontent à loin. Mais ne regardons pas trop loin, nous sommes encore en 2021. L'arrivée de milliers de soldats russes à la frontière ukrainienne n'est pas une action involontaire, pas plus que la mobilisation des moyens militaires de l'OTAN. L'écoute des déclarations des dirigeants des deux pays fait parfois dresser les cheveux sur la nuque. L'ambassadrice américaine auprès de l'OTAN, Julianne Smith, a indiqué très clairement qu'ils étaient prêts à agir si la Russie devait attaquer l'Ukraine. Au cas où, les Américains vivant dans la région ont déjà été encouragés à quitter le pays. La tension est une réalité de la vie. Provocations. Mesurer les forces. Où en sont les deux pays. Si l'Ukraine est finalement attaquée par la Russie, l'OTAN ne peut pas rester sans rien faire. Il est effrayant de penser à l'état de préparation de chacun.
Discours et allocutions. Il est clair que les choses ne vont pas bien, mais l'engagement au dialogue, à l'épuisement de toutes les stratégies diplomatiques, est également sur la table. L'annonce qu'une délégation du Parlement européen se rendra en Ukraine dimanche est un engagement clair pour désamorcer les tensions qui sont apparues. L'objectif, selon le Parlement, est de "désescalader la situation et d'éviter les conséquences désastreuses d'une éventuelle guerre en Ukraine". La lecture de ce mot crée de la tristesse et le souvenir d'un autre qui date déjà d'une décennie.
En Syrie aussi, les choses se sont déroulées comme d'habitude. Quelques jours avant que la guerre n'éclate, les touristes se promènent dans ses plus belles villes en prenant des photos. C'était en mars 2011. La guerre est toujours en cours. Espérons qu'en Ukraine, la corde ne sera pas rompue et que le bon sens et la diplomatie l'emporteront.