Éduquer pour la paix

Lorsque vous voyez à la télévision ou sur votre téléphone portable les images de la mort et de la destruction causées par l'invasion russe en Ukraine, votre indignation grandit en une fraction de seconde et votre absence de défense face à des agresseurs sans scrupules vous fait vous interroger sur la condition humaine. Il s'agit plutôt de la condition de certains qui se prétendent humains, mais n'ont aucun scrupule et font passer leur ambition personnelle et politique avant toute autre considération de respect de la vie d'autres êtres humains, des droits de l'homme dans leur essence la plus profonde et du droit international qui devrait nous permettre de vivre ensemble en paix.  

Le cas du président russe Vladimir Poutine et de ses protecteurs oligarques n'est ni le premier, ni le plus cruel, ni le plus honteux, mais nous devrions être obsédés qu'il soit l'un des derniers. Tout au long de l'histoire de l'humanité, il n'a pas été possible de supprimer la loi du plus fort. Personne n'aurait pu imaginer qu'un outrage aussi atroce que celui qui s'est produit en Ukraine puisse être déclenché sur le sol européen. Nous pensions avoir tout vu en Bosnie, mais nous ne voulions pas voir les risques de violence dans des pays tels que la Syrie, la Libye, le Yémen et plusieurs pays africains, car ils étaient si éloignés. Cependant, les populismes autoritaires tels que celui dont souffre la Russie ont été formés dans ces pays en toute impunité et s'appliquent désormais à atteindre leurs objectifs par la force. 

Les démocraties libérales ont l'obligation de s'engager à arrêter et à mettre un terme aux ambitions de ces dictateurs, même s'il y a un prix à payer. Les principes et valeurs de la démocratie et de la liberté ont toujours coûté des efforts et des sacrifices, ce n'est que maintenant qu'ils ont été relâchés dans leur préservation qu'ils ont permis l'émergence d'outils politiques, sociaux et de communication qui utilisent les leviers de la démocratie elle-même pour prendre le pouvoir et le détourner pour leurs intérêts. Nous ne devons pas partir du principe que la violence est acceptable pour subjuguer son voisin. La vie n'est pas un lit de roses, ni le meilleur des mondes d'Aldous Huxley, c'est pourquoi nous devons commencer par les enfants, les éduquer à la paix afin que les générations suivantes fassent passer les principes et les valeurs avant l'usage de la force et de la violence.  

À Dakhla, dans le Sahara, nous avons assisté à une réunion de personnes venues de nombreux pays du monde pour échanger des opinions et des expériences et apporter leur ferme volonté de surmonter la haine et l'esprit de vengeance que le terrorisme provoque, quelles que soient les circonstances. L'URI MENA organise ces réunions dont l'une des principales conclusions est : "Éduquer, c'est la clé". C'est possible grâce à la coexistence et au dialogue interreligieux.