Dans le numéro 16, nous avons examiné comment la plate-forme sur laquelle reposent les lois relatives au comportement moral a commencé à vaciller.
Poursuivant le thème de la dégradation morale, une étude comparative de la législation dans ce domaine au cours des derniers siècles illustre le cas dont nous parlons. L'époque est révolue où la chasteté n'était pas seulement une vertu mais aussi un bien social dont la violation entraînait une réaction. L'affaiblissement de la criminalité n'est plus considéré comme une cause d'alarme. C'est là le problème.
La définition même de la criminalité subit un changement fondamental. Ce qui était considéré comme un crime hier ne l'est plus aujourd'hui. Ce qui était caché par peur, par honte ou par réprimande est maintenant affiché et montré avec une grande fierté. Si cette philosophie était saine et digne de survivre, alors toutes les philosophies éthiques et morales religieuses devraient être considérées comme obsolètes et indésirables. Ils ne seraient d'aucune utilité à l'époque contemporaine.
La force motrice de la nature, commune au monde animé et au monde inanimé, réside dans le principe tout-puissant du crime et du châtiment, et du bien et de sa récompense. Dans le monde inanimé, on peut deviner comment ce principe opère dans le fonctionnement inconscient des lois de la nature. Dans le monde animé, l'évolution qui a précédé l'homme, a été dirigée par le même principe qui a adopté un état semi-conscient ou semi-latent. Au fur et à mesure que l'on s'élève des échelons inférieurs des stades d'évolution de l'homme, le voyage s'effectue du plus inconscient au plus conscient. En termes d'évolution, le principe du crime et de la punition, de la bonté et de la récompense est décrit comme celui de la survie du plus apte. Tout au long du processus d'évolution, cela reste la force motrice et motivante qui fait constamment avancer l'évolution vers le haut.
Il est inconcevable que, lorsque ce processus a atteint son apogée dans l'homme, le meilleur de la création, et que la conscience a acquis des horizons bien au-delà de ceux atteints par tout ce qui est sous-humain, ce principe de crime et de punition soit soudainement abandonné et considéré comme obsolète. S'il existe un objectif supérieur pour la création, il doit y avoir une certaine responsabilité, sans laquelle tout effort serait dénué de sens.
Il est extrêmement étonnant de constater que, parfois, les plus grands intellectuels et visionnaires ne voient pas quelque chose d'aussi évident que la vérité dont nous discutons. C'est le cas d'Albert Einstein, l'architecte de la théorie de la relativité, qui déclare :
"Je ne peux imaginer un Dieu qui récompense et punit l'objet de sa propre création, dont les desseins sont façonnés par notre être ; un Dieu, en somme, qui n'est que le reflet de la fragilité humaine." (Albert Einstein)
S'il existe un Dieu, le Seigneur Créateur dont Albert Einstein ne nie pas l'existence, et si toutes les lois scientifiques opérant dans Sa création sont créées, conçues et régies par le même Être suprême créateur, il est inconcevable qu'Il abandonne l'objet ultime de Sa création en supprimant le principe du crime et de la punition et en laissant l'homme s'égarer dans le chaos d'un comportement indiscipliné et irresponsable.
En ce qui concerne la deuxième partie de son observation, il est évident qu'il n'a pas compris le rôle du crime et du châtiment dans le développement progressif de la création, ni la signification de la création de l'homme à l'image de Dieu.
L'homme est créé à l'image de Dieu, et non comme un modèle parfait de Dieu sur terre. Si tel avait été le cas, le monde serait plus qu'un paradis sur terre et tous les êtres humains seraient exactement les mêmes. Il faudrait d'ailleurs se demander si ce lieu doit être appelé "paradis" ou "ennui", car il n'y aurait pas de variété, de changement ou de différence entre les odeurs, les couleurs et les nuances ; au contraire : une mer calme, multitudinaire et incolore de gouttes identiques. Ce n'est pas le sens et le but de l'homme créé à l'image de Dieu.
Cette phrase est empreinte d'une grande sagesse et évoque le potentiel que l'homme a reçu. Elle évoque le noble but ultime que l'homme doit constamment s'efforcer d'atteindre. Le but est de s'efforcer d'être parfait en tant qu'homme en acquérant des attributs divins et en devenant de plus en plus semblable à Dieu. Ce n'est pas un but fixe que l'on peut atteindre pour que, revêtu de la gloire d'être devenu l'image de Dieu, on y reste. Puisque Dieu est illimité dans ses attributs, tout voyage vers Lui reste illimité. Dans ce contexte, la perfection signifie uniquement le mouvement vers la perfection d'un état inférieur à un état supérieur des choses.
Selon le Saint Coran, Dieu (Al'lah) est le plus parfait, le plus juste, le plus et l'éternel miséricordieux, l'omniscient, le sage, le Seigneur créateur et le maître du jour du jugement. Toutes les louanges lui reviennent. Le Saint Coran déclare :
ہُوَ اللّٰہُ الَّذِیۡ لَاۤ اِلٰہَ اِلَّا ہُوَ ۚ عٰلِمُ الۡغَیۡبِ وَالشَّہَادَۃِ ۚ ہُوَ الرَّحۡمٰنُ الرَّحِیۡمُ ﴿۲۳﴾ ہُوَ اللّٰہُ الَّذِیۡ لَاۤ اِلٰہَ اِلَّا ہُوَ ۚ اَلۡمَلِکُ الۡقُدُّوۡسُ السَّلٰمُ الۡمُؤۡمِنُ الۡمُہَیۡمِنُ الۡعَزِیۡزُ الۡجَبَّارُ الۡمُتَکَبِّرُ ؕ سُبۡحٰنَ اللّٰہِ عَمَّا یُشۡرِکُوۡنَ
"Il est Al'lah, et il n'y a pas d'autre Dieu que Lui, le Connaisseur de l'invisible et du visible. Il est le Gracieux, le Miséricordieux. Il est Al'lah, et il n'y a pas d'autre Dieu que Lui, le Souverain, le Saint, la Source de Paix, le Donneur de Sécurité, le Protecteur, le Puissant, le Soumis, le Très Haut. Saint est Al'lah, bien au-delà de ce qu'ils associent à Lui. Il est Al'lah, le Créateur, le Faiseur, le Modeleur. Ses noms sont les plus beaux. Tout ce qui est dans les cieux et sur la terre le glorifie, car il est le Puissant, le Sage". (Q. 59 : Al-Hashr : 23-25).
Selon le Saint Coran, c'est ce Dieu qui a créé l'univers. Il ne souffre pas des faiblesses humaines. Le Saint Coran exhorte constamment les croyants à réfléchir à Ses signes.
تَبٰرَکَ الَّذِیۡ بِیَدِہِ الۡمُلۡکُ ۫ وَہُوَ عَلٰی کُلِّ شَیۡءٍ قَدِیۡرُ ۣ ۙ﴿۲﴾ الَّذِیۡ خَلَقَ الۡمَوۡتَ وَالۡحَیٰوۃَ لِیَبۡلُوَکُمۡ اَیُّکُمۡ اَحۡسَنُ عَمَلًا ؕ وَہُوَ الۡعَزِیۡزُ الۡغَفُوۡرُ ۙ﴿۳﴾ الَّذِیۡ خَلَقَ سَبۡعَ سَمٰوٰتٍ طِبَاقًا ؕ مَا تَرٰی فِیۡ خَلۡقِ الرَّحۡمٰنِ مِنۡ تَفٰوُتٍ ؕ فَارۡجِعِ الۡبَصَرَ ۙ ہَلۡ تَرٰی مِنۡ فُطُوۡرٍ ﴿۴﴾ ثُمَّ ارۡجِعِ الۡبَصَرَ کَرَّتَیۡنِ یَنۡقَلِبۡ اِلَیۡکَ الۡبَصَرُ خَاسِئًا وَّہُوَ حَسِیۡرٌ
" Béni soit Celui entre les mains duquel est le royaume, et qui a le pouvoir sur toutes choses. Qui a créé la mort et la vie afin de prouver lequel d'entre vous est le meilleur dans ses actes, car Il est le Puissant, le Tout Miséricordieux. Qui a créé sept cieux en harmonie. Vous ne pouvez voir aucune imperfection dans la création du Dieu gracieux. Regardez à nouveau. Voyez-vous une fissure ? Oui, regardez encore, et une fois de plus, votre vue ne vous rendra que frustration et lassitude. (C. 67 : Al-Mulk : 2-5)
Sous la direction du Saint Coran, après avoir compris le sens des mots "image de Dieu", lorsque nous examinons toutes les forces de la création de l'univers - depuis le Big Bang jusqu'à aujourd'hui - tout le parcours de la création, de l'inconscient au conscient, est en fait un parcours pour devenir l'image de Dieu et développer en l'homme les attributs divins.
(A suivre dans le prochain épisode, numéro 18).