Les prix de l'électricité n'affectent pas la compétitivité de l'industrie manufacturière

Le prix de l'électricité pour l'industrie, qui se situe dans la moyenne européenne, n'affecte pas la compétitivité manufacturière, contrairement au gaz et à l'acier.

Le mantra lancé par certaines entreprises industrielles selon lequel le prix de l'électricité pour l'industrie en Espagne entrave la compétitivité de notre économie et, en particulier, de nos exportations manufacturières, est tout simplement faux.

Selon Eurostat, l'office statistique de l'Union européenne, l'industrie espagnole a payé 0,11 euros par kw vendu par les compagnies d'électricité aux entreprises manufacturières du secteur secondaire espagnol. C'est beaucoup moins cher que les 0,14 euros par kWh dans les pays de la zone euro et que les 0,13 euros de la moyenne européenne.

L'Allemagne, considérée comme un leader en matière d'exportations, a vu son industrie payer aux compagnies d'électricité allemandes 0,13 euros par kwh. Cependant, non seulement l'Allemagne, mais aussi l'Italie, les Pays-Bas, l'Irlande, la Slovaquie, l'Autriche, la Belgique, la Grèce et la Pologne se situent au-dessus de l'Espagne en termes de prix de l'électricité pour l'industrie.

Parallèlement, un prix du kWh inférieur au prix espagnol est observé au Portugal, en Lituanie, en France, en Croatie, en Lettonie, en Roumanie, en Bulgarie, en Estonie, au Luxembourg, en Hongrie, en Slovénie, en République tchèque, au Danemark et en Finlande.

Ainsi, comme on peut le voir sur le graphique suivant, l'industriel espagnol a payé des prix au kWh pas plus chers que la moyenne européenne. Un fait qui réduit à néant les plaintes des industriels espagnols.

Pourquoi les industriels espagnols se plaignent-ils ? Le problème de l'industrie espagnole est l'innovation technologique, le coût du gaz, qui a augmenté de 300 %, et le coût de l'acier.

C'est précisément cet alliage, l'acier, dont le prix a été multiplié par quatre au cours des derniers mois, qui mérite une mention spéciale. Un scandale qui pèse sur l'industrie manufacturière espagnole, les matériaux de construction et même les travaux publics.

Il n'est pas surprenant que la construction du pont du Centenaire subisse des retards en raison du prix élevé sans précédent de l'acier. "Une situation insoutenable qui remplit les poches des aciéries et des compagnies gazières", déclare un membre de l'association patronale CEOE contacté par ce journal.

"L'augmentation des prix du gaz et de l'acier est une honte", déclare un autre chef d'entreprise de premier plan. "Nous allons devoir arrêter la production. L'électricité, pour ceux d'entre nous qui ont des contrats fixes, n'a pas changé. Mais le gaz et l'acier nous tuent".