20 membres des forces de sécurité afghanes tués dans le nord de l'Afghanistan
Au moins 20 membres des forces de sécurité afghanes ont été tués jeudi dans deux attaques qui auraient été menées par les talibans dans les provinces de Kunduz et Faryab, dans le nord du pays, ont confirmé les autorités vendredi.
Selon des sources de sécurité, 16 des officiers ont été tués lors d'une attaque sur un point de contrôle dans le district de Jan Abad à Kunduz, le théâtre d'une recrudescence des attaques des talibans.
Rabani Rabani, membre du conseil provincial de Kunduz, a déclaré que l'attaque a eu lieu dans la région de Tap e Ajtar et a confirmé dans des déclarations à la chaîne de télévision afghane Tolo TV, qu'en plus des morts et des blessés, deux membres des forces de sécurité ont été enlevés.
En outre, cinq membres des forces de sécurité, dont le commandant d'un bataillon de l'armée afghane, ont été tués lors de l'attaque dans le district de Juaja Sabz Posh à Fayab, a confirmé le gouverneur de la province, Naqibullah Fayiq.
Fayiq a également déclaré que l'attaque a entraîné un nombre d'enlèvements encore à déterminer, un fait confirmé par les talibans, qui ont publié une vidéo montrant plusieurs soldats enlevés et affirmant avoir infligé de "lourdes pertes" aux forces gouvernementales.
Le gouverneur a également déclaré que 15 talibans avaient été tués au cours des combats et que le président du pays, Ashraf Ghani, lui avait dit, lors d'un appel téléphonique, que les forces armées avaient reçu l'ordre de tenir bon dans les opérations contre l'insurrection des talibans.
La Commission indépendante des droits de l'homme en Afghanistan (AIHRC) a déclaré le 27 janvier que le nombre de victimes civiles du conflit en Afghanistan a diminué d'environ 21% en 2020 par rapport à l'année précédente, bien qu'elle ait signalé une hausse des assassinats ciblés au cours de la même période.
Le vendredi 22, Washington a annoncé qu'il réexaminerait l'accord conclu l'année dernière par l'administration Trump avec les talibans, afin de s'assurer que le groupe insurgé respecte ses engagements en termes de réduction de la violence.
Décision communiquée par Jake Sullivan, le nouveau conseiller à la sécurité nationale, lors d'un appel avec son homologue afghan, Kabul Hamdullah Mohib.
"Sullivan a clairement fait part de l'intention des États-Unis de revoir l'accord de février 2020 entre les États-Unis et les talibans", a déclaré la porte-parole du conseiller, Emily Horne, dans un communiqué.
L'objectif de l'examen sera de déterminer "si les talibans respectent leurs engagements de couper les liens avec les groupes terroristes, de réduire la violence et d'engager des négociations avec le gouvernement afghan et d'autres acteurs", a ajouté M. Horne.
"Sullivan a souligné que les États-Unis soutiendront le processus de paix afghan par un effort diplomatique régional solide qui cherchera à aider les deux parties à parvenir à une solution politique juste et durable et à un cessez-le-feu permanent", a poursuivi la porte-parole.
L'accord conclu par l'administration précédente prévoyait le retrait progressif de toutes les troupes d'ici le mois de mai de cette année ; toutefois, M. Sullivan n'a pas précisé si les États-Unis prévoient de respecter cet engagement avant le mois de mai. Ce qu'il a confirmé, c'est que Biden préconise de garder un petit nombre de troupes pour se protéger contre une éventuelle résurgence d'Al-Qaïda ou de Daech.
La révision de l'accord permet au nouveau gouvernement américain de faire pression sur les talibans à un moment où les attaques ciblées contre les journalistes, les militants, les politiciens et les intellectuels se poursuivent. Ces dernières semaines, la plupart des victimes étaient des femmes fonctionnaires.
Dans son appel avec Mohib, M. Sullivan a souligné la nécessité de "protéger, dans le cadre du processus de paix, les progrès extraordinaires réalisés par les femmes, les filles et les groupes minoritaires en Afghanistan".
Le conseiller présidentiel s'est engagé à poursuivre le dialogue avec les autorités afghanes, l'OTAN et ses alliés régionaux afin d'élaborer une "stratégie collective pour soutenir un avenir stable, souverain et sûr pour l'Afghanistan".
