Airbus résiste à la pandémie avec une perte nette de 1,1 milliard d'euros
Airbus, premier constructeur aéronautique européen et, avec Boeing, l'un des plus importants au monde, a subi des pertes importantes en 2020, bien qu'il ait réussi à limiter les dégâts causés par la pandémie qui a fait s'effondrer le secteur de l'aviation. Le constructeur européen a publié jeudi une perte nette de 1,1 milliard d'euros en 2020, un chiffre bien meilleur que celui enregistré par son concurrent américain, qui, alourdi par les défaillances du modèle 737 MAX et les retards des premières livraisons du 777X jusqu'à fin 2023, a subi une perte de 11,9 milliards de dollars.
Malgré cela, la perte nette d'Airbus est inférieure à celle de 2019 (1,4 milliard), année qui a été marquée par une amende de 3,6 milliards d'euros lorsqu'elle a conclu un accord avec la France, le Royaume-Uni et les États-Unis pour mettre fin aux accusations de corruption et de pots-de-vin lancées par les autorités de ces pays suite à une série de paiements que la compagnie aurait effectués à des intermédiaires dans plusieurs pays dans le but de sécuriser la vente d'avions commerciaux.
La baisse du trafic aérien mondial due aux restrictions de voyage a fait qu'Airbus a vu son chiffre d'affaires diminuer de 29 %, à 49 912 millions d'euros. Ils ont livré 566 avions en 2020, soit un tiers de moins que l'année précédente. Ils ne s'attendent donc pas à un rebond immédiat du marché et prévoient de livrer le même nombre d'avions en 2021 que l'année dernière.
"Les résultats de 2020 témoignent de la résilience d'Airbus face à la crise la plus grave qu'ait connue l'industrie aérospatiale", a déclaré son directeur général, Guillaume Faury, dans un communiqué. "De nombreuses incertitudes subsistent pour notre industrie en 2021 alors que la pandémie continue d'affecter nos vies, nos économies et nos sociétés", a-t-il ajouté.
Au printemps, le fabricant a réduit son taux de production de 40 %. Cependant, elle prévoit d'augmenter sa production d'avions A320 cette année, de 40 par mois à 45 d'ici le quatrième trimestre 2021. Avant la pandémie, ils en gagnaient 63 par mois.
La baisse a été très limitée dans l'activité défense et espace (-4% à 10.446 millions d'euros) et le chiffre d'affaires des hélicoptères a augmenté de 4 % à 6.251 millions, ce qui a compensé la chute des revenus de l'aviation commerciale de 37 % à 34.250 millions d'euros.
Pour s'adapter à la nouvelle situation économique, l'entreprise a annoncé en juin une suppression de 15 000 emplois, 5 000 en France et 5 100 en Allemagne, sur les 134 000 que comptait le groupe à l'époque. Bien qu'il exclue actuellement de nouvelles suppressions d'emplois.
La société a averti que cette année, elle ne distribuera pas de dividendes en raison de "l'environnement commercial mondial". Ils cherchent ainsi à renforcer la situation financière de l'entreprise afin d'éviter les sorties de fonds.
La dépréciation du dollar (la monnaie dans laquelle s'effectuent pratiquement toutes les transactions du secteur) par rapport à l'euro et le fait que les nouvelles commandes d'avions en 2020 étaient bien inférieures aux livraisons se reflètent dans la valeur qu'Airbus attribue à ses commandes en cours, qui s'élevaient à 373 milliards au 31 décembre, contre 471 milliards un an plus tôt.
L'objectif pour l'année en cours est de livrer le même nombre d'avions commerciaux qu'en 2020 et un résultat net de 2 milliards d'euros, contre 1,706 milliard d'euros l'année dernière, mais toujours bien en dessous des 6,946 milliards d'euros de 2019.
