Al-Thani rencontre Erdogan après le séisme en Turquie et en Syrie
La communauté internationale porte son attention sur les victimes du tremblement de terre en Turquie et en Syrie. Des dizaines de pays ont envoyé des délégations de secours et d'aide humanitaire dans les zones touchées par le séisme destructeur qui a fait plus de 33 000 morts. Toutefois, l'ONU estime que ce chiffre dépassera 50 000.
VIDEO: Ravaged buildings, shovels to clear the rubble: in Antakya, in the province of Hatay, Turkey, the powerful earthquake that occurred on February 6 has done enormous damage to buildings in the city. pic.twitter.com/Kr8KpZLpAE
— AFP News Agency (@AFP) February 13, 2023
Des milliers de personnes ont été blessées et ont perdu leur maison. Le tremblement de terre a également endommagé les infrastructures de base telles que les systèmes d'égouts, augmentant ainsi le risque de contracter des maladies telles que le choléra. Les régions touchées par la catastrophe abritent quelque 13,5 millions de personnes, ce qui a incité des organisations internationales telles que l'OMS et des ONG à mettre en garde contre l'imminence d'une grave crise humanitaire. La Syrie est particulièrement préoccupante à cet égard, car elle subit également les ravages d'une guerre qui a débuté il y a plus de dix ans.
Dans ce contexte, l'émir du Qatar, Sheikh Tamim bin Hamad Al Thani, s'est rendu à Istanbul pour rencontrer le président turc Recep Tayyip Erdogan et réaffirmer le soutien de son pays à la Turquie après le tremblement de terre. Al Thani, le premier dirigeant international à se rendre dans la nation eurasienne après le séisme, a transmis ses condoléances à Erdogan, soulignant que Doha continuera à offrir "toutes sortes de soutien au peuple frère de Turquie" pour surmonter la situation.
L'ambassadeur du Qatar à Ankara, Cheikh Mohammed bin Nasser bin Jassim Al Thani, a déclaré que la visite d'Al Thani visait à "démontrer le soutien du Qatar au peuple turc et syrien au plus haut niveau". Le diplomate qatari a également tenu à souligner l'aide "urgente" fournie par Doha peu après la catastrophe.
"Dès les premiers instants de cette tragédie, le Qatar a soutenu la Turquie. Cela a culminé avec la visite de l'émir, qui envoie un message clair : le Qatar est toujours aux côtés de la Turquie dans les bons et les mauvais moments, et ils sont alliés en ces temps douloureux", a déclaré le diplomate cité par Asharq Al-Awsat.
L'ambassadeur de Turquie à Doha, Mustafa Goksu, a qualifié la visite d'Al Thani à Istanbul de "significative", affirmant qu'elle avait "des connotations précieuses", car il s'agit du premier dirigeant mondial à se rendre dans le pays au lendemain du tremblement de terre.
Le Qatar, comme de nombreuses autres nations, a envoyé des missions de sauvetage et de secours dans les zones touchées. Outre les sauveteurs des forces de sécurité de Lekhwiya, Doha a fourni des hôpitaux de campagne, des médicaments, des tentes et 10 000 maisons mobiles qui avaient été utilisées comme hébergement lors de la Coupe du monde de football du Qatar fin 2022. De même, l'émir du Qatar a lui-même fait don de 14 millions de dollars aux victimes du tremblement de terre.
Volunteer Muhammad and his colleagues reached Aref and stayed with him until the were able to rescue him from under the rubble of his destroyed house in the village of Shallakh in the eastern countryside of #Idlib, #Syria on the first day of the #earthquake.
-February 6, 2023. pic.twitter.com/iufqton9tB— The White Helmets (@SyriaCivilDef) February 12, 2023
Les membres des délégations qataries en Turquie se sont également rendus dans des zones syriennes proches de la frontière turque pour apporter leur aide, comme à Al-Jindires, où ils ont fourni une aide alimentaire et des vêtements pour faire face aux températures froides.
En plus de discuter du tremblement de terre et de ses conséquences, les deux dirigeants ont abordé les relations stratégiques entre Ankara et Doha et un certain nombre de questions régionales, rapporte l'agence de presse du Qatar.
Quelques jours après le tremblement de terre, les autorités turques ont arrêté plus de 130 personnes impliquées dans des méthodes de construction illégales et bâclées dans les zones touchées par le séisme. Le ministre turc de la Justice, Bekir Bozdag, a annoncé que 131 personnes faisaient l'objet d'une enquête pour "leur responsabilité présumée" dans la construction de bâtiments qui n'ont pas résisté aux secousses. Certaines des personnes arrêtées, comme les constructeurs Yavuz Karakus et Sevilay Karakuz, ont été détenues à l'aéroport d'Istanbul alors qu'elles tentaient de se rendre en Géorgie.
Malgré la puissance des tremblements de terre de 7,8 et 7,5 sur l'échelle de Richter, les experts et les citoyens turcs accusent les bâtiments d'être responsables du nombre élevé de morts. Mais les constructeurs ne sont pas les seuls à blâmer : les partis politiques d'opposition, ainsi qu'un grand nombre de citoyens, pointent également du doigt le gouvernement d'Erdogan pour ne pas avoir fait appliquer les lois relatives aux normes de construction.
