Argelia: obsesión por Marruecos
L'agence de presse officielle algérienne Algérie Presse Service (APS) propose un grand nombre d'articles sur le Maroc dans sa section internationale, ce qui peut dénoter une certaine fixation sur le royaume marocain, selon des rapports liés au suivi de cette question.
Ces informations, recueillies sur les réseaux sociaux, notamment sur le compte Twitter @DirNiyya, indiquent que sur plus de 4 600 articles publiés entre 2021 et 2023 dans la section internationale de l'APS, 3 074 sont consacrés au Maroc. En effet, une proportion importante des articles mentionnant d'autres pays concernent en réalité le Royaume, plusieurs pays comme la Belgique et le Mexique n'étant mentionnés qu'en raison de leurs liens avec le Maroc. En outre, certaines des informations diffusées dans cette affaire qualifient le Maroc de dictature et sont clairement négatives.
En conséquence, l'accès au site d'Algérie Presse Service a été bloqué pour les internautes marocains pendant plusieurs jours. Cette interdiction est intervenue environ 48 heures après la publication d'un tweet dénonçant la propagande algérienne contre le Maroc à travers des chiffres.
Il pourrait s'agir d'un signe de la propagande algérienne contre le Maroc depuis des années. Selon les données publiées pour les deux dernières années, plus de 60% du contenu international de l'APS est lié au Maroc. Ces chiffres alarmants pourraient être liés à la campagne de propagande de l'Algérie contre le Maroc, qui utilise ses médias publics comme une arme.
[THREAD] L'obsession algérienne ?? sur le Maroc ?? démontrée par les chiffres.
— ⛥ (@DirNiyya) March 1, 2023
La propagande algérienne contre le Maroc est avérée depuis des années et pour l'illustrer, voici une comparaison impartiale des deux agences de presse nationales sur 2 années de publication. pic.twitter.com/oHCvJRG7v1
Ces rapports suggèrent également une comparaison entre l'APS et l'agence de presse officielle marocaine MAP, qui montre que cette dernière se préoccupe beaucoup moins des questions algériennes dans ses reportages. Alors que sur plus de 4 600 articles publiés depuis 2021, 3 074 font référence au Maroc dans l'APS, l'agence MAP, sur 2 300 articles publiés depuis 2021, n'en consacre que 104 à l'Algérie.
Cela pourrait être un signe de l'utilisation des médias publics par le gouvernement algérien pour attaquer le Maroc, son grand rival politique au Maghreb. Dans ce sens, plusieurs analystes et experts ont souligné le contrôle étroit du régime algérien sur les médias pour servir ses intérêts. En fait, l'Algérie est classée 134e sur 180 dans le classement mondial de la liberté de la presse 2022 de Reporters sans frontières (RSF).
Les relations entre les deux voisins nord-africains se sont fortement dégradées. Pour preuve, l'Algérie a rompu ses relations avec le Maroc en août 2021 après avoir accusé le royaume marocain d'ingérence dans ses affaires intérieures et d'"actes hostiles".
Les divergences politiques sont profondes sur de nombreux sujets. La principale d'entre elles est la question du Sahara occidental. Le Maroc propose une formule de large autonomie pour le territoire sahraoui sous souveraineté marocaine, dans le respect des résolutions de l'ONU, afin de mettre fin au conflit sahraoui qui dure depuis plus de quatre décennies après la fin de la période coloniale espagnole. Le royaume marocain a reçu beaucoup de soutien pour sa proposition sur la scène internationale, notamment de la part de pays comme les États-Unis, l'Allemagne, les Émirats arabes unis et même l'Espagne. En revanche, l'Algérie soutient la position du Front Polisario, allié de l'Etat algérien, qui prône l'organisation d'un référendum sur l'indépendance du peuple sahraoui. Une consultation difficile à mettre en œuvre, comme l'ont souligné plusieurs experts, et qui bénéficie d'un soutien moindre au niveau international.
Le Maroc a actuellement plus de poids diplomatique, et cela pèse lourd. L'Algérie pourrait donc tenter de lancer, par le biais des médias officiels, des informations visant à déstabiliser son voisin maghrébin et à ternir l'image du royaume marocain.
