Algérie-Russie : Tebboune affirme que sa rencontre avec Poutine sera un succès
L'Algérie et la Russie sont des partenaires stratégiques qui jouissent d'une harmonie et d'une certaine stabilité depuis la guerre froide. Cela explique pourquoi Alger est devenu le troisième client d'armes de Moscou au cours de la dernière décennie. La visite attendue d'Abdelmadjid Tebboune coïncide avec une autre rencontre du président algérien en France, ce qui montre la volonté de l'Algérie de faire preuve de modération dans les relations entre les deux parties. Un communiqué de la présidence algérienne indique que "les présidents Tebboune et Poutine ont eu un entretien téléphonique au cours duquel ils ont évoqué les relations bilatérales qui unissent les deux pays, notamment les perspectives de coopération dans le domaine énergétique".
Le communiqué ajoute que les deux présidents ont discuté de la prochaine réunion de la Grande commission mixte algéro-russe et ont également convenu d'une visite d'État dans la Fédération de Russie en mai. La Russie est le plus important allié militaire de l'Algérie et son principal fournisseur d'armements et de systèmes militaires. Rien qu'au cours des trois dernières années, le pays d'Afrique du Nord a importé plus de 80 % de son équipement de Russie et a participé régulièrement aux exercices militaires du Kremlin, dont le plus récent a eu lieu en septembre de l'année dernière dans l'est de la Russie, sous le nom de Vostok 2022.
Les relations entre les deux pays se sont encore renforcées sous la présidence de Poutine avec la volonté commune de consolider le partenariat stratégique entre les deux États et renouvelées avec l'arrivée de Tebboune au pouvoir en 2019. Le contact entre les deux présidents fait suite à une réunion entre les ministres de l'industrie des deux pays dans la capitale algérienne, où ils ont discuté des moyens de soutenir et de développer la coopération industrielle et le pays d'Afrique du nord. Les deux pays ont pour objectif de conclure un accord de partenariat stratégique approfondi à court terme, selon des sources diplomatiques russes.
Ils ont confirmé que les mémorandums devraient également être élargis pour inclure de nombreux secteurs importants et stratégiques, tels que l'énergie nucléaire et les industries militaires. Le rapprochement de ces derniers mois entre l'Algérie et les pays européens, ainsi que les visites successives d'officiels américains, ont donné l'impression que les pressions occidentales avaient réussi à neutraliser l'Algérie dans la sphère russe, surtout après la signature d'accords visant à pomper des quantités supplémentaires de gaz vers les marchés européens qui cherchent à se sevrer de leur dépendance vis-à-vis de la Russie tout en répondant à leurs besoins énergétiques.
En Russie, le ministre des Affaires étrangères Sergei Lavrov a récemment déclaré que l'Occident était engagé dans une opération de ratissage contre la Russie dans le monde arabe. Indirectement, le diplomate russe a fait comprendre que l'Algérie est plus qu'un soutien pour Moscou, suggérant qu'ils misent sur la région pour créer de nouveaux équilibres dans le monde. L'Algérie, qui devrait être le nouvel hôte du sommet des pays exportateurs de gaz de 2023, n'exclut pas que Poutine soit l'une des principales personnalités présentes au conseil. La réunion permettra de discuter de l'intention de poursuivre la coopération sur le marché de l'énergie dans le cadre de l'OPEP+.
En Europe, on pensait que l'Algérie n'était plus un partenaire fiable pour les Russes, car elle a profité de la crise ukrainienne pour pomper davantage de gaz vers les marchés européens, notamment l'Italie, ce qui a donné l'occasion aux Occidentaux de se passer progressivement des hydrocarbures russes, bien que l'Algérie ait déclaré à plusieurs reprises que sa position était ce qu'elle était, son économie étant ultra-dépendante des exportations de gaz. Une autre préoccupation pour le bloc occidental est l'influence directe de la Russie sur le Sahara occidental en raison de son statut de membre permanent du Conseil de sécurité de l'ONU. Ceci est à noter compte tenu de la confrontation politique entre l'Algérie et le Maroc sur le statut du territoire sahraoui.
