La réponse marocaine à la pandémie de coronavirus a été saluée fin avril par l’UE pour sa rapidité, son efficacité et sa coordination

Las innovaciones que subyacen a la alabada respuesta de Marruecos a la COVID-19

PHOTO/MAP - Usine de la Society for Precision Mechanical Studies and Achievements, choisie pour produire des respirateurs artificiels pour les patients atteints de coronavirus

La réponse marocaine à la pandémie de coronavirus a été saluée fin avril par l’UE pour sa rapidité, son efficacité et sa coordination. Le pays a été l’un des premiers de la région MENA à instaurer des mesures strictes de confinement : les écoles ont été fermées le 13 mars et un état d’urgence déclaré le 19 mars, prolongé ultérieurement jusqu’au 10 juin. Le vaste programme de mesures mis en place semble avoir porté ses fruits. Si en date du 19 mai le nombre de cas s’élevait à 6950 et le nombre de morts à 192, le bilan des décès quotidien a considérablement baissé depuis le pic enregistré à la mi-avril.

Dans le même communiqué, l’UE a également rejoint des organisations telles que le Parlement panafricain, saluant la proposition du roi Mohammed VI de lancer une initiative africaine afin de mutualiser les connaissances et les ressources dans la lutte contre le virus. Il a en outre été annoncé que l’UE allait contribuer à hauteur de 450 millions d’euros au Fonds Spécial pour la Gestion de la Pandémie du Covid-19, lancé le 15 mars et destiné à moderniser les infrastructures de santé et à soutenir les secteurs économiques les plus touchés.

Mobilisation de l’industrie

Comme l’a expliqué OBG en détail, une vaste mobilisation de l’industrie a constitué l’un des éléments centraux de la réponse du Maroc au Covid-19. Le pays était bien placé pour mettre à profit son secteur industriel, ce dernier ayant fait l’objet de restructurations ces dernières années dans le cadre du Plan d’Accélération Industrielle 2014-2020. Pendant cette période, plus de 400 000 emplois ont été créés et 54 systèmes industriels été mis en place, notamment dans les secteurs de l’automobile, du textile et de l’aéronautique.

Ministro de Industria

Le secteur textile – qui employait plus de 185 000 personnes dans 1600 entreprises à la fin de l’année dernière, représentant 15% du PIB industriel – a joué un rôle particulièrement important. Début mars, de nombreuses entreprises de textile et d’habillement se sont lancées dans la fabrication de masques médicaux, visant une capacité de production de 5 millions d’unités d’ici la mi-avril.

En outre, l’unité industrielle de Lamatem à Berrechid, inaugurée en octobre dernier et spécialisée dans la production de textile à usage médical, s’est engagée à satisfaire les besoins du système de santé public marocain en termes de produits textiles médicaux. Grâce à cette mobilisation, le gouvernement a pu distribuer des masques – en utilisant les réseaux de deux entreprises de produits laitiers - à environ 70 000 points de vente, fixant leur prix de vente unitaire à 0,80 dirham (0,10 euro). Le 7 avril, le port d’un masque médical a été rendu obligatoire dans les lieux publics et sur les lieux de travail.

Innovations dans le domaine de la santé

Parallèlement aux hausses de production, les chercheurs se sont employés à développer des solutions pour le secteur de la santé produites au Maroc. Peu de temps après l’entrée en vigueur du confinement, l’Université Internationale de Rabat a commencé à produire et à distribuer des masques aux hôpitaux, tout en s’attelant à l’élaboration d’un type de masque plus durable. Par ailleurs, au mois d’avril, un groupe d’ingénieurs marocains de l’Université Mohammed VI Polytechnique a annoncé le développement de deux appareils « 100% marocains » : un ventilateur automatique et un thermomètre infrarouge.

Des approches numériques innovantes ont également joué un rôle, notamment en ce qui concerne le partage des informations. Le 30 mars le Ministère de la Santé a lancé une application permettant aux médecins et aux professionnels de santé de mutualiser leurs stratégies et leurs connaissances. Parallèlement à ce dispositif, des ingénieurs, entrepreneurs et techniciens ont lancé une plateforme numérique baptisée Ingénierie VS COVID19MAROC destinée au partage d’expérience et au soutien des travailleurs essentiels au moyen de technologies innovantes. Enfin, la start-up franco-marocaine Dakibot a récemment mis gratuitement à disposition un chatbot qui apporte automatiquement des réponses en arabe marocain aux questions en lien avec le coronavirus.

Des solutions sans contact ouvrent la voie à un avenir numérique

La réponse marocaine au Covid-19 ne s’est pas limitée au secteur médical ; elle s’est en effet illustrée par le déploiement d’interfaces numériques adaptatives. Le Ministère de l’Education a par exemple mis en place une plateforme d’e-learning afin d’assurer la continuité éducative. Des préoccupations ont toutefois été exprimées quant au nombre limité d’élèves disposant d’un accès au numérique. En partie pour tenter de répondre à de telles préoccupations, la télévision et la radio publique programment également des contenus pédagogiques. Pour faciliter les échanges commerciaux, les formalités douanières peuvent désormais être effectuées en ligne sur PortNet, un guichet unique des procédures du commerce international.

Drones Marruecos

"Le Maroc a entamé une transformation digitale importante qui a été accélérée par le Covid-19, notamment au niveau des administrations marocaines qui ont dû relever deux principaux défis : d’une part assurer la continuité des services publics, et d’une autre part, assurer le télétravail des fonctionnaires et agents publics pendant le confinement," déclare à OBG Mohamed Faïçal Nebri, Responsable du département stratégie, développement, coopération et communication à l’Agence de Développement du Digital.

En outre, des applications sont également utilisées pour venir en aide plus spécifiquement à des pans vulnérables de la population. Les femmes risquent fort d’être impactées de manière disproportionnée par les conséquences économiques de la pandémie. Dans le cadre de son programme de soutien à l’entreprenariat féminin au Maroc, la Banque Européenne pour la Reconstruction et le Développement (BERD) a lancé une série de formations en ligne destinées à renforcer les compétences en marketing numérique et en gestion de crise dans le contexte de la pandémie.

Hospital Marruecos

En tout, plus de 2,4 millions de Marocains travaillent dans le secteur informel et risquent donc d’être particulièrement impactés par la crise. Pour répondre à ce problème, peu après le début du confinement, le Comité de Veille Economique a mis en place une base de données numérique où peuvent s’inscrire les personnes non affiliées à la sécurité sociale afin de bénéficier d’aides financières

Une fois entrés leur nom et numéro de carte d’identité, les bénéficiaires reçoivent un SMS autorisant le retrait d’une somme calculée en fonction de la taille du foyer dans l’un des 10 000 distributeurs automatiques et guichets bancaires du pays. A l’avenir, cette initiative pourrait être mise à profit afin d’intégrer plus de travailleurs du secteur informel dans l’économie formelle. Dans l’ensemble, les innovations numériques ont permis de rationnaliser de multiples secteurs de l’économie, potentiellement de manière durable. Reste à espérer que les procédures et technologies mises en place dans le cadre de la stratégie de lutte contre la pandémie pourront être adaptées et maintenues une fois la crise passée.

"Aujourd’hui il y a une dynamique qui s’est enclenchée, mais il reste encore du chemin à parcourir car le risque d'un retour aux anciennes habitudes une fois l'épidémie terminée y est encore," ajoute Nebri. "Cependant, il est important d'assurer la continuité de cette la transformation digitale pour qu´elle ne soit pas ralentie, et accompagner nos partenaires pour instaurer une culture digitale et développer des structures à forte valeur ajoutée."

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