Les manifestations contre le coup d'État du 25 octobre se poursuivent, faisant plusieurs morts et blessés

Au moins sept morts lors de violentes manifestations au Soudan

Demonstrations in Sudan

Environ un millier de personnes sont descendues dans les rues de Khartoum au cours des deux derniers jours dans le cadre d'une manifestation organisée par les "comités de résistance", qui demandent le retrait des militaires du pouvoir et le retour d'un gouvernement civil. Les Soudanais ont bloqué les rues à l'aide de pneus et de pierres mardi, ce qui constitue l'une des journées les plus sanglantes depuis le coup d'État du 25 octobre. Les manifestations violentes ont fait sept victimes, selon le Comité des médecins indépendants. Le bilan s'élève désormais à 71 morts et 2 200 blessés depuis que les militaires ont pris le pouvoir. Les forces gouvernementales ont également utilisé des gaz lacrymogènes, des bombes sonores et des balles en caoutchouc.

À la suite de ces événements, l'alliance soudanaise des Forces pour la liberté et le changement, qui a été déplacée après le coup d'État, a appelé mardi "les masses à participer à une désobéissance civile globale de deux jours", comme l'a indiqué Faisal Mohamed Salih, ancien ministre de l'Information du gouvernement de transition, sur son compte Twitter. "L'objectif est de rassembler les forces révolutionnaires, de les unifier et de les préparer à mener une bataille décisive pour renverser l'autorité du coup d'État", a-t-il déclaré dans un communiqué. L'ancien ministre a également exhorté les nations à intervenir au nom du gouvernement civil, affirmant que "ce qui se passe au Soudan est un crime à part entière. Le monde doit agir".

Les troubles au Soudan sont en hausse depuis la démission, au début du mois, du Premier ministre Abdallah Hamdok, qui avait été nommé à la tête du gouvernement de transition du pays. La présence des militaires au sein du gouvernement est devenue plus perceptible. À tel point que le Conseil souverain soudanais a proposé de nouvelles mesures pour réprimer ces manifestations, annonçant la création d'une force antiterroriste. L'objectif de cette nouvelle proposition, a-t-il été annoncé, est de contrer les "menaces potentielles".

Manifestaciones en Sudán

Suite à ces journées violentes, le représentant spécial de l'ONU, Volker Perthes, a condamné la répression des manifestations et l'utilisation de balles réelles. En outre, Ravina Shamdasani, porte-parole du Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l'homme, a dénoncé le fait que des manifestants sont tués ou blessés "presque quotidiennement" par les forces de sécurité soudanaises. "Notre bureau conjoint des droits de l'homme au Soudan a constaté que plus de 25 % des personnes blessées ont été indirectement touchées par des bombes lacrymogènes, en violation des normes internationales", a-t-elle déclaré. Elle a donc exigé que les autorités "mettent immédiatement fin à l'usage inutile et disproportionné de la force, y compris l'utilisation de tirs à balles réelles contre des manifestants pacifiques".

En outre, ces protestations interviennent alors que les États-Unis devaient envoyer des diplomates américains pour des pourparlers. La sous-secrétaire d'État américaine Molly Phee et l'envoyé spécial pour la Corne de l'Afrique David Satterfield devaient arriver à Khartoum, où ils devaient "réitérer l'appel lancé aux forces de sécurité pour qu'elles mettent fin à la violence et respectent la liberté d'expression et de réunion pacifique". L'ambassade des États-Unis a également critiqué les "tactiques violentes des forces de sécurité soudanaises". 

Manifestaciones en Sudán

Le chef des Affaires étrangères de l'UE, Josep Borrell, a annoncé que les appels répétés aux autorités soudanaises pour qu'elles s'abstiennent de toute violence contre les manifestants "sont tombés dans l'oreille d'un sourd". Borrell a également déclaré que la répression, notamment la violence contre les civils et l'arrestation de militants et de journalistes, a mis le Soudan sur "une voie dangereuse qui l'éloigne de la paix et de la stabilité". Il a également exhorté les forces soudanaises à désamorcer les tensions car "il est essentiel d'éviter de nouvelles pertes de vies humaines".

Face à ces violentes manifestations, les "Amis du Soudan", composés des Etats-Unis, de l'Union européenne, de l'Arabie saoudite, des Emirats arabes unis et de l'ONU en faveur de la transition démocratique du Soudan, se sont réunis mardi à Riyad pour discuter de la situation soudanaise. L'organisation s'est déclarée profondément préoccupée par la violence et a fait valoir qu'un "soutien international actif est nécessaire pour mettre fin à la violence".

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