Un rapport des services de renseignement américains suggère que le gouvernement afghan pourrait tomber en six mois seulement après le retrait des troupes internationales

Biden et le président afghan se rencontrent face à l'avancée des talibans

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L'annonce du retrait des troupes américaines d'Afghanistan a provoqué un séisme de réactions dans la sphère internationale. Le pays nord-américain met fin à 20 ans de présence militaire dans le pays asiatique, mais laisse de nombreux doutes encore à résoudre et le plus important est peut-être : qui comblera le vide de pouvoir laissé par les États-Unis ? L'Afghanistan est toujours un pays en conflit où les talibans et le gouvernement afghan se battent pour le contrôle du territoire.

Depuis que le président américain Joe Biden a annoncé le retrait des troupes américaines d'Afghanistan, les talibans ont réalisé des gains importants dans tout le pays. Le président américain a fixé la date limite de retrait de ses troupes au 11 septembre, une date qui symbolise à son tour le 20e anniversaire des attentats du 11 septembre. C'est pourquoi le président américain de l'époque, George W. Bush, après avoir accusé les talibans de soutenir et d'abriter Oussama Ben Laden et d'autres dirigeants d'Al-Qaïda liés à l'attentat, a décidé de déployer des troupes américaines en Afghanistan. 

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À la suite de cette annonce des États-Unis, les pays de l'OTAN ont également accepté de commencer à retirer leurs troupes d'Afghanistan. Le retrait des troupes internationales a provoqué un vide dans les rangs de l'armée nationale afghane (ANA), qui semble incapable de faire face à l'avancée des talibans. Depuis le début du retrait des troupes, au cours du dernier mois et demi, près de 60 districts sur les 370 que compte l'Afghanistan sont tombés aux mains des talibans. Cette semaine encore, des combattants armés se sont emparés de Shir Khan Bandar, le principal point d'accès à la frontière nord avec le Tadjikistan.

Dans ce sombre contexte, le Wall Street Journal (WSJ) a publié un rapport des services de renseignement américains qui détermine que le gouvernement afghan pourrait tomber en six mois seulement, une fois que les dernières troupes internationales se seront retirées du pays. Selon le WSJ, les services de renseignement ont jusqu'à présent soutenu que le gouvernement afghan pourrait tenir jusqu'à deux ans, mais à la suite de l'évolution rapide de la situation sur le terrain, une nouvelle analyse a montré que la situation en Afghanistan est sombre. Le journal, qui s'appuie sur des sources anonymes, note que cette nouvelle analyse des services de renseignement américains a été achevée la semaine dernière, alors que les talibans réalisent des gains rapides dans de nombreuses régions du pays après l'offensive qu'ils ont lancée en mai, coïncidant avec le début du retrait des forces internationales. 

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La Maison Blanche est consciente de l'augmentation de la violence que connaît le pays asiatique depuis que Biden a annoncé le retrait de ses troupes, mais continue d'insister sur le fait qu'elle "ne changera pas" le calendrier. La porte-parole de la Maison Blanche, Jen Psaki, a souligné, lors d'une conférence de presse, l'engagement de Joe Biden à retirer tous ses hommes avant le 11 septembre : "Si nous n'avions pas commencé à nous retirer, la violence contre nos troupes aurait également augmenté, car c'est ce que les talibans faisaient clairement passer", a déclaré Psaki, selon Efe.

Ces déclarations interviennent deux jours seulement avant l'arrivée du président afghan Ashraf Ghani aux États-Unis pour rencontrer son homologue Joe Biden, où il espère obtenir un soutien pour faire face à l'offensive des talibans. Outre le président afghan, se rendra également à Washington le président du Haut Conseil pour la réconciliation en Afghanistan, Abdullah Abdullah, parmi d'autres hauts responsables du gouvernement du pays asiatique. Le gouvernement afghan espère que ce voyage, qui a lieu à un moment "très important" pour le pays, sera "une visite réussie et fructueuse", selon Efe.

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Les États-Unis ont montré à plusieurs reprises leur engagement inébranlable à retirer leurs troupes du sol afghan et, malgré la situation de plus en plus problématique dans le pays, il semble que le gouvernement de Joe Biden ne soit pas prêt à revenir sur sa décision et soit déterminé à retirer les 2 500 forces américaines au début du mois de septembre. Cependant, la Turquie s'est montrée très favorable à l'idée de combler ce manque de leadership dans le pays asiatique.

Le pays eurasien a proposé de gérer et de protéger l'aéroport international Hamid Karzai de Kaboul à partir du 11 septembre, date à laquelle les États-Unis et l'OTAN retireront toutes leurs troupes d'Afghanistan. La Turquie a présenté cette proposition en mai dernier, lors de la dernière réunion de l'OTAN. Cette offre a rapproché Ankara et Washington, ainsi qu'un sentiment de confiance renouvelée envers la Turquie de la part des autres pays de l'OTAN. Ankara sait que le bon fonctionnement de l'aéroport Hamid Karzai est d'une importance capitale pour un futur accord de paix en Afghanistan. Les diplomates et les travailleurs humanitaires arrivent par l'aérodrome de Kaboul. En outre, un transport aérien sûr et soutenu facilite le travail des agents de développement déployés dans le pays.

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Le sommet annuel de l'OTAN du 14 juin a souligné l'importance de la Turquie sur la scène internationale. Le sommet a vu la première rencontre entre le président américain Joe Biden et le président turc Recep Tayyip Erdogan, qui, malgré leurs différences frappantes, partagent un défi commun : l'Afghanistan. Les États-Unis ont accepté la proposition de la Turquie et Biden lui-même s'est engagé à soutenir Ankara sur le plan économique et militaire. Toutefois, les talibans ont exigé qu'Ankara se retire avec le reste des troupes de l'OTAN et ont mis en garde Erdogan contre une "grosse erreur".

La visite du président afghan, Ashraf Ghani, aux États-Unis est cruciale pour préciser une feuille de route pour le retrait des troupes étrangères, ainsi que pour coordonner les efforts de l'armée nationale afghane face aux avancées rapides des talibans qui menacent de renverser le gouvernement dans six mois, selon les services de renseignement américains eux-mêmes. 

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