Controverse : la Turquie envoie-t-elle des mercenaires en Azerbaïdjan ?
Les rapports reçus par les journalistes du Greek City Times confirment que la Turquie transfère des mercenaires armés du nord de la Syrie vers l'Azerbaïdjan en raison de l'escalade rapide des tensions et des affrontements avec l'Arménie.
Le Greek City Times a rapporté que la journaliste américaine Lindsay Snell, qui a été précédemment kidnappée par des terroristes soutenus par Ankara dans le nord de la Syrie et emprisonnée pendant deux mois après son évasion, a écrit sur Twitter que des combattants appartenant à l'escadron Al-Hamza sont arrivés dans la capitale, Bakou, via la Turquie.
From Hamza Division source. Supposedly these Hamza men arrived in Baku today via Ankara. pic.twitter.com/lgUcSl1Fkp
— Lindsey Snell (@LindseySnell) September 22, 2020
Lorsqu'on a demandé à la journaliste, via Twitter, si la plupart des combattants qui se dirigeaient vers l'Azerbaïdjan étaient originaires de Syrie ou de Libye, elle a révélé que la plupart d'entre eux étaient originaires de Syrie, mais que quelque 70 militants se trouvaient également en Libye.
Snell a publié un enregistrement audio d'un militant qui disait que « jusqu'à 1 000 combattants seraient transférés en Azerbaïdjan ». Lorsque le Greek City Times a tenté de confirmer cette information, le ministère azerbaïdjanais des Affaires étrangères a catégoriquement nié ces transferts.
Depuis Bakou, les accusations concernant le transfert de terroristes syriens en Azerbaïdjan seraient une « campagne trompeuse » lancée par l'Arménie, les sources utilisées par le journaliste américain Snell appartiennent à des factions pro-turques en Syrie.
Un porte-parole du ministère arménien des affaires étrangères a déclaré au Greek City Times : « Les parties arméniennes contrôlent pleinement la situation. Nous sommes confiants dans notre capacité à protéger l'Arménie et l'Artsakh, et à préserver la sécurité et les droits du peuple arménien sur ses terres ».
L'information sur le transfert a suscité beaucoup de controverses car on ne sait pas si les milices formeront les Arméniens dans la région du Haut-Karabakh en Azerbaïdjan ou si elles resteront en soutien des forces de leur principal allié.
Le journal Daily Sahab affirme que « les terroristes sont censés fournir une formation aux milices arméniennes sur le sabotage, les raids et les engins explosifs improvisés (EEI) », citant le quotidien turc Yeni Şafak, citant les médias azerbaïdjanais.
D'autre part, le ministère turc de la défense a averti lundi l'Arménie qu'elle ne jouera pas avec le feu après qu'un soldat azerbaïdjanais ait été tué dans un affrontement. La Turquie a critiqué l'Arménie pour avoir occupé illégalement le Haut-Karabakh, accusant le pays de « violer le cessez-le-feu dans la région de Tovuz en tuant un soldat azerbaïdjanais », a déclaré le ministère sur Twitter.
La guerre du Haut-Karabakh est un conflit armé qui a eu lieu entre février 1988 et mai 1994 dans la petite enclave arménienne du Haut-Karabakh dans la région du Caucase du Sud-Est, une ancienne province soviétique peuplée d'une minorité d'Arméniens et d'une majorité d'Azéris, complètement entourée par la République d'Azerbaïdjan.
L'Azerbaïdjan et l'Arménie ont des frontières définies, mais à l'intérieur de chaque territoire, il y a des zones déclarées indépendantes et faisant partie des deux. Un conflit territorial complexe qui n'a pas pris fin et qui ne cesse de faire monter les tensions dans le Caucase.
Ankara et Bakou, avec la participation des forces aériennes et terrestres des deux pays, ont lancé des exercices militaires conjoints à la suite des récentes attaques arméniennes sur les points frontaliers de l'Azerbaïdjan entre le 29 juillet et le 5 août de cette année.
Les relations officielles entre la Turquie et l'Azerbaïdjan sont assurées, au moins jusqu'à ce que l'objectif de ces milices sur le territoire azerbaïdjanais soit confirmé.
