L'assureur-crédit prévoit un ralentissement de la croissance du PIB mondial à 3,1 % en 2022 et à 3,0 % en 2023

Crédito y Caución révise à la baisse ses prévisions de croissance mondiale

photo_camera PHOTO/AFP - Ouverture du Dow Jones à New York

Crédito y Caución prévoit un ralentissement de la croissance du PIB mondial à 3,1 % en 2022 et à 3,0 % en 2023. Par rapport à ses prévisions d'avril, cela représente une révision à la baisse pour les années à venir de 0,3 et 0,2 point de pourcentage, respectivement. L'inflation dépasse désormais les sommets atteints depuis plusieurs décennies, ce qui réduit les revenus réels et assombrit les perspectives de dépenses de consommation. L'inflation devrait diminuer au cours des 18 prochains mois, bien que ce processus soit entaché de beaucoup d'incertitudes. Cette situation, conjuguée à l'accélération du resserrement monétaire, exerce inévitablement une pression supplémentaire sur la croissance économique en 2022 et 2023.

Le rapport publié par l'assureur-crédit explique qu'un premier facteur de révision réside dans la réévaluation des perturbations découlant de la guerre en Ukraine, qui devrait durer plus longtemps que prévu et dont les sanctions pourraient perturber gravement les exportations énergétiques de la Russie. L'évolution incertaine de la pandémie est un deuxième facteur à prendre en compte. D'une part, la Chine maintient une politique de tolérance zéro qui implique des fermetures à grande échelle pour un petit nombre de cas, comme le confinement déjà vécu à Shanghai pendant deux mois, qui a provoqué de graves perturbations dans la chaîne de valeur. D'autre part, on ne peut exclure que la pandémie ait d'autres répercussions économiques aux États-Unis, au Royaume-Uni, en Allemagne et en France, où le nombre de cas augmente à nouveau.

Le rapport prévoit que la demande de pétrole et de gaz subira une certaine pression à la baisse en raison du ralentissement économique et de la hausse des prix. Toutefois, compte tenu de l'environnement géopolitique instable, la volatilité restera élevée. L'intention de l'UE de remplacer le gaz russe de manière abrupte et rapide, et la volonté apparente de la Russie d'accélérer ce processus en réduisant l'offre, provoquent des perturbations du marché et génèrent une grande incertitude. L'UE devra s'approvisionner en gaz naturel liquéfié (GNL) auprès d'autres pays, développer sa capacité de traitement, intensifier l'utilisation des énergies renouvelables et réduire la demande par des mesures d'efficacité. Toutefois, le potentiel de substitution de l'approvisionnement en gaz russe est limité à court terme. Une réduction de l'approvisionnement russe entraînera une nouvelle hausse des prix du gaz sur les marchés asiatique et américain. 

AP/RICHARD DREW - Bourse de New York, 12 mars 2020. Le marché boursier a connu sa plus forte chute depuis le crash du lundi noir en 1987.

La hausse des prix des matières premières s'est considérablement atténuée à la fin du deuxième trimestre de 2022 en raison du ralentissement de l'activité économique mondiale, qui a réduit la demande de métaux, notamment en Chine. Sur l'horizon de prévision, Crédito y Caución s'attend à ce que les prix des métaux soient de 10 à 15 % plus élevés qu'en 2021, avec une légère tendance à la baisse en 2023. Les prix des denrées alimentaires étaient déjà en hausse avant la guerre en Ukraine, en raison du faible rendement des cultures et de la hausse des prix de l'énergie. L'impact de la guerre sur les prix des denrées alimentaires ne se dissipera que progressivement, à mesure que la production augmentera dans d'autres pays comme l'Argentine, le Brésil et les États-Unis. Il en résulte que les prix en 2022 seront nettement plus élevés et que le soulagement ne viendra pas avant 2023.

"Ce que nous esquissons dans nos prévisions, c'est une image d'inflation plus élevée et de croissance plus faible, avec des banques centrales et, dans une moindre mesure, des gouvernements qui retirent leur soutien pandémique. Par rapport à nos perspectives intermédiaires d'avril et surtout par rapport à janvier, les risques ont augmenté", explique le rapport. Ces risques, essentiellement géopolitiques, pourraient se matérialiser si la guerre en Ukraine s'intensifie ou si la Russie interrompt l'approvisionnement en gaz de l'Europe, ce qui conduirait à un scénario alternatif de stagflation.

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