Des réseaux d'espionnage turcs pour contrôler les opposants
Selon plusieurs enquêtes, le président turc, Recep Tayyip Erdogan, établit des réseaux d'espionnage à travers les ambassades et les missions diplomatiques turques que le pays maintient dans différents pays et compte également sur des personnes d'autres nationalités. L'objectif serait de poursuivre les opposants à l'AKP et à la présidence d'Erdogan.
Ce type de réseau aurait été découvert dans des pays comme la Grèce ou l'Australie, où des cellules qui opéraient pour recueillir des informations contre les opposants afin de pouvoir être jugées en Turquie ont été démantelées.
Concernant ce qui s'est passé en Australie, le média suédois Nordic Monitor a mis en lumière des documents judiciaires qui montrent comment des informations ont été recueillies auprès de citoyens turcs vivant dans différentes villes australiennes telles que Sydney, Canberra ou Melbourne. Les informations obtenues seraient liées à différentes déclarations ou commentaires qui les relieraient au mouvement de Fetullah Gullen. Par l'intermédiaire du ministère turc des affaires étrangères et du procureur général, Adam Akinci, les noms de ces personnes auraient été inclus dans une liste des personnes accusées de terrorisme.
Dans le cas de la Grèce, deux citoyens grecs avaient été arrêtés lors d'une des opérations effectuées. Tous deux sont accusés d'espionnage pour la Turquie sur l'île de Rhodes. Deux autres personnes auraient été arrêtées à Athènes pour les mêmes motifs. En outre, une autre opération aurait permis de découvrir un réseau d'au moins 15 personnes, dont les nationalités, outre les Grecs et les Turcs, comprennent des Libanais. Ils étaient également liés à un réseau de trafic d'immigrants.
Interpol aurait bloqué l'accès de ses bases de données à la Turquie, afin d'empêcher l'accès à des informations qui pourraient être utilisées pour renforcer les poursuites contre les opposants politiques. Le média suédois, Nordic Monitor, aurait été responsable de la publication de ces documents, datés de 2018, dans lesquels le ministère de la Justice demandait la levée du blocus d'Interpol.
Plusieurs pays européens, tels que la Belgique, la Finlande, la Pologne et l'Allemagne, ont refusé plusieurs demandes d'extradition ces dernières années au motif qu'elles pourraient violer les droits des accusés, et dans de nombreux cas, les accusations ont été considérées comme directement fausses.