L'homme d'affaires algérien revendique les liens entre Madrid et Alger et prévoit une reprise rapide des opérations

Djamel Eddine Bouabdallah, presidente del Círculo Argelino-Español de Comercio e Industria: “A lo largo de esta semana el Gobierno argelino desbloqueará las relaciones comerciales”

PHOTO/ATALAYAR - Le Président du Cercle Algéro-Espagnol du Commerce et de l'Industrie, Djamel Eddine Bouabdallah

La volte-face du gouvernement espagnol sur la question du Sahara occidental, décrivant la proposition d'autonomie sous souveraineté marocaine comme la base "la plus sérieuse, la plus réaliste et la plus crédible" pour résoudre le conflit, ratifiée par le président Sánchez depuis la tribune du Congrès des députés, a déclenché la colère du gouvernement algérien, qui a décidé de geler le traité d'amitié et de bon voisinage, un accord qui régissait les relations commerciales bilatérales. Seule l'intervention de la Commission européenne a fait reculer Alger, qui envisage maintenant de faire marche arrière.

Question : Pourquoi l'Algérie a-t-elle pris la décision de suspendre le traité d'amitié et de bon voisinage avec l'Espagne ? Quelles en sont les raisons ?

Réponse : "C'est une question politique. Chaque pays a ses intérêts et chaque pays veut défendre ses intérêts. Je pense que l'Algérie joue un rôle afin de marquer sa position politique vis-à-vis du Maghreb. Alger estime que la nouvelle position de l'Espagne lui fera courir plus de risques dans la région".

Q : Vous réagissez donc au changement de position sur le Sahara occidental ?

R : "C'est exact. L'Algérie considère que cette nouvelle position ajoute une autre menace à la région, car le pays possède pratiquement toutes les frontières chaudes. La Libye, le Mali, le Niger et bien sûr le Maroc. Alger a de sérieux problèmes au niveau des frontières.

Q : Pensez-vous que la suspension du traité d'amitié affecte les accords d'association UE-Algérie comme le prétend Bruxelles ?

R : "L'UE dénonce le gel du commerce, arguant que le cadre de l'accord d'association ne devrait pas geler le commerce avec un pays européen. Mais l'Algérie considère que ces questions peuvent être négociées de manière bilatérale, sans impliquer Bruxelles".

Q : Le gouvernement espagnol a affirmé que la Russie est derrière la décision prise par Alger.

R : "Je ne pense pas, car le montant des échanges commerciaux entre l'Espagne et l'Algérie est plus important que les relations entre la Russie et l'Algérie. Par conséquent, je ne pense pas qu'il y ait une quelconque influence de Moscou. Nous parlons d'un volume d'échanges de plus de 6 milliards par an, selon les chiffres de 2021. Elle sera moindre en 2022 en raison de la décision de l'Espagne de réduire ses importations de gaz en provenance d'Algérie au profit d'autres fournisseurs comme les États-Unis ou le Qatar. Mais c'est un gaz très cher, ou du moins plus cher que le gaz algérien. Le jeu est à ce niveau. Nous verrons à l'avenir, mais je pense que le gaz algérien est le plus approprié pour l'Espagne".

Q : Comment expliquez-vous alors que l'Espagne ait réduit ses importations de gaz en provenance d'Algérie ?

R : "Je pense qu'il est dans l'intérêt de l'Espagne de diversifier son approvisionnement en gaz, une décision qui pourrait avoir plusieurs raisons. C'est une procédure classique, les pays ne veulent pas importer d'une seule source. Mais je pense que l'Espagne achètera à nouveau du gaz algérien à l'avenir, car il est moins cher que les autres.

Q : Les approvisionnements en gaz de l'Algérie sont-ils en danger en raison de la suspension de l'accord d'amitié ?

R : Jamais. La voix la plus autorisée en Algérie, le Président de la République [Abdelmadjid Tebboune], a déclaré que l'Algérie maintiendra toujours son engagement envers le gaz et les fournitures de gaz. Mais avec des augmentations de prix, car le contrat signé il y a deux ans contient une clause selon laquelle le prix du gaz peut augmenter par rapport au prix du marché.

Q : L'Algérie prétend être un partenaire fiable, l'Espagne l'est-elle aussi ?

R : "Toujours. Il existe un échange avec l'Espagne qui s'est construit sur le long terme entre les entreprises espagnoles et algériennes. Nous sommes voisins, il ne faut pas l'oublier, et nous avons des relations ancestrales. Entre la première ville espagnole et l'Algérie, il n'y a que 30 minutes de vol. Je pense donc que nous sommes dans la même région et, dans le monde changeant d'aujourd'hui, nous devons être unis et amicaux pour faire face aux défis communs et à l'incertitude.

Q : Pensez-vous que l'Algérie maintiendra cette suspension encore longtemps ?

R : "Selon mes informations, au cours de cette semaine, [les autorités algériennes] vont débloquer les relations commerciales afin que nous puissions à nouveau travailler de manière naturelle et normale avec nos amis et entreprises espagnols".

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