Fracasos diplomáticos y divisiones internas, los dos principales problemas del Polisario
Le Front Polisario termine l'année avec plusieurs fronts ouverts qui seront abordés lors du prochain congrès qui se tiendra début 2023. Ces défis incluent les récents échecs diplomatiques et les divisions internes.
Au début du mois, une délégation de l'organisation sahraouie s'est rendue en Russie dans le but d'obtenir un soutien financier et militaire. Cependant, Moscou a choisi d'exprimer sa neutralité à l'égard du conflit au Sahara occidental. Comme l'a souligné le Kremlin à l'issue de la réunion - dirigée par le vice-ministre des Affaires étrangères Mikhaïl Bodganov et un membre du secrétariat du Polisario, Khatri Addouh - la Russie prône une "solution mutuellement acceptable dans le cadre des Nations unies". En ce sens, selon Al-Arab, Moscou ne voit plus le Polisario de la même manière que l'Algérie. Le quotidien arabe évoque également les liens entre le Maroc et la Russie.
Les deux pays entretiennent des relations stratégiques afin de protéger leurs intérêts. Pour cette raison, le Maroc s'est abstenu de condamner l'invasion de l'Ukraine par la Russie aux Nations unies, bien que, selon Al-Arab, cette décision n'ait pas affecté les relations de Rabat avec les États-Unis et l'Europe, car "les deux parties ont fait preuve de compréhension". Les sanctions n'empêchent pas non plus Rabat et Moscou de continuer à développer leurs liens. En effet, malgré les restrictions imposées aux avions et aux navires russes, l'espace aérien marocain reste ouvert aux avions russes. Une dizaine de navires de pêche russes se trouvent également dans les eaux territoriales du Royaume. Ces équilibres et les efforts diplomatiques de Rabat servent à protéger la souveraineté et l'intégrité du Maroc, ainsi qu'à isoler le Polisario.
Le récent sommet africain aux Etats-Unis a également représenté un autre échec diplomatique pour le mouvement sahraoui. La question sahraouie n'a pas été abordée pendant la réunion, pas même par le Premier ministre algérien Aiman Benabderrahmane, qui s'est concentré sur la route Tindouf-Zuérate, une route reliant l'Algérie à la Mauritanie qui permettrait à Alger de se rapprocher de l'océan Atlantique.
Selon Al-Arab, il s'agit d'un "nouveau coup porté aux espoirs du Polisario de voir les terres sahariennes devenir le corridor reliant l'Algérie à l'Atlantique". Elle "supprime également l'un des enjeux géopolitiques les plus importants du Polisario et sape son importance en tant que puissance présentant des avantages économiques significatifs pour l'Algérie". "Cela en fait un simple fardeau politique, financier et sécuritaire", ajoute le quotidien arabe.
L'une des plus grandes erreurs du Polisario a été de se lier militairement à la République islamique d'Iran. L'ambassadeur du Maroc auprès des Nations unies, Omar Hilale, et le ministre des Affaires étrangères, Nasser Bourita, ont tous deux mis en garde contre les menaces que fait peser sur la région le partenariat entre Téhéran et le Polisario. Ces liens ne créent pas seulement des risques en Afrique du Nord, mais nuisent également à l'organisation elle-même. L'utilisation par le Polisario de drones iraniens pourrait apporter au Maroc un plus grand soutien international.
En plus des problèmes diplomatiques auxquels est confronté le Polisario, le mouvement souffre également de divisions internes. Dans ce défi, le plus notable est le fossé générationnel entre deux camps, l'un qui veut reprendre la guerre et l'autre qui s'engage dans la diplomatie.
Même un membre senior du groupe a reconnu que sa génération "dominait tous les postes et excluait les jeunes malgré leur éducation et leurs diplômes". "Ceux de ma génération contrôlaient tous les postes, du plus bas au plus haut", a-t-il ajouté, selon Al-Arab.
Les divergences entre les membres ont conduit à des démissions, le responsable des affaires européennes ayant démissionné en invoquant des "différences profondes de vision, de méthodes et d'outils".
Au milieu de tous ces problèmes se trouvent les milliers de réfugiés sahraouis qui vivent dans les camps de Tindouf. L'ONU a récemment mis en garde contre la grave crise humanitaire à laquelle ils sont confrontés et la détérioration de leurs conditions de vie.
