Mustapha Adib, ancien ambassadeur du Liban en Allemagne, sera l'homme qui dirigera un gouvernement qui apportera les réformes nécessaires pour sortir le Liban de la pire crise récente de son histoire

Emmanuel Macron retourne à Beyrouth après la nomination du nouveau Premier ministre

REUTERS/GONZALO FUENTES - Le président libanais Michel Aoun reçoit le président français Emmanuel Macron à Beyrouth, au Liban, le 31 août 2020

La deuxième visite d'Emmanuel Macron à Beyrouth depuis l'explosion du 4 août dernier dans le port de la capitale libanaise a fait non seulement 190 morts, 6 500 blessés et 300 000 sans-abri, mais aussi une émeute dans les rues qui a forcé le Premier ministre de l'époque, Hassan Diab, à démissionner.

Accompagné du ministre des affaires étrangères Jean-Yves Le Drian et du ministre de la santé Oliver Verán, Macron est arrivé dans la capitale libanaise lundi pour célébrer la nomination du nouveau Premier ministre libanais, Moustapha Adib - qui est ambassadeur du Liban en Allemagne depuis 2013 - et pour accélérer le processus de formation du gouvernement.

« Libanais, vous êtes comme des frères pour les Français », a écrit Macron sur son compte Twitter, « je vous fais une promesse : je retourne à Beyrouth pour discuter de l'aide d'urgence et pour construire avec vous les conditions de la reconstruction et de la stabilité ».

Le président français, premier dirigeant étranger à venir dans ce pays après la catastrophe portuaire, s'est imposé comme le leader international du soutien à la reconstruction du pays. Bien que Macron lui-même ait déclaré qu'il s'agissait du  « multilatéralisme » qui caractérise la politique étrangère française, certains l'ont accusé de « colonialisme » et d' « ingérence française dans les affaires intérieures du Liban ».

Triste centenaire du Liban

Macron n'a pas choisi une date au hasard. Ce mardi 1er septembre, c'est le 100ème anniversaire de la mise en place du Grand Liban sous domination française, et il doit revisiter les quartiers les plus touchés par la déflagration, comme il l'a fait lors de son premier voyage. Selon le Palais de l'Elysée, cette visite sera l'occasion de « voir les premiers résultats de tout ce qui a été fait pour aider et soutenir la population libanaise en un mois ». De plus, ce voyage sert, selon des sources au Palais de l'Elysée recueillies par l'Efe, de condition à la formation d'un « gouvernement de mission » capable de mener à bien « les réformes structurelles qui ont été reportées à ce jour », et de cette façon la France, avec d'autres pays, peut apporter un soutien international « pour répondre à l'urgence ».

À son arrivée, le président libanais Michel Aoun attendait Macron à l'aéroport international Rafic Hariri de la capitale libanaise. Aoun, dans un message au peuple libanais, a annoncé les lignes à suivre pour la reconstruction du pays : « Je demande que le Liban soit déclaré État laïque, que le dialogue inclue toutes les autorités politiques et religieuses afin d'arriver à une formule acceptable pour tous ».

Après la rencontre avec le président libanais, Macron a rendu visite à la chanteuse libanaise Feyrouz - une figure très chère au Liban - où plusieurs personnes manifestaient contre le nouveau gouvernement et l'ingérence française aux cris de « le Liban restera libre » et « l'Adib ne passera pas ».

El nuevo primer ministro de Líbano, Mustapha Adib, habla en una conferencia de prensa después de reunirse con el presidente Michel Aoun en el palacio presidencial
Le principal défi de l'Adib

Adib, nommé par les dirigeants politiques libanais comme nouveau premier ministre, a promis des réformes et un accord avec le Fonds monétaire international. Le nouvel homme fort du Liban a obtenu le consensus de pratiquement tous les groupes politiques, y compris le bloc musulman sunnite Courant du futur de Saad Hariri et le Hezbollah chiite de Hassan Nasrallah. Ce dernier, selon l'AFP, a montré son intention d'établir « un dialogue constructif » pour le pays

Cette explosion n'a fait qu'aggraver les problèmes économiques, politiques et sociaux qui accompagnent le pays depuis des années. Dans les premières estimations après la déflagration, Aoun et le gouvernement intérimaire ont estimé les pertes à 15 milliards de dollars. C'est la pire crise économique depuis la fin de la guerre civile (1975-1990), avec la perte de la valeur de la livre libanaise, la monnaie locale. Lundi, la Banque mondiale (BM) a estimé les dégâts à 4,6 milliards de dollars. Dans un rapport de l'organisation internationale, l'explosion a causé entre 3,8 et 4,6 milliards de dollars de dommages aux propriétés physiques, alors qu'elle estime entre 2,9 et 3,5 milliards de dollars les pertes subies par les secteurs économiques du logement, du transport et des biens culturels. La BM a qualifié l'aide internationale et les investissements privés d' « essentiels » pour la reprise.

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