Erdogan exprime son intention d'améliorer les relations avec l'Union européenne
Les relations entre l'Union européenne et la Turquie continuent de connaître des hauts et des bas. Il s'agit d'une alliance compliquée, qui s'est tendue dans une mesure inattendue, notamment en raison de l'exploration des hydrocarbures en Méditerranée orientale. Mais malgré les nombreuses frictions qui peuvent exister entre les deux puissances, l'UE et le pays eurasien sont tous deux conscients qu'ils sont nécessaires sous une forme ou une autre.
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a exprimé son intention de "remettre sur les rails sa relation avec l'Union européenne". "Nous sommes prêts à remettre nos relations sur les rails", a déclaré M. Erdogan dans un discours aux ambassadeurs de l'UE à Ankara. "Nous espérons que nos amis européens feront preuve de la même volonté."
Erdogan n'a pas rendu la tâche facile à l'Union européenne, ses ambitions expansionnistes n'ont fait qu'accroître les différences avec les États membres. De plus, les affrontements avec la Grèce ont provoqué une rupture totale au sein de l'UE.
En fait, Bruxelles a préparé une liste de sanctions contre la Turquie pour son exploration des réserves de gaz dans les eaux revendiquées par la Grèce et Chypre. Enfin, la mise en œuvre de ces mesures punitives a été reportée au mois de mars.
La Turquie et la Grèce ont convenu d'aborder leur différend de longue date sur les frontières maritimes lors de pourparlers exploratoires à Istanbul le 25 janvier. Cette réunion sera la première depuis que les "pourparlers exploratoires" entre les deux voisins de l'OTAN ont été suspendus en 2016 après 60 cycles infructueux.
Le président turc s'est également dit ouvert à l'amélioration des relations avec Paris après des mois d'inimitié personnelle avec le président français Emmanuel Macron.
La Turquie veut revenir dans le giron de l'Union européenne, après une période de confrontations continues avec plusieurs États membres. Mais il est difficile d'ignorer la méfiance que le pays a créée. En effet, la Grèce a procédé à une augmentation de son budget de la défense pour moderniser et améliorer ses forces armées, conséquence de l'escalade de la tension entre les deux pays.
Erdogan, sans manquer une occasion, a également mentionné le Brexit, qui est entré en vigueur le 1er janvier. Le président turc a déclaré que l'entrée de son pays dans l'Union européenne est la seule solution à l'incertitude créée par la sortie du Royaume-Uni. "Nous pensons qu'il serait bénéfique d'initier des réunions régulières de haut niveau entre la Turquie et l'UE", a-t-il ajouté.
Le ministre turc des affaires étrangères, Mevlüt Çavusoglu, a déclaré lors de sa visite en Espagne la semaine dernière qu'Ankara est prête à entretenir des relations plus étroites avec l'UE et que "la Turquie a besoin de l'UE, mais l'UE a davantage besoin de la Turquie".
Ce mois s'annonce décisif pour la politique étrangère de la Turquie à l'égard de l'Union européenne. Le 21 janvier, M. Çavusoglu rencontrera à Bruxelles le Haut représentant pour la politique étrangère, Josep Borrell, "pour un dialogue sincère et axé sur les résultats".
Moins d'une semaine après cette réunion, les discussions sur les frontières maritimes avec la Grèce vont commencer. Ce sont des semaines décisives pour la relation entre l'Union européenne et la Turquie, au cours desquelles la ligne de conduite sera fixée et les limites de cette relation seront à nouveau testées.
Le pays eurasien aura l'occasion, dans le courant de ce mois, de démontrer si son intention de remettre la relation avec l'UE sur les rails est réelle ou s'il s'agit d'un simple mirage.
