Le chef de l'Armée nationale libyenne (ANL), Jalifa Haftar, a rencontré à Benghazi le premier ministre de Tobrouk nommé par le Parlement, Fathi Bashagha, dans le but de préparer la voie aux élections prévues pour la fin de l'année.
Au cours de la réunion, à laquelle ont également participé plusieurs membres de l'exécutif de Bashagha, Haftar et le Premier ministre ont discuté des questions clés pour le pays, telles que la situation politique actuelle, la présence militaire étrangère, la lutte contre le terrorisme et la protection des frontières.

Parmi les organisations étrangères combattant dans le pays, la présence du groupe Wagner, lié à la Russie et à Haftar lui-même, se distingue. Les mercenaires Wagner sont arrivés en Libye en septembre 2019 pour soutenir les forces d'Haftar lors de leur offensive contre Tripoli. Cependant, la Russie n'est pas le seul pays à avoir envoyé des combattants dans la nation nord-africaine pour défendre et étendre ses intérêts. La Turquie aurait également envoyé des milliers de mercenaires syriens pour combattre au nom du Gouvernement d'entente nationale (GNA) de Fayez Sarraj.
La rencontre entre Haftar et Bashagha fait suite à une récente visite en Libye du directeur de la CIA, Williams Burns, qui a exhorté le chef de l'ANL à expulser les derniers combattants de Wagner. L'Europe et les États-Unis craignent que le groupe russe ne profite des ressources pétrolières du pays, comme il le fait dans d'autres pays africains où Wagner est présent.

En plus de faire pression sur la Libye, Washington a envoyé le même message au Soudan. Le secrétaire d'État Antony Blinken a souligné la nécessité d'expulser Wagner de la région lors de sa rencontre avec le président égyptien Abdel Fattah Al-Sisi en janvier.
Haftar a essayé d'éviter de montrer son soutien à Bashagha depuis qu'il a été nommé Premier ministre par le Parlement. Au lieu de cela, le général a critiqué les autorités politiques - tant l'exécutif de Bashagha que le Gouvernement d'unité nationale d'Abdul Hamid Dbeibé - afin de se présenter comme une alternative à la société libyenne.

En même temps, Dbeibé a rencontré le chef de la mission des Nations Unies dans le pays, Abdoulaye Bathily, dans le but de présenter et d'établir des propositions qui faciliteraient la tenue d'élections dans les meilleurs délais. Au cours du week-end, Bathily a appelé à "l'unification des institutions comme condition préalable à la sortie de l'impasse politique".
La Libye traverse une nouvelle crise politique avec deux gouvernements parallèles : celui de Bashagha, nommé par le parlement, et celui de Dbeibé, qui a assuré qu'il ne céderait le pouvoir qu'à un exécutif élu, alors que son mandat a déjà expiré.