Le gouvernement soudanais a déclaré qu'il "n'a aucune information" sur l'arrivée d'une délégation israélienne dans le pays ou sur une éventuelle visite d'une mission soudanaise en Israël

Israël envoie sa première délégation au Soudan depuis les accords 

AFP/JACK GUEZ y ASHRAF SHAZLY - AFP/JACK GUEZ et ASHRAF SHAZLY : Drapeaux du Soudan et d'Israël Le 23 octobre, ils ont normalisé leurs relations, dans le cadre d'un accord négocié par les États-Unis pour mettre fin à des décennies d'hostilité  

Depuis plusieurs jours, des rumeurs se développent à Jérusalem sur l'envoi d'une délégation israélienne à Khartoum suite à l'accord annoncé entre les deux pays le 23 octobre dernier par le président américain Donald Trump à Washington. Selon un haut responsable israélien, déclaré à l'AFP, Israël a envoyé lundi 23 novembre la première délégation au Soudan depuis l'annonce de l'accord de normalisation des relations entre les deux pays.

Quelques heures plus tard, le gouvernement soudanais a déclaré qu'il "n'a aucune information" sur l'arrivée d'une délégation israélienne dans le pays ou sur une éventuelle visite d'une mission soudanaise en Israël, a déclaré à l'AFP mardi 24 novembre son porte-parole Faisal Mohamed Saleh : "Le Conseil des ministres soudanais n'a aucune information sur la visite d'une délégation israélienne au Soudan et même pas si elle a eu lieu", a déclaré M. Saleh, qui est également ministre de la culture et de l'information. "Elle ne dispose pas non plus d'informations sur une éventuelle visite d'une délégation soudanaise en Israël, comme l'ont mentionné les médias", notamment le quotidien soudanais Hikayat, a ajouté.

Depuis l'annonce de la normalisation des relations entre Khartoum et Israël, certains Soudanais ont soutenu cette décision, qui pourrait aider le pays à sortir de la crise économique, tandis que d'autres critiquent la trahison de la "cause panarabe".

PHOTO/AFP: Primer ministro israelí Benjamin Netanyahu y al presidente del Consejo de Transición de Sudán, el General Abdel Fattah al-Burhan 

Cette annonce, faite le vendredi 23 octobre par le président américain Donald Trump, fait suite à une autre annonce importante : le retrait du Soudan de la liste "noire" des Etats qui soutiennent le "terrorisme", sur laquelle Khartoum est placée depuis 1993.   

Il se trouvait dans le bureau ovale, entouré du secrétaire d'État Mike Pompeo et du gendre et conseiller de Donald Trump, Jared Kushner ; à ce moment, Donald Trump a déclaré que les deux pays ennemis avaient fait "la paix".  

"Nous élargissons le cercle de la paix très rapidement grâce à votre leadership", a déclaré le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou. Nétanyahou a également décrit cette normalisation comme un "changement énorme". "Aujourd'hui, Khartoum dit oui à la paix avec Israël, oui à la reconnaissance d'Israël et à la normalisation avec Israël", a-t-il déclaré dans une déclaration en hébreu transmise par ses services à l'AFP. 

Le président américain était au téléphone, par le haut-parleur, avec le premier ministre israélien Benjamin Netanyahou et son homologue soudanais Abdallah Hamdok. Ce dernier a remercié Donald Trump pour sa décision de retirer son pays de la liste des pays qui soutiennent le terrorisme, affirmant que cette décision aurait un impact économique majeur. "Le Soudan et Israël ont convenu de normaliser leurs relations, de mettre fin à l'état d'agression entre eux", a rapporté la télévision d'État soudanaise.   

Le Soudan demande depuis longtemps son retrait de la liste, ce qui signifie des sanctions et des obstacles à l'investissement pour son économie, qui souffre d'un manque de devises étrangères et d'un taux d'inflation annuel de plus de 200 %. Leur revendication s'est accentuée après la chute d'Omar al-Bachir en avril 2019, sous la pression de la rue, et avec l'émergence d'un pouvoir de transition.  

Mais la plupart des Soudanais reprochent à leurs dirigeants d'avoir franchi la ligne rouge en trahissant la "cause panarabe" qui s'est cristallisée autour des Palestiniens depuis la création d'Israël en 1948, selon les sources du Figaro.  

Un sondage réalisé en octobre par le Centre arabe pour la recherche et la politique a révélé que seulement 13 % des Soudanais interrogés approuvaient l'établissement de relations avec Israël et 79 % s'y opposaient. L'annonce de la normalisation est "contraire à la législation nationale et à l'engagement panarabe", a déclaré Sadek al-Mahdi, chef du parti Ummah.  

AP/ALEX BRANDON: El viernes 23 de octubre de 2020, en Washington   El presidente Donald Trump habla por teléfono con los líderes de Sudán e Israel, junto a el secretario del Tesoro Steven Mnuchin, a la izquierda, el secretario de Estado Mike Pompeo, el asesor principal de la Casa Blanca Jared Kushner y el asesor de seguridad nacional Robert O'Bri

Lundi après-midi, la radio de l'armée israélienne a annoncé qu'une délégation se rendait le même jour au Soudan, troisième pays arabe à annoncer un rapprochement officiel cette année avec l'État hébreu après les Émirats arabes unis et le Bahreïn. Un haut responsable israélien a confirmé à l'AFP la visite de cette délégation, refusant toutefois de préciser l'identité des personnalités israéliennes attendues à Khartoum. 

Le mouvement de la délégation, composée d'un petit groupe de fonctionnaires, a été confirmé par la radio de l'armée. L'objectif de ce voyage est de préparer la visite officielle de hauts fonctionnaires dans les semaines à venir, selon le quotidien "Yedioth Ahronoth".  

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou, qui s'était réuni plus tôt cette année en Ouganda, le chef du Conseil de transition du Soudan, le général Abdel Fattah al-Burhan, et le chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo, qui a pris le "premier vol officiel direct" de Tel-Aviv à Khartoum le 25 août. La normalisation entre le Soudan et Israël intervient un an après la chute du régime du président Omar al-Bashir et alors que les autorités de transition à Khartoum se rapprochent des États-Unis.  

En octobre, le Soudan a déposé 335 millions de dollars sur un compte spécial pour indemniser les "victimes américaines du terrorisme" en rapport avec les attaques d'Al-Qaïda de 1998 contre les ambassades américaines au Kenya et en Tanzanie, qui ont fait plus de 200 morts. Le Soudan, autrefois paria de la communauté internationale pour avoir accueilli le chef d'Al-Qaïda Oussama Ben Laden dans les années 1990, avait été condamné à payer de telles compensations par la justice américaine.   

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