Kaïs Saied se rendra en Libye pour manifester son soutien au gouvernement de transition
Après le soutien du Parlement libyen au nouveau gouvernement de transition dirigé par Abdul Hamid Dbeiba, les premières approches de ses pays voisins ont lieu. En l'occurrence, une semaine seulement après avoir été ratifié par la Chambre des représentants, le président de la Tunisie, Kaïs Saied, se rendra en Libye demain, mercredi. Ce sera la première fois que le chef de l'État tunisien le fait depuis 2012 et le gouvernement estime que "cela s'inscrit dans le cadre du soutien de la Tunisie à la voie démocratique en Libye, qui espère organiser des élections générales en décembre prochain dans le but de mettre fin au conflit dans le pays", comme l'indique un communiqué officiel.
Le soutien de la Tunisie au nouvel exécutif libyen a été voté par les représentants tunisiens et a obtenu 132 voix favorables sur les 133 députés présents à l'assemblée. Après le vote, le voyage de Saied, qui deviendra le 17 mars le premier président tunisien à fouler le sol libyen depuis neuf ans, a été décidé. Le pays dirigé par Kaïs Saied considère la Libye comme l'un de ses plus solides alliés avec une vision d'avenir, comme ils ont également voulu le refléter dans la déclaration publiée mardi : "La visite représente une occasion d'établir de nouvelles visions et perceptions qui renforcent le chemin distingué de la coopération entre la Tunisie et la Libye, et d'établir une solidarité globale qui répond aux aspirations légitimes des deux peuples frères pour la stabilité et le développement".
Le président Saied n'a pas eu beaucoup de rencontres avec des pays étrangers depuis sa prise de fonction il y a un an et demi, en octobre 2019. Deux sorties seulement, en France et en Algérie, ce qui laisse penser qu'il pourrait avoir certains intérêts en territoire libyen. En fait, plusieurs sources soulignent que la Tunisie a l'intention de renforcer son rôle sur la scène politique et d'atténuer les conséquences de sa mauvaise action diplomatique en territoire libyen. D'autant plus que l'action des puissances régionales s'est intensifiée ces derniers temps, ce qui a conduit la Tunisie à placer les relations avec le gouvernement intérimaire de Dbeiba parmi ses priorités.
Le pays présidé par Kaïs Saied a été l'un des acteurs clés du processus de dialogue en Libye qui a culminé avec le Forum de dialogue politique libyen (LDPF), organisé par les Nations unies dans la ville suisse de Genève. En outre, le soutien que les deux pays se sont mutuellement apporté dans la lutte contre le terrorisme a été essentiel ces derniers temps. Il y a eu plusieurs cas de tentatives d'infiltration de membres et de proches de Daesh entre les deux pays, qui ont collaboré pour endiguer les tentatives d'actions terroristes. Mustafa Abdel Kabir lui-même, chef de l'Observatoire tunisien des droits de l'homme, a récemment évoqué une nouvelle tentative des proches de terroristes de contourner la sécurité de la frontière tuniso-libyenne : "Lundi soir, un deuxième lot de proches de terroristes tunisiens, présents dans plusieurs centres libyens, a été reçu à Ras Jedir, le poste frontière avec la Libye".
Leur collaboration dans la lutte contre le terrorisme, ainsi que leur neutralité pendant la crise que traverse le pays libyen, ont été fermes. Ils ont donc maintenant l'occasion de forger une grande alliance avec un pays qui attend avec impatience les prochaines élections du 24 décembre de cette année, qui consolideront enfin le processus démocratique en Libye.
