Cette annonce intervient quelques jours avant le deuxième anniversaire de Hirak

Khaled Drareni et 32 détenus de Hirak libérés en Algérie  

AFP - Le journaliste algérien Khaled Drareni salue ses partisans à sa sortie de la prison de Kolea, à l'ouest de la capitale Alger, le 19 février 2021

Le journaliste Khaled Drareni, devenu un symbole de la lutte pour la liberté de la presse en Algérie, a été libéré vendredi soir suite à l'annonce d'une grâce présidentielle pour des dizaines de prisonniers d'opinion, a indiqué son avocat.  

"Il est libre", a déclaré le 19 février Abdelaghani Badi, l'un de ses avocats, ce qui constitue une mesure de "libération provisoire".  

Drareni est l'un des 33 détenus et accusés de Hirak - dont 21 avec des peines définitives - qui, selon le ministère algérien de la Justice, ont déjà été libérés en réponse à la grâce annoncée jeudi par le président Abdelmajid Tebboune lors d'un discours à la nation, le premier après son retour d'Allemagne, où il avait été précipité en octobre par les épidémies de COVID-19. 

Selon le ministère, les dossiers d'une trentaine d'autres personnes qui pourraient être libérées dans les prochaines heures sont en cours d'examen. 

Cette grâce intervient quelques jours avant le deuxième anniversaire de Hirak, un mouvement né pour demander la démission, pour un cinquième mandat consécutif de cinq ans, du président Abdelaziz Bouteflika, qui est gravement malade et handicapé depuis 2013. 

Selon les médias locaux, M. Drareni, fondateur du site Internet "Casbah Tribune", collaborateur de la chaîne française "TV Monde" et membre éminent de Reporters sans frontières (RSF) en Algérie, a quitté la prison de Koléa, où il purgeait une peine pour les délits de "rassemblement illégal" et d'"atteinte à l'unité nationale". 

Beaucoup attendaient la libération du journaliste Khaled Drareni, condamné à deux ans de prison en septembre dernier et devenu un symbole de la lutte pour la liberté de la presse en Algérie. Il a été libéré. Drareni a bénéficié d'une grâce présidentielle. Le régime algérien a libéré vendredi plus de 30 prisonniers d'opinion après que le président Abdelmadjid Tebboune leur ait accordé une grâce trois jours avant le deuxième anniversaire du soulèvement de Hirak. 

AFP/ RYAD KRAMDI  -   El periodista argelino Khaled Drareni hace gestos mientras es llevado en hombros por los manifestantes  

"Je tiens à remercier tous ceux qui m'ont soutenu et tous ceux qui ont soutenu les prisonniers d'opinion. Votre soutien est la preuve de notre innocence", a-t-il déclaré à sa sortie de prison.  

En août de la même année, il a été condamné par un tribunal de première instance à trois ans de prison, la plus longue peine infligée à un journaliste dans l'histoire récente de l'Algérie. Une cour d'appel a par la suite réduit la peine à deux ans, dont il a purgé 11 mois derrière les barreaux. 

"Le peuple n'est pas satisfait des décisions du gouvernement, nous voulons construire un pays indépendant et libre, et cette grâce est loin d'être suffisante", a réagi Moussa Abdelli, un chauffeur de taxi de 57 ans. 

Cependant, plusieurs militants ont salué ces libérations, à un moment où le pays est miné par une triple crise politique, économique et sanitaire. 

Au lendemain de son élection en décembre 2019, Tebboune avait déjà accordé des grâces à 76 détenus, dont des figures de Hirak. 

Ce nouveau geste d'apaisement du président, de retour d'un long séjour à l'hôpital en Allemagne, intervient à l'approche du deuxième anniversaire de la Hirak du 22 février, qui a forcé l'ancien homme fort du pays, Abdelaziz Bouteflika, à quitter le pouvoir. 

Dans son discours à la nation jeudi, le président Abdelmadjid Tebboune a déclaré : "Le bienheureux Hirak a sauvé l'Algérie. J'ai décidé d'accorder une grâce présidentielle (...) Entre 55 et 60 personnes seront réunies avec leurs familles". 

Selon les derniers chiffres du CNDC avant ces libérations, quelque 70 personnes ont été arrêtées en rapport avec Hirak et/ou les libertés individuelles. 

"Outre la libération des détenus (...), Tebboune continue à maintenir sa feuille de route et son programme d'aller aux élections législatives pour se conformer à Hirak", a déploré Saïd Salhi, vice-président de la Ligue algérienne de défense des droits de l'homme. 

Dans son discours, Tebboune a annoncé que les élections législatives se tiendraient avant la fin de l'année 2021 et qu'il y aurait un remaniement ministériel "dans 48 heures au plus". 

En prévision de l'anniversaire de Hirak, des manifestations ont eu lieu mardi et vendredi dans plusieurs villes, et des appels à des manifestations nationales le lundi circulent sur les médias sociaux.

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