L'Égypte et la Russie conviennent de reprendre le tourisme après l'interruption des attentats de 2015
L'Égypte et la Russie vont reprendre tous les vols entre les deux pays, suspendus pendant plus de cinq ans après l'attentat à l'avion d'octobre 2015 qui a fait 224 morts, en majorité des touristes russes. La présidence égyptienne a annoncé, par le biais d'un communiqué, l'accord conclu le 23, sans toutefois préciser quand aura lieu le redémarrage des opérations. Certains vols ont été rétablis en 2017 et 2018, mais pas vers les destinations touristiques de la mer Rouge, Hurghada et Sharm el-Sheikh, dans le sud du Sinaï, qui sont désormais incluses dans le pacte (d'autres données indiquent que l'Égypte reprend ses vols réguliers vers Moscou).
Goldman Sachs a déclaré qu'un retour de l'activité touristique russe aux niveaux d'avant 2015 pourrait accroître les recettes touristiques de l'Égypte de plus de 3 milliards de dollars par an (environ 0,75 % du PIB), ce qui devrait se produire progressivement en raison de la pandémie de COVID-19 en cours.
Les vols directs entre la Russie et l'Égypte ont été suspendus en octobre 2015 à la suite du crash du Metrojet n° 9268 qui reliait la ville côtière d'Hurghada à Saint-Pétersbourg. La reprise des vols est considérée comme un coup de pouce majeur aux perspectives de reprise du secteur touristique égyptien, qui a été frappé par la pandémie de COVID-19, après l'apogée du boom touristique en 2014, selon Goldman Sachs. La Russie a suspendu ses vols vers l'Égypte lorsqu'un Airbus A321 de la compagnie aérienne russe Kogalymavia, reliant l'Égypte à Saint-Pétersbourg, a été bombardé alors qu'il survolait la péninsule du Sinaï le 31 octobre 2015. Après cette catastrophe, l'une des pires de l'histoire de l'aviation russe, M. Poutine a assuré que les vols avec l'Égypte ne reprendraient pas tant que les autorités égyptiennes n'auraient pas garanti à 100 % la sécurité des touristes russes.
L'accord a été conclu lors d'un appel téléphonique entre le président égyptien Abdel Fattah al-Sisi et son homologue russe Vladimir Poutine, selon un communiqué de la présidence égyptienne. Une rencontre au cours de laquelle ils ont également abordé "la collaboration des deux pays dans l'ensemble du secteur touristique". La reprise des vols vers ces destinations touristiques est due, selon la note, à une amélioration des "critères de sécurité et de confort" dans les aéroports égyptiens pour assurer le bien-être de tous les passagers.
Les touristes russes représentaient auparavant un tiers de tous les touristes arrivant en Égypte, mais ce nombre a considérablement diminué depuis l'interdiction des vols directs, selon les estimations de la banque d'investissement.
Goldman Sachs a expliqué qu'au cours des dix années précédant le crash du Metrojet, le tourisme russe en Égypte a connu une croissance rapide et a atteint un pic en 2014, avec plus de 3,1 millions de touristes russes entrant dans le pays, soit environ un tiers du nombre total de touristes arrivant en Égypte cette année-là.
À la suite du crash, le nombre de touristes en provenance de Russie a chuté de façon spectaculaire et les tarifs ne se sont pas redressés depuis. La principale raison en est que la Fédération de Russie a imposé une interdiction de tous les vols directs vers l'Égypte, dans l'attente d'une révision et d'une modification des procédures de sécurité aéroportuaires. Selon la presse russe, l'amélioration des normes de sécurité permet désormais la reprise des vols et la reprise du tourisme à Hurghada et Sharm el-Sheikh dans le Sinaï est en cours de discussion.
La banque a déclaré que "le revenu moyen de chaque touriste en Égypte au cours des trois dernières années s'élevait à 1 000 dollars. Par conséquent, la possibilité que le tourisme russe revienne aux niveaux d'avant 2015, qui dépassaient 3 millions de touristes par an, signifie un renforcement du compte courant d'environ 3 milliards de dollars par an". Elle donne également un bon coup de pouce aux perspectives de croissance du PIB, étant donné que l'économie repose largement sur l'industrie du tourisme, qui représente un emploi sur sept dans l'économie égyptienne, selon des données officielles en Égypte.
Il convient de noter qu'il existe une relative incertitude quant au moment de la reprise du tourisme russe, car elle sera probablement liée à l'évolution de la pandémie, notamment au succès de la vaccination et de la production de vaccins en Russie et en Égypte. Pour le président égyptien, cet accord renforcera les relations bilatérales et la circulation des personnes entre l'Egypte et la Russie en semant une graine d'espoir pour la reprise économique du pays.
