Le président égyptien Abdel Fattah al-Sisi a reçu la ministre libyenne des Affaires étrangères, Najla Mangoush, pour montrer son soutien à la transition politique dans le pays d'Afrique du Nord

L'Égypte exige le retrait des troupes étrangères de Libye

AFP/KHALED DESOUKI - Le ministre égyptien des Affaires étrangères Sameh Shoukri (à droite) et son homologue libyen Najla al-Mangoush (à gauche)

Les efforts diplomatiques du gouvernement de transition libyen contrastent avec la stagnation des nouvelles institutions du pays d'Afrique du Nord. Jusqu'à présent, les sommets successifs parrainés par la communauté internationale se sont révélés incapables d'instaurer une période de stabilité en Libye, qui reste marquée par la présence de combattants étrangers et de mercenaires.

Malgré l'impasse prolongée, le gouvernement libyen en place continue de gagner des soutiens à sa cause. Le président égyptien Abdel Fattah al-Sisi a réaffirmé dimanche son soutien au gouvernement d'unité nationale (GUN) de la Libye après avoir reçu la ministre des Affaires étrangères par intérim, Najla Mangoush, au Caire. 

Le représentant de la politique étrangère s'est rendu samedi dans la capitale égyptienne pour tenir une réunion bilatérale avec le dirigeant du pays et son homologue, Sameh Soukry, dans le but de coordonner les efforts conjoints en faveur du processus de transition en Libye.

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"L'Égypte se tient fermement aux côtés du gouvernement intérimaire libyen pour maintenir la paix et la stabilité dans ce pays d'Afrique du Nord", a déclaré Al-Sisi dans un communiqué publié par le porte-parole présidentiel Bassam Rady. Le dirigeant égyptien a souligné que la restauration de la souveraineté libyenne commence par le retrait des forces étrangères.

Pour sa part, Soukry a confirmé le soutien de l'Égypte au Conseil présidentiel jusqu'au 24 décembre, date à laquelle la transition politique devrait s'achever avec la tenue d'élections. Le ministre égyptien des Affaires étrangères a souligné la valeur des résolutions émises par le Conseil de sécurité des Nations unies et le Forum de dialogue politique libyen (LPDF).

Lors d'une conférence de presse conjointe, le chef de la politique étrangère égyptienne a revendiqué l'intégrité territoriale de la Libye et s'est joint aux demandes de retrait immédiat des combattants étrangers du pays d'Afrique du Nord. 

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Pour sa part, Mangoush a remercié le Caire pour ses "efforts sincères" en vue de rétablir la normalité institutionnelle en Libye et pour son travail de médiation dans le conflit. Le ministre a également salué la réouverture des consulats égyptiens à Tripoli et Benghazi. 

"En dehors de tout compliment diplomatique, l'Égypte et la Libye sont liées par une très longue relation historique, un voisinage et une culture commune", a déclaré le ministre libyen par intérim lors de son apparition.

Les liens entre Le Caire et Tripoli ont été renforcés, en partie, par les trois protocoles d'accord pour le développement économique signés en avril lors de la visite du Premier ministre égyptien Mostafa Madbuli et de 11 de ses ministres dans la capitale libyenne.

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Par ailleurs, l'arrivée à Tripoli cette semaine du directeur des services de renseignement égyptiens, Abbas Kamel, est une preuve supplémentaire des liens étroits entre le nouveau gouvernement intérimaire libyen et les autorités égyptiennes.

La transition à travers Berlin et la Tunisie

Au cours de la réunion de samedi, Soukry et Mangoush ont discuté des termes de la 2ème conférence de Berlin prévue pour le 23 juin. La capitale teutonne accueillera ce mercredi pour la deuxième fois les discussions visant à débloquer la transition démocratique en Libye.

Lors de la première réunion, qui s'est tenue en janvier 2020, une série d'engagements ont émergé pour résoudre le chaos politique en Libye. Cependant, le contexte actuel est ostensiblement différent de celui du premier forum de Berlin. 

La Libye a repris en mars les nouvelles institutions créées "ad hoc" pour la mise en œuvre de la transition politique. Les membres du Conseil de sécurité des Nations unies ont donné leur feu vert au Conseil de la présidence intérimaire et au gouvernement intérimaire d'unité nationale "en tant qu'entités chargées de conduire la Libye vers des élections nationales le 24 décembre".

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Cette percée a laissé derrière elle des années de confrontation armée entre des factions rivales : à l'est, dirigée par le commandant Khalifa Haftar et son Armée nationale libyenne (ANL), soutenue par les Émirats arabes unis, la Jordanie et l'Égypte ; à l'ouest, dirigée par le gouvernement d'entente nationale (GNA) de Fayez al-Sarraj, reconnu à son tour par les Nations unies, la Turquie et le Qatar.

Parallèlement aux pourparlers de Berlin, le Forum du dialogue politique libyen se réunira à Tunis à partir du 28 juin pour un nouveau cycle de discussions organisé par la Mission d'appui des Nations unies en Libye (UNSMIL), avec pour mission de préparer la voie aux élections.

"A ce jour, il n'y a pas eu de retrait des mercenaires, pas de retrait des combattants étrangers, mais des plans de retrait sont en cours de préparation, notamment par la Commission militaire mixte libyenne", a prévenu Georgette Gagnon, coordinatrice humanitaire de l'ONU pour la Libye.

L'ingérence de mercenaires étrangers empêche tout progrès réel dans ce pays d'Afrique du Nord. L'ONU compte un total de 20 000 combattants envoyés par la Russie, par l'intermédiaire du Groupe Wagner, et par la Turquie. C'est pourquoi les dirigeants militaires libyens préparent une réponse énergique pour expulser les mercenaires étrangers du pays, a révélé Gagnon. 

Entre-temps, le Premier ministre a assisté dimanche à la réouverture de la route reliant les villes côtières de Syrte et de Misrata, fermée depuis deux ans en raison du conflit. Dbeiba a souligné que la reprise des activités est essentielle à la vie de la population et a appelé à l'unité.

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Au volant d'un bulldozer, Dbeiba a lui-même retiré l'un des monticules de sable qui bloquaient la route au dernier point de contrôle du côté ouest. Cependant, les médias de la faction orientale ont nié que la route avait été rouverte. En tout état de cause, cette réouverture aurait dû avoir lieu en septembre dernier, lorsque le cessez-le-feu a été convenu.

L'apparition du premier ministre fait suite à l'interdiction par le Conseil présidentiel des mouvements militaires non autorisés dans le pays. La décision institutionnelle a été précédée par la prise d'un poste frontière avec l'Algérie par les forces dirigées par le général Haftar. 

Ils ont lancé une opération militaire jeudi pour "traquer les terroristes takfiri", selon la LNA elle-même. Le Conseil présidentiel a envoyé ses propres troupes dans le sud en réponse à l'action de Haftar, ce qui a déclenché des tensions entre les parties.

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