L’entrée des femmes sur le marché du travail en Méditerranée augmenterait le PIB de 47 %
Jeunes issus des pays de la rive sud de la Méditerranée, y compris des pays qui ont connu les révolutions du Printemps arabe, ils réclament les mêmes opportunités que leurs homologues de la rive nord pour pouvoir obtenir un emploi conforme à leur formation et même lancer leur propre entreprise.
Toutefois, en dépit des progrès réalisés dans certains pays de la région, l’intégration des femmes sur le marché du travail demeure l’une des grandes questions en suspens, en partie à cause du faible revenu par habitant, le niveau élevé de pauvreté dans certaines couches sociales et une conjoncture politico-économique internationale moins favorable que par le passé.
La femme méditerranéenne est appelée à jouer un rôle clé dans la construction de la région, car ce n’est que par son insertion professionnelle pleine et entière que les objectifs d’intégration régionale seront effectivement atteints. C’est pourquoi, aujourd’hui plus que jamais, des programmes spécifiques sont nécessaires pour promouvoir l’entrepreneuriat féminin et fournir des financements aux femmes entrepreneurs. Il ne fait aucun doute que le développement des pays méditerranéens ne sera pas réalisable sans l’édification d’une société fondée sur l’égalité des chances qui assure la participation des femmes au tissu économique et commercial.
En chiffres, le soutien aux femmes se traduirait par une augmentation de 12000 milliards de dollars du PIB mondial d’ici à 2025. Il s’agit d’une tendance déjà constatée ces dernières années : depuis 2012, le taux d’entrepreneuriat féminin a augmenté de 7 % dans 61 pays du monde et le déficit entrepreneurial entre hommes et femmes a diminué de 6 %, La part des femmes dans les entreprises est de 11 % contre 16 % pour les hommes.
La partie de la Méditerranée qui présente le plus d’inégalités est la rive sud et la région orientale, où seulement 49,2 % de la population de ces régions est active sur le marché du travail, contre 63,5 % au niveau mondial. Et bien que les niveaux d’éducation n’aient pas cessé de croître dans la plupart des pays, les chiffres des diplômés sont encore alarmants. Selon Anwar Zibaoui, Coordonnateur général de l’ASCAME (Association des chambres de commerce et d’industrie de la Méditerranée): « Le chômage est devenu insoutenable, en particulier chez les femmes. Quarante-cinq pour cent des femmes n’ont pas d’emploi. Si la présence des femmes dans la vie active dans le sud et l’est de la Méditerranée était accrue, le PIB de la région augmenterait de 47 % au cours de la prochaine décennie, contre 18 % actuellement.
La transition culturelle et économique des pays méditerranéens est désormais inévitable. Ce ne sera qu’à travers une société inclusive, dans laquelle les femmes pourront développer tout leur potentiel en créant des entreprises innovantes qui procurent un avantage compétitif, que l’on pourra surmonter les obstacles auxquels la région est confrontée. L’exploitation des talents de l’autre moitié de la population sera sans aucun doute la voie la plus efficace pour la croissance des économies méditerranéennes.
