L'entité tente d'arrêter la chute de la valeur de la lire

La Banque centrale turque relève ses taux d'intérêt pour la première fois en deux ans

AFP/ADEM ALTAN - Photo d'archive du gouverneur de la Banque centrale de la République de Turquie (CBRT), Murat Uysal, présentant le rapport sur l'inflation lors d'une conférence de presse à Ankara le 31 juillet 2019

La Banque centrale turque a annoncé une hausse des taux d'intérêt pour la première fois en deux ans. Compte tenu de la perte continue de la valeur de la lire, la monnaie nationale, les autorités monétaires ont décidé de relever les taux de 8,25 % à 10,25 %. L'entité a souligné que cette mesure vise à lutter contre l'inflation due aux aides d'État qui ont été mises en place pendant la pandémie de coronavirus et à une nouvelle croissance des importations qui a été retardée par la crise sanitaire, selon une déclaration disponible sur son site web.

Tipo de cambio

Depuis le début de l'année, l'inflation a fluctué autour de 11 et 12 %, un niveau légèrement supérieur à la moyenne de la dernière décennie. La hausse des taux de mardi est la première après deux années de baisses consécutives, qui ont débuté à l'été 2018. Les taux d'intérêt élevés ont ensuite réussi à stabiliser la lire à une valeur moyenne de 6,5 lires par euro. Mais depuis mars, la valeur de la monnaie est revenue à une dynamique de dévaluation continue et a même accumulé des pertes de 28% de sa valeur en sept mois. Ce jeudi, pour la première fois dans l'histoire de cette monnaie, chaque lire a été échangée à 9 unités par euro et 7,7 par dollar. La monnaie a réagi positivement à l'annonce de la Banque centrale, en récupérant 1,3 % de sa valeur par rapport au dollar et 1,1 % par rapport à l'euro.  

Un moment délicat pour la monnaie 

Le manque de devises étrangères à la Banque centrale et l'augmentation de l'inflation exercent une pression à la baisse sur la livre turque depuis des semaines.  L'autorité monétaire, qui a dépensé des dizaines de milliards de dollars de ses réserves en devises pour soutenir la lire, a été contrainte d'abandonner la politique de baisse des taux d'intérêt qu'elle a menée pour stimuler l'activité économique du pays.  

Banco Central de Turquía

Depuis quatre mois, la Banque centrale perd des devises étrangères afin de consolider la monnaie et de la protéger des fluctuations du marché. Bien que cette politique ait empêché l'effondrement historique de la monnaie, elle a réussi à éviter un effondrement plus important de sa valeur. La difficulté de recevoir des financements extérieurs reste l'une des principales faiblesses de la Turquie, comme l'a expliqué M. Fitch dans un rapport cet été. "La baisse des réserves de change depuis fin février, ajoutée à la faible crédibilité de la politique monétaire et aux taux d'intérêt réels négatifs, augmente les risques de nouvelles pressions extérieures", peut-on lire dans le document. Les analystes de Fitch ont déjà annoncé dans ce document que le manque de devises étrangères obligerait à relever les taux d'intérêt et à émettre des titres de créance. La crise sanitaire a également frappé de plein fouet le tourisme, l'un des secteurs les plus importants pour l'économie du pays.  

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