Les partis politiques se préparent aux élections législatives, régionales et locales marquées par la pandémie

Comienza con frialdad la campaña electoral en Marruecos

AFP/FADEL SENNA - Photo d'archive, une femme marocaine vote pour les élections locales dans un bureau de vote de la capitale marocaine, Rabat, le 4 septembre 2015. Les élections législatives, régionales et municipales sont prévues le 8 septembre. Près de 18 millions de Marocains sont appelés à voter pour élire les 395 députés de la Chambre des représentants et plus de 31 000 élus municipaux et régionaux

A 11 jours des élections législatives au Maroc, les campagnes électorales des 32 partis aspirant à occuper les institutions pour les cinq prochaines années ont débuté jeudi dans un climat encore marqué par la pandémie. Dans les rues du pays, il n'y a aucune trace d'affiches ou de bannières de candidats, ni de rassemblements. Rien ne permet d'affirmer que le royaume alaouite organisera le 8 septembre ses troisièmes élections depuis le changement constitutionnel de 2011, mais contrairement à certaines rumeurs d'un éventuel report, sauf catastrophe.

La note historique de cette journée est que, pour la première fois, les élections parlementaires, régionales et locales coïncideront. Tout cela le même jour pour rassembler tous les électeurs en une seule fois et minimiser la propagation du virus. L'enjeu est constitué de 395 sièges à la chambre basse et de 31 000 postes publics répartis dans les districts et les provinces. Cette fois, le combat dialectique se déplace entièrement sur la scène virtuelle. Les mesures sanitaires empêchent la tenue de réunions réunissant plus de 25 personnes. Les candidats lanceront et développeront donc leurs campagnes respectives par le biais d'événements en ligne.

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Environ 16 millions de personnes auront accès au vote après avoir terminé le processus d'enregistrement pour les 37 parties constitutives du pays, une population peu mobilisée. Les plus optimistes estiment un taux de participation plus élevé que lors des dernières élections, organisées en 2016, auxquelles 46% de l'électorat marocain avait participé. D'autres, en revanche, mettent en avant la difficulté de distinguer les programmes électoraux et soulignent l'absence de polarisation, remettant ainsi en cause une forte participation aux scrutins. Pour leur part, la majeure partie de l'électorat (21%) est âgée de 35 à 44 ans, tandis que les Marocains âgés de 18 à 24 ans ne représentent que 8% de l'ensemble des électeurs.

Dans la course à la prise de contrôle du gouvernement, la liste des prétendants est longue. Le favori, cependant, est l'actuel premier ministre, Saadeddine Othmani, qui dirige le gouvernement depuis mars 2017 en tant que membre du Parti de la justice et du développement (PJD). Doté d'une idéologie islamiste, le parti est l'homonyme du parti dirigé par le président turc Recep Tayyip Erdogan, qui est au pouvoir sans interruption depuis une décennie. Aujourd'hui, le PJD contrôle au moins une centaine de municipalités à travers le pays et compte 5 500 élus dans ses rangs. Cette force politique a bénéficié du soutien inestimable de la classe moyenne marocaine et, lors des dernières élections, elle a obtenu 125 sièges, loin de la majorité, ce qui l'a obligée à former un gouvernement de coalition avec son partenaire junior, le RNI (Rassemblement national des indépendants).

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Dirigé par le magnat Aziz Akhannouch, qui a dirigé le ministère de l'agriculture et amasse, selon Forbes, une fortune d'environ 2 milliards de dollars, le RNI aspire à cette occasion à devenir la force prédominante au sein de l'exécutif après être arrivé en quatrième position aux dernières élections législatives. Son leader, cependant, ne se présentera pas aux élections législatives, mais se présentera aux élections locales pour le poste de maire d'Agadir. Le parti de centre-droit est proche des milieux d'affaires et de la famille royale. Parmi ses promesses électorales figurent le renforcement des soins de santé et la création d'un million d'emplois.

À la gauche du PJD se trouve le Parti de l'authenticité et de la modernité (PAM), connu comme le parti des amis du roi, car il a été fondé par l'ancien secrétaire d'État à l'intérieur et conseiller du monarque, Fouad Ali El Himma, après la fusion de cinq formations politiques. Il est arrivé en deuxième position lors des élections législatives de 2016, derrière le PJD, avec un total de 102 sièges. Mohamed Cheikh Biadillah, ancien président de la Chambre des conseillers et ministre de la Santé, est à nouveau à la tête du parti.

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À la droite du PJD se trouve le Parti de l'indépendance, connu sous le nom d'Istiqlal. Avec de forts penchants nationalistes, le parti était la troisième force au parlement en 2016, remportant 46 sièges. Récemment, le parti a changé de secrétaire général après le départ de Hamid Chabat au milieu d'une série de conflits internes. A tel point que le nouveau leader, Nizar Baraka, ne l'a même pas recommandé pour les élections locales à Fès. Baraka a toutefois pris le relais et présenté une candidature avec laquelle il est optimiste et aspire à améliorer le résultat de 2016. 

Une loi électorale controversée

Cette semaine, il a également été annoncé que plus de 4 500 observateurs accrédités de 70 organisations internationales superviseront les élections dans les 12 régions du pays. Ainsi, le royaume alaouite accueillera les troisièmes élections depuis le nouveau scénario constitutionnel inauguré en 2011. En 2011, le Maroc a adopté une nouvelle Magna Carta qui accorde de larges prérogatives au parlement et à l'exécutif, tout en avançant les élections prévues en 2012. Une ouverture timide visant à dissuader la vague de protestations dans le pays provoquée par le déclenchement révolutionnaire du Printemps arabe. Cependant, une décennie plus tard, les décisions clés sont toujours du ressort du roi Mohammed VI. Le triomphe du Maroc émane de sa stabilité de fer, un statu quo insondable pour ses voisins.

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En mars dernier, le Parlement marocain a approuvé une modification de la méthode de calcul des élections qui établit un décompte basé sur les électeurs inscrits et non sur ceux qui exercent finalement leur droit de vote. Une mesure qui pourrait grandement influencer le résultat final sachant qu'en 2016, il y avait 5,8 millions de votes valides sur un recensement total de 15,7 millions. Cette mesure entraînera vraisemblablement une répartition égale des sièges entre tous les partis. Une mesure qui serait donc préjudiciable aux partis de la majorité, raison pour laquelle les deux principales forces politiques ont vivement critiqué la loi.

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