La collection "Trésor de la Jazira" arrive au Louvre Abu Dhabi
Le Louvre Abu Dhabi a annoncé qu'il organiserait une exposition au cours de laquelle il entendait montrer au public une série de 2 800 pièces d'argent ayant appartenu à différents royaumes islamiques il y a plusieurs siècles. Le musée a l'intention de présenter ces objets dans le cadre d'un projet qui sera exposé pendant deux ans aux Émirats arabes unis. Pour l'instant, la date exacte à laquelle il sera exposé aux visiteurs n'est pas connue, mais son ouverture était prévue en septembre.
La collection sera appelée "Trésor de la Jazira" et comprendra un grand nombre de pièces de monnaie islamiques de l'époque médiévale, portant des inscriptions du Coran, ainsi que des images et des symboles des noms des rois de l'époque. Ces pièces datent du règne du roi Sapor II, qui a régné de 309 à 379 ap. J.-C., au règne du calife abbasside Al Ma'Mun, qui a régné de 813 à 833 ap.
Guilhem Andre, directeur du Louvre Abu Dhabi, souligne l'importance des changements politiques, économiques et géographiques au cours de l'histoire, en informant le public de la valeur accordée à certains métaux précieux à différentes périodes et des changements de symboles au cours des périodes. "Les drachmes sassanides, les dirhams omeyyades, les pièces d'argent abbassides, les pièces d'or massif byzantines, les pièces d'or génoises et vénitiennes, et bien d'autres encore, montreront comment une simple pièce peut illustrer les relations de pouvoir et les rivalités entre des empires concurrents et en pleine expansion, ainsi que l'essor d'importantes villes commerciales", a déclaré Andre.
Les pièces ont été acquises par le musée lui-même en 2019 auprès d'un collectionneur de trésors européens. Dans le cadre du projet, la galerie d'art a procédé à la restauration de ces pièces avant de pouvoir les exposer. Une équipe spécialisée dans ce type d'affaires appartenant au complexe culturel a mené à bien le processus de rétablissement et de conservation du matériau dont ils sont faits, éliminant le passage du temps et la corrosion qu'ils reflétaient. De même, dans le cadre du plan, ils ont dû peser les pièces, documenter la période à laquelle elles ont été émises, mesurer leur diamètre et leur longueur, trouver le type de matériau utilisé pour les fabriquer... Ils ont également dû examiner, de manière spécifique, les écritures et les signes figurant sur les pièces.
"Les pièces ont non seulement été conservées par le musée, mais également documentées et numérisées afin de pouvoir être étudiées plus en détail. Nous avons dû décider comment conserver chacune des pièces, que ce soit en utilisant des produits chimiques, en les soumettant à un bain à ultrasons ou en les laissant se laver dans de l'eau distillée, en examinant quel traitement serait le meilleur et le moins intrusif pour révéler ce que chaque pièce cache", a déclaré Theofanis Karafotias, chef de l'équipe de conservation du Louvre Abu Dhabi.
Parallèlement, 59 nouveaux prêts d'autres musées ont été annoncés ce mois-ci pour être accueillis dans la salle pour être exposés dans la capitale, et 56 nouvelles acquisitions, qui seront exposées dans les mois à venir. Le musée bénéficiera ainsi d'une importante richesse culturelle, montrant avant tout l'histoire et les liens culturels des différentes dates. Parmi les dernières œuvres dévoilées figurent deux tableaux : "Une fille soufflant dans un brasero", de George de La Tour, peint entre 1646 et 1648, et "L'écluse", de Jean-Honoré Fragonard. Ces deux tableaux ont été choisis pour la représentation importante de l'influence esthétique et l'importance historico-artistique qu'ils présentent.
Depuis 2017, année de son ouverture, le Louvre Abu Dhabi n'a cessé de développer sa collection et compte actuellement plus de 600 œuvres exposées, originaires de la région et du monde arabe, mais aussi internationales. Ses collections sont exposées en fonction du thème d'un lieu, selon une chronologie qui encourage les visiteurs à suivre l'histoire d'une représentation donnée, à travers le temps.
