La communauté musulmane Ahmadiyya sur le débat sur la liberté d'expression et le respect de la religion

La liberté d'expression est une question qui fait l'objet de débats. Le conflit entre la France et le monde musulman s'est à nouveau intensifié suite à la publication, une fois de plus, des caricatures controversées de Mahomet.

Le journal français Charlie Hebdo a de nouveau publié les caricatures de Mahomet qui ont fait de lui la cible d'une attaque djihadiste en 2015. Cela a provoqué une réaction parmi les plus radicales. Le Premier ministre du Canada, Justin Trudeu, a été l'un des premiers dirigeants mondiaux à s'élever contre cet événement.

Trudeu, lors de son discours, a défendu la liberté d'expression, bien qu'il ait estimé qu'elle n'est pas "sans limites" et qu'elle ne devrait pas "blesser arbitrairement et futilement" certaines communautés. C'est dans ce contexte que la communauté musulmane Ahmadiyya aborde le débat sur la liberté d'expression et le respect de la religion.

Lors d'un séminaire le 26 novembre dernier, la communauté musulmane Ahmadiyya a présenté la controverse entre "l'extrême défense de la liberté d'expression" et "le respect dû aux personnes adorées par des croyants de religions différentes".

En outre, José María Alonso, député national de la Xe législature, a participé en tant qu'orateur avec sa thèse "Islam et christianisme : ce qui nous unit", et Manuel Torres Aguilar, directeur de la chaire UNESCO de résolution des conflits à l'université de Cordoue, avec sa thèse "Le dialogue interculturel face au choc des civilisations". 

En guise d'introduction, Qamar Fazal, qui a joué le rôle de porte-parole, a expliqué de manière claire et concise qui était le Saint Prophète Mohammed. En plus de ses enseignements, de ses valeurs et de sa vie. Fazal, à la fin de son discours, a voulu mettre en avant le sermon d'adieu du Prophète qu'il a décrit comme un message de paix pour toute l'humanité. 

La participation de José María Alonso s'est concentrée sur la mise en évidence de tout ce qui unit les musulmans et les chrétiens. Alonso, a activement contribué à la coopération et à la pacification entre les deux communautés. L'année dernière, le député du Parti Populaire a participé au Symposium pour la Paix, organisé par la Communauté Ahmadiyya. Au cours de cette réunion, il a déclaré que c'est "un honneur pour un membre du Congrès des députés de recevoir et d'écouter la personne qui frappe à la porte, même si elle est un représentant d'une minorité".

Dans son discours au séminaire, il a fait valoir qu'il est nécessaire d'oublier le passé, et qu'il ne suffit pas de dialoguer, mais qu'il faut faire un effort de coopération. Il a rappelé que jusqu'à très récemment, aucun pape n'avait visité Jérusalem, d'où sont originaires les deux religions. Paul VI a été le premier pape à visiter la Terre Sainte et Jean-Paul II a été le premier pape à visiter une mosquée.

Pour sa part, Manuel Torres a rappelé que "le choc culturel que nous avons vécu ces dernières années n'est pas nouveau. Tout au long de l'histoire, ces confrontations ont eu lieu à de nombreuses reprises". 

"Le fait qu'une culture, une religion ou une croyance soit imposée à une autre n'a aucun sens. Cela montre la réalité des faits et que nous n'avons qu'une seule voie : construire la paix", a déclaré le professeur.

Un effort doit être fait pour établir un dialogue interreligieux et pour jeter des ponts entre les différentes cultures, races, croyances.... Avec cette déclaration d'intentions et ce message d'espoir, l'intervention de Manuel Torres s'est terminée et avec elle le séminaire.

La communauté Ahmadiyya est persécutée dans des pays comme le Pakistan, qui, selon les lois de ce pays, sont sans défense et complètement privés de leurs droits civiques, de la liberté de religion et de pratique. De la part de la communauté elle-même, ils font appel à la communauté internationale dans l'espoir qu'elle prendra une position ferme contre cette discrimination.