Moscou s'attend à ce que le sommet soit "long et substantiel", tandis que Washington "réaffirmera son soutien à la souveraineté et à l'intégrité territoriale de l'Ukraine"

La crise ukrainienne sera au centre de la rencontre virtuelle Poutine-Biden

AFP/JIM WATSON Y ALEXANDER NEMENOV - Combinaison d'images du président américain Joe Biden et du président russe Vladimir Poutine.

Dans un contexte de tensions croissantes dans l'est de l'Ukraine, Joe Biden et Vladimir Poutine se rencontrent virtuellement pour tenter de trouver des solutions permettant de mettre un terme à la crise et d'éviter une escalade majeure. Le Kremlin s'attend à ce que les discussions soient "longues et substantielles", a annoncé le porte-parole de la présidence, Dmitry Peskov, lors de sa conférence de presse quotidienne. Peskov admet toutefois qu'il sera "difficile d'attendre des progrès de ces discussions". En revanche, selon son homologue américain, Jen Psaki, Biden axera la réunion sur "les activités militaires russes à la frontière ukrainienne". Il va également "réaffirmer le soutien des États-Unis à la souveraineté et à l'intégrité territoriale de l'Ukraine". Le président américain a également assuré qu'il n'accepterait pas de "lignes rouges de qui que ce soit". 

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Ce sommet est le cinquième entre les deux depuis l'arrivée de Biden à la Maison Blanche au début de l'année. Outre les différends frontaliers russo-ukrainiens, ils pourraient également discuter de la sécurité régionale, notamment de la situation en Afghanistan, en Iran et en Libye, selon l'agence de presse russe TASS. L'appel vidéo, selon les médias américains, commencera à 10 heures, heure de Washington, soit 18 heures, heure de Moscou.

Avant cette rencontre virtuelle, le secrétaire d'État américain Antony Blinken a eu des conversations téléphoniques avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky, de sorte que les conclusions auxquelles ils sont parvenus feront également partie du dialogue entre Biden et Poutine.

Ce n'est pas la première fois que Washington est présenté comme un médiateur dans ce conflit. Jeudi dernier, Blinken a rencontré le ministre russe des affaires étrangères, Sergei Lavrov, à Stockholm, où ils ont discuté de la crise ukrainienne. Le secrétaire d'État a exhorté la Russie à "retirer ses forces" car une attaque imminente aurait de "graves conséquences", selon Europa Press. Pour sa part, Lavrov a rejeté le renforcement de la présence militaire de l'OTAN dans l'est de l'Ukraine et, comme son homologue, a évoqué de "graves conséquences" s'ils ignorent leurs "préoccupations légitimes" et que l'Ukraine se retrouve au milieu de "jeux politiques américains", selon l'agence de presse. 

AP/JONATHAN NACKSTRAND
Augmentation des troupes et invasion possible

En avril prochain, le conflit du Dombass aura huit ans. Cependant, la tension dans la région frontalière avec la Russie a fortement augmenté ces dernières semaines. L'Ukraine a accusé Moscou de préparer une invasion et même d'orchestrer un coup d'État contre le gouvernement Zelensky. Pendant ce temps, les affrontements entre les autorités ukrainiennes et les séparatistes pro-russes se poursuivent. Selon l'agence de presse AFP, le nombre de victimes dans ce conflit a augmenté par rapport à l'année dernière, alors que 50 décès ont été signalés en 2020, en 2021, le chiffre est passé à 61.

Dans ce contexte, les deux parties ont dénoncé une augmentation du nombre de troupes à la frontière. Alors que l'Ukraine affirme que la Russie a transféré quelque 115 000 soldats dans la région, le ministère russe des affaires étrangères a déclaré que Kiev avait déployé 125 000 soldats dans l'est.  

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Les États-Unis, comme l'OTAN, soutiennent fermement l'Ukraine dans ce conflit. Washington a également mis en garde contre un renforcement des troupes russes à la frontière. Elle a également alimenté les craintes de Kiev en mettant en garde contre une éventuelle invasion russe dans l'est de l'Ukraine. Moscou a démenti ces accusations, notant que "les États-Unis tentent d'envenimer le conflit entre l'Ukraine et la Russie", selon la porte-parole du ministère russe des affaires étrangères, Maria Zakharova. Peskov a également rejeté les avertissements de Washington, soulignant la "rhétorique agressive" des États-Unis et de l'Europe.

Le président biélorusse Alexandre Loukachenko s'est également exprimé sur la position des États-Unis. "Ils ont besoin d'une raison pour frapper la Russie, c'est pourquoi ils font ces accusations", a-t-il dit. Il a qualifié d'"inacceptables" les projets de l'OTAN dans la région. 

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L'administration de Joe Biden s'implique fortement dans le conflit russo-ukrainien tout en exprimant son rejet de la politique du Kremlin. La guerre froide, bien que terminée, est encore très présente dans l'esprit des Américains. En effet, le secrétaire à la défense, Lloyd Austin, a récemment qualifié la Russie d'"Union soviétique" en évoquant la situation actuelle. "Tout ce que nous faisons, nous le faisons dans le cadre d'une communauté internationale. Cependant, le meilleur cas est que nous ne voyons pas une incursion de l'Union soviétique en Ukraine", a déclaré Austin lors d'une visite en Corée du Sud.  

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Bien que cette ère historique soit officiellement terminée, les tensions entre les États-Unis et la Russie ont toujours été présentes, et la crise actuelle en Ukraine le démontre. De plus, depuis que Biden a pris ses fonctions, les relations se sont détériorées. À cet égard, Washington a désigné Moscou comme l'un de ses principaux ennemis avec la Chine. 

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