La chute des prix du pétrole en 2014 a déclenché une première vague de fusions et d'acquisitions dans le secteur bancaire du CCG

La "deuxième vague" de fusions et acquisitions dans le secteur bancaire du CCG va-t-elle continuer à s'accélérer ?

AFP/KARIM SAHIB - Bourse de Dubai

Plus d'un an après le début de la pandémie de coronavirus, le secteur bancaire du Golfe connaît une recrudescence des fusions et acquisitions (F&A), les prêteurs continuant à se débattre avec les retombées économiques.

En effet, en mai de l'année dernière, OBG prévoyait que la pandémie de COVID-19, associée à la chute des prix du pétrole, accélérerait la tendance aux fusions et acquisitions parmi les banques du Golfe, la plupart des institutions s'attendant à une rentabilité limitée malgré de bonnes performances au niveau des indicateurs de risque.

Dans un rapport publié par S&P Global Ratings en mars, il est indiqué que les effets négatifs à long terme du choc de 2020 risquent d'être particulièrement ressentis aux Émirats arabes unis, à Oman et à Bahreïn, et moins en Arabie saoudite et au Qatar, et qu'une deuxième vague de fusions et d'acquisitions pourrait se propager dans toute la région à mesure que l'impact de la faiblesse de l'environnement économique devient plus visible.

REUTERS/AHMED YOSRI - Un hombre saca dinero de un cajero automático del Banco Comercial Nacional Saudí

Cette deuxième vague fait suite à une précédente vague de fusions et d'acquisitions dans la région, notamment aux Émirats arabes unis, déclenchée par l'effondrement des prix du pétrole en 2014.

Une alliance particulièrement emblématique est intervenue en 2019 avec la plus grande fusion de la région MENA à ce jour, entre Abu Dhabi Commercial Bank, Union National Bank et Al Hilal Bank, institution financière islamique basée à Abu Dhabi. L'entité fusionnée est devenue la troisième plus grande banque des EAU, avec des actifs estimés à 114,4 milliards de dollars.

De nombreux analystes s'attendaient à ce que le secteur bancaire du Golfe réagisse également à la pandémie de coronavirus par une augmentation des activités de fusion et d'acquisition, les institutions cherchant à renforcer leur résistance aux crises futures.

L'Arabie saoudite ouvre la voie

Si l'action s'est concentrée sur les Émirats arabes unis, après deux décennies sans fusions bancaires, l'Arabie saoudite a également connu deux évolutions majeures ces derniers temps.

En 2018, il a été annoncé que la Saudi British Bank et l'Alawwal Bank allaient fusionner. Cette initiative s'est finalement concrétisée en mars de cette année, créant ainsi la troisième plus grande banque d'Arabie saoudite.

L'émergence de la Saudi National Bank (SNB), qui a officiellement commencé ses opérations le 1er avril, a été encore plus significative, faisant d'elle la plus grande institution financière du Royaume et un acteur régional majeur.

PHOTO/REUTERS - Vista general del Banco Sabb en Riad (Arabia Saudí)

L'entité est née de la fusion de deux institutions de premier plan, après que la National Commercial Bank ait fusionné avec le Samba Financial Group dans le cadre d'une opération de 15 milliards de dollars l'année dernière.
Avec plus de 239 milliards de dollars d'actifs totaux et 34 milliards de dollars de fonds propres, la nouvelle entité dispose de solides liquidités et réserves de capital. Au cours de son premier trimestre, elle a enregistré un bénéfice net de 909 millions de dollars.

La BNS a des plans stratégiques de grande envergure : selon l'agence de notation mondiale S&P, elle va "changer radicalement le paysage des prêts aux entreprises", tant dans le Royaume que dans la région au sens large. La nouvelle entité financera le développement économique et soutiendra la Vision 2030, tout en élargissant et en approfondissant les échanges commerciaux et les flux de capitaux entre l'Arabie saoudite et le reste du monde.

Un autre axe important de la BNS sera d'encourager le passage à la banque numérique qui a été accéléré par COVID-19, qui offre une gamme de services et de produits numériques aux particuliers, aux petites et moyennes entreprises et aux sociétés.

PHOTO/REUTERS - Pantalla de información sobre las acciones en la Bolsa de Valores de Qatar en Doha, Qatar
Le Qatar voit un lien important

Le Qatar a également connu une activité importante en termes de fusions et d'acquisitions dans le sillage immédiat de la propagation du COVID-19 dans la région.

Masraf al-Rayan a annoncé une fusion potentielle avec la Al-Khaliji Commercial Bank le 30 juin de l'année dernière, une annonce qui a fait exploser les actions d'Al-Khaliji.

Le 7 janvier de cette année, l'autorité des marchés financiers du Qatar a confirmé qu'elle avait approuvé l'alliance, créant ainsi le deuxième plus grand prêteur du Qatar, même s'il est encore six fois plus petit que la Qatar National Bank, et l'un des plus grands groupes conformes à la charia de la région.

Comme dans le cas de la SNB, la nouvelle entité jouit d'une position financière solide et de liquidités abondantes. Elle devrait contribuer à la réalisation de la Vision nationale 2030 du Qatar.

PHOTO/REUTERS  -   Sucursal de Bahrein Credit, una empresa financiera de Bahréin
L'avenir des fusions et acquisitions dans le secteur bancaire du Golfe

La pandémie de COVID-19 étant progressivement maîtrisée dans le monde, cette deuxième vague de fusions et d'acquisitions va-t-elle se poursuivre ?

Selon le rapport de S&P publié en mars, les banques de la région ont été confrontées en 2020 à un "triple choc" pour leur rentabilité, dû au "ralentissement de la croissance du crédit, à la baisse des taux d'intérêt pendant plus longtemps et à l'augmentation du coût du risque".

Bien que la situation semble s'améliorer au second semestre 2021, les effets résiduels de ce triple choc pousseront probablement de nombreuses banques à améliorer leur résilience par la consolidation avec d'autres entités. Le rapport indique également que la deuxième vague en cours pourrait également stimuler une augmentation des fusions et acquisitions transfrontalières, même s'il note que cela "nécessiterait une action plus agressive de la part de la direction que celle observée précédemment".

PHOTO/AFP - Edificio de la Bolsa de Valores de Qatar
Un autre facteur est la prolifération des banques dans la région

En effet, un rapport publié par Moody's l'année dernière indiquait que la tendance à la consolidation était particulièrement ressentie par les petites banques, qui risquent d'être "évincées" par leurs homologues plus grandes.

De même, en mars, un rapport publié par la société de conseil Alvarez & Marsal a indiqué que le secteur bancaire des Émirats arabes unis était appelé à connaître un plus grand nombre de fusions et acquisitions.

Les Émirats arabes unis ont longtemps été considérés comme surbancarisés ; il existe actuellement 21 banques locales et 27 banques étrangères au service d'une population de moins de 10 millions d'habitants.

Si plusieurs facteurs expliquent en partie la profusion de banques aux EAU, par exemple le fait que le pays soit composé de sept émirats distincts, ce chiffre suggère qu'il est possible de réduire les rangs.

D'autre part, l'acquisition prévue de la Ahli United Bank de Bahreïn, sa plus grande institution financière, par la Kuwait Finance House, a été reportée en raison de la pandémie et, à ce jour, aucun calendrier pour sa poursuite n'a été annoncé. Si cette fusion-acquisition se déroule comme prévu, elle donnera naissance à la sixième plus grande banque du CCG, avec plus de 100 milliards de dollars d'actifs.

Il est également significatif que cette union transforme la plus grande banque du Bahreïn en une institution conforme à la charia, signe d'une croissance continue dans ce segment.

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