La direction de la police a publié les résultats d'un raid à Tanger

La DGSN marocaine se saisit des réseaux d'immigration clandestine dans le Nord du Maroc

La Direction générale de la sûreté nationale (DGSN), qui dirige la police nationale au Maroc, a effectué un raid contre les réseaux d'immigration clandestine dans la ville de Tanger, près de la ville autonome de Ceuta.

Selon un communiqué de la DGSN, 25 personnes d'origine subsaharienne ont été arrêtées alors qu'elles descendaient ensemble d'un bus à Tanger, transportant avec elles une grande quantité d'objets tranchants et de crochets en fer identifiés comme des outils utilisés pour le franchissement de clôtures. Jusqu'à 36 de ces objets ont été confisqués par les autorités marocaines. Ils sont similaires à ceux confisqués lors du dernier saut de barrière qui s'est terminé en tragédie lorsque plus de 2 000 personnes ont tenté d'entrer illégalement en Espagne. 

Le communiqué de la DGSN parle des 25 détenus comme de "candidats à l'immigration clandestine". Selon l'autorité marocaine, aucun des détenus n'était en possession de documents d'identité ou de voyage. Selon les autorités marocaines, les 25 personnes sont en séjour illégal dans le pays. 

Selon l'agence de presse  MAP, les détenus font l'objet d'une enquête judiciaire par le parquet compétent afin d'éclaircir les circonstances dans lesquelles ces 25 personnes d'origine subsaharienne ont été arrêtées. La DGSN les accuse d'"organiser des tentatives collectives d'immigration clandestine", selon les informations fournies par les autorités policières marocaines. 

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Cette arrestation a coïncidé la veille avec la visite du ministre espagnol de de l'Intérieur, Fernando Grande-Marlaska, qui accompagnait la commissaire européenne aux affaires intérieures, Ylva Johansson, à une réunion avec le ministre marocain de l'Intérieur, Abdelouafi Laftit. 

À l'issue de la réunion, les trois parties ont convenu de renforcer à l'avenir la coopération conjointe sur leurs frontières terrestres et maritimes communes, afin d'éviter des situations telles que celles qui se sont produites à Nador le 24 juin. Selon le communiqué du ministère espagnol de l'Intérieur, l'accord pourrait signifier une plus grande présence de l'agence européenne des frontières, Frontex, aux frontières de l'Espagne avec le Maroc. 

Les trois ministres de l'Intérieur ont convenu qu'il est nécessaire de renouveler et de promouvoir ces nouveaux accords afin de lutter contre l'immigration irrégulière. Ylva Johansson a déclaré que la collaboration avec le Maroc est essentielle pour mettre fin à la traite des êtres humains en Méditerranée. Elle a estimé que le rôle du Royaume du Maroc était celui d'un "partenaire clé". En outre, la Commissaire a fait savoir que ces réunions contribuent à donner de la force à son projet de nouveau Pacte sur les migrations et l'asile.
 
Les trois responsables ont désigné les mafias de passeurs de migrants comme les principaux responsables de la tragédie de Nador, qui s'est soldée par un terrible bilan d'au moins 23 morts parmi les migrants, bien que les associations de défense des droits de l'homme avancent un bilan plus lourd. 

Selon des sources policières et des experts analystes consultés par Atalayar, le renforcement des ressources matérielles et humaines aux frontières terrestres de Ceuta et Melilla est essentiel pour lutter contre l'immigration clandestine, mais la clôture n'est pas la solution définitive. 

Selon des sources du ministère de l'intérieur, depuis la normalisation des relations diplomatiques entre l'Espagne et le Maroc en avril, l'harmonie entre Rabat et Madrid a eu des effets immédiats et visibles sur la volonté des forces de l'ordre marocaines de collaborer avec l'Espagne pour contrôler l'immigration.
 

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