La face B de la guerre des Houthis : les femmes yéménites
L'ONU a réalisé le rapport depuis le début du mois de janvier dernier. Finalement, il a été conclu le 5 décembre 2021 et présenté au Conseil de sécurité de l'Organisation internationale. L'enquête compte au total 300 pages et contient l'étude de 9 cas où "des femmes actives sur le plan politique ou professionnel ont été détenues, torturées, mutilées, violées sexuellement ou réprimées".
Tout au long de l'enquête, les experts de l'ONU ont découvert un ensemble d'abus, de viols et de détentions arbitraires de femmes activistes dans les zones sous le pouvoir des Houthis, soutenus par les Iraniens. Ces zones sont également fortement déchirées par la guerre et influencées par l'idéologie extrémiste que les insurgés imposent à leurs citoyens.
L'année dernière, le sultan Saleh Aida Zabin, chef du département des enquêtes criminelles à Sanaa, a fait l'objet de nombreuses sanctions des Nations unies à la suite d'une vague massive d'arrestations, de tortures et de violences sexuelles à l'encontre de femmes politiquement actives emprisonnées. Le sultan est accusé d'avoir commis des violations du droit humanitaire international et des atteintes aux droits de l'homme au Yémen. Malgré cela, les abus à l'encontre des femmes se poursuivent dans le pays, comme le montre le nouveau rapport des Nations unies.
Les Houthis ciblent les femmes dans le cadre d'une "campagne systématique visant à assurer l'adhésion de la population à leur idéologie", affectant ainsi d'autres groupes vulnérables tels que les enfants. L'objectif des rebelles est d'obtenir un soutien local pour gagner la guerre contre le pouvoir gouvernemental internationalement reconnu d'Abdo Rabu Mansur Hadi, ont déclaré les experts de l'ONU.
"La répression accrue des femmes exprimant des opinions politiques affecte leur capacité à participer aux processus décisionnels liés à la résolution des conflits". Les femmes militant contre les Houthis sont persécutées au quotidien et sont accusées de "prostitution", les rebelles leur faisant des enregistrements sexuels compromettants afin de les faire chantage et de les discréditer aux yeux de leur peuple, indique le rapport des Nations unies. En outre, "ces mesures ont également un effet dissuasif sur les autres femmes dirigeantes".
Pendant ce temps, les Houthis continuent de faire pression sur la population pour qu'elle participe à des camps d'été et à des cours culturels, auxquels de nombreux enfants ont participé et se sont retrouvés sur le champ de bataille. Par ces activités, les rebelles promeuvent leur idéologie extrémiste. Ceux qui refusent d'y aller s'exposent à des conséquences telles que la détention ou le viol, ce qui est arrivé à deux femmes qui ont résisté à l'idée de se rendre sur ces sites d'endoctrinement. Les personnes détenues par les Houthis font rarement l'objet de procès équitables, car elles sont "détenues arbitrairement pendant des années" et lorsqu'elles sont libérées, elles sont réintégrées dans la société comme si de rien n'était, alors qu'elles ont perdu leur maison et leur emploi. "C'est particulièrement le cas pour les femmes qui, en plus du traumatisme, doivent faire face à la stigmatisation sociale associée à leur détention", indique le rapport.
L'ambassade de la République du Yémen à Washington, D.C., s'est exprimée sur le rapport, soulignant la mort de groupes vulnérables tels que les femmes, les enfants, les journalistes, les migrants, etc., et condamnant l'endoctrinement qui a lieu dans les camps et les cours, ainsi que les viols et les violences dont sont victimes les femmes. Ils ont également appelé à la fin du radicalisme et du conflit avec les Houthis.
Le groupe d'experts des Nations unies a condamné tout ce qui se passe, ainsi que la politique de violence sexuelle et de répression menée par les Houthis à l'encontre des femmes politiques et professionnelles actives dans la capitale du pays, Sanaa, et dans le nord du pays. Depuis le début des violences brutales des Houthis en 2014, plus de 350 000 personnes ont été tuées, de nombreuses personnes sont dans une pauvreté extrême, sans compter la migration continue des citoyens. Générant "la plus grande et la pire tragédie humanitaire de la planète", selon les Nations unies.