Le texte propose de renforcer le contrôle des mosquées et des associations pour s'assurer qu'elles respectent les principes républicains

La France approuve une nouvelle loi pour lutter contre le radicalisme islamiste

PHOTO/AFP - Des musulmans offrent des prières de l'Aïd al-Fitr devant la Grande Mosquée à Paris le 25 juin 2017

La France étant le pays européen qui a le plus souffert du radicalisme islamiste, le pays gaulois a voulu aller plus loin et a adopté une loi pour combattre, selon les termes du président français Emmanuel Macron, le "séparatisme islamiste". Le texte a été approuvé en première lecture par 347 voix pour, 151 contre et 65 abstentions. Le prochain débat est prévu pour le 30 mars.

La République est encore sous le choc des récents attentats islamistes de septembre et octobre, qui ont fait quatre morts. La décapitation du professeur de lycée Samuel Paty, pour avoir montré des caricatures de Mahomet à ses élèves, a relancé le débat sur les messages de haine diffusés sur les réseaux sociaux. Le professeur avait été la cible d'une forte campagne de harcèlement sur les médias sociaux, menée par le père d'un élève, avant qu'il ne soit tué.

Cette nouvelle loi vise à s'attaquer au problème de la diffusion de messages haineux par le biais des réseaux sociaux, et créera une infraction spécifique punie de trois ans de prison et de 45 000 euros pour "mise en danger de la vie d'autrui par la diffusion, dans une intention malveillante, d'informations relatives à la vie".

Le texte propose également de renforcer le contrôle des mosquées et des associations pour s'assurer qu'elles respectent les principes républicains. En janvier, le ministre de l'intérieur Gérald Darmanin a indiqué que quelque 18 mosquées (sur près de 1 500 en France) faisaient l'objet d'une enquête et que 9 d'entre elles auraient été fermées.

L'enseignement à domicile a fait l'objet de nombreux débats entre les différentes parties. La loi propose d'interdire l'enseignement à domicile dès l'âge de trois ans pour éviter l'endoctrinement en dehors du système éducatif. Après les critiques reçues, notamment de la part des groupes chrétiens, le texte final prévoit un certain nombre d'exceptions (raisons de santé, handicap...) et la mesure ne sera pas appliquée avant 2024. En revanche, les propositions visant à opposer un veto au port du voile dans les universités ou à interdire le port du voile aux mineurs n'ont pas abouti.

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La loi prévoit également la criminalisation de la délivrance de certificats de virginité et réprime les mariages forcés. En bref, le "projet de loi réaffirmant les principes républicains", comme cette nouvelle législation, qui évite de mentionner l'islamisme, modifie certaines lois fondamentales de la France moderne, comme celle de 1882 sur la liberté d'enseignement ou celle de 1905 sur la séparation des Églises et de l'État.

Emmanuel Macron, après le traumatisme des attentats encore très récents et les vives critiques dont il a fait l'objet au niveau international pour sa stratégie contre l'islamisme, entend ainsi lutter contre le radicalisme islamiste qui afflige tant son pays, et garantir la laïcité en France. Le texte évite de manière récurrente de faire référence à une religion spécifique, il semble donc être un texte à mi-chemin de ses objectifs pour contenir la radicalisation islamiste et ne pas viser directement la communauté musulmane. 

Mais il ne pleut pas toujours à la convenance de tous et cette nouvelle loi a fait l'objet de critiques de toutes sortes. La gauche estime que le texte restreint les libertés et propose une vision étroite de la laïcité. En revanche, la droite estime qu'une occasion a été manquée d'introduire des amendements sur l'utilisation du voile, un débat récurrent en France depuis les années 1980.

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