Les pourparlers doivent reprendre dans le courant du mois

La France met en garde contre l'accord sur le nucléaire iranien

PHOTO/ARCHIVO - Drapeau de l'Iran

La France a déclaré vendredi que si les pourparlers avec l'Iran étaient soupçonnés d'être "une imposture", les négociateurs seraient contraints de considérer l'accord nucléaire comme "vide".  

"Si ces discussions sont une farce, nous devrons considérer le JCPOA sans substance", a communiqué Jean-Yves Le Drian, ministre français des affaires étrangères, en faisant référence à l'accord sur le nucléaire iranien, dans une interview accordée au journal Le Monde.  

"Nous allons poursuivre les discussions là où elles se sont arrêtées en juin avec la précédente administration iranienne", a ajouté Le Drian. 

Vue du réacteur nucléaire à eau d'Arak, en Iran, le 23 décembre 2019.

Au début du mois de novembre, des déclarations relatives à cette question étaient déjà publiées.  

Des conversations téléphoniques ont eu lieu entre Le Drian et son homologue iranien, Hossein Amir Abdollahian, au cours desquelles le ministre français des Affaires étrangères a exprimé la nécessité de reprendre les négociations nucléaires comme convenu jusqu'au 20 juin, date à laquelle Téhéran a suspendu les discussions.  

Les discussions se poursuivront dans le courant du mois, le 29 novembre, après que l'Iran a annoncé qu'il était parvenu à un accord avec l'Union européenne pour reprendre les pourparlers de Vienne, qui visent à relancer l'accord nucléaire. 

Hossein Amir Abdollahian

Le ministère français des Affaires étrangères a déclaré dans un communiqué que le ministre français des Affaires étrangères a souligné l'importance de la coopération iranienne avec l'Agence internationale de l'énergie atomique.  

En réponse à la déclaration française, Ali Bagheri, vice-ministre iranien des affaires étrangères chargé des affaires politiques, a fermement démenti l'existence de toute négociation nucléaire au cours des pourparlers de Vienne, après une réunion à Paris le 10 novembre avec Philippe Arora, directeur général des affaires politiques au ministère français des affaires étrangères. 

"Nous n'avons pas de négociations nucléaires, car la question nucléaire a été résolue", a déclaré Ali Bagheri.  

L'Iran et les autres puissances mondiales ont conclu l'accord en 2015.   

Mohammad Eslami, chef de l'Organisation de l'énergie atomique d'Iran

Toutefois, le vice-ministre iranien des affaires étrangères chargé des affaires politiques a déclaré que "la principale question qui nous occupe aujourd'hui est celle des répercussions de la sortie des États-Unis de l'accord nucléaire, car ses répercussions se limitent uniquement aux mesures d'embargo illégales imposées à l'Iran". 

Selon l'agence Reuters, citant des responsables et des analystes, il a expliqué que la stratégie de l'Iran consistait à adopter une position "dure" pendant les négociations nucléaires, car le pays "compte sur l'effet de levier" pour assouplir les sanctions en échange de restrictions sur sa technologie nucléaire. 

Les États-Unis, sous la direction de l'ancien président Donald Trump, se sont retirés unilatéralement de l'accord en 2018 et ont recommencé à imposer des sanctions à l'Iran, bien que de nombreux pays européens aient tenté d'amener Washington à réintégrer l'accord, qui s'est avéré être un "échec" car le nouveau gouvernement iranien n'a pas accepté de poursuivre les pourparlers tenus entre avril et juin de l'année dernière.  

L'ancien président américain Donald Trump

Suite à la décision de Trump de violer l'accord, l'Iran n'est pas resté sur sa faim et a augmenté son stock d'uranium enrichi, en augmentant le taux de pureté et en installant des centrifugeuses plus perfectionnées pour accélérer le processus.  

Mercredi dernier, l'Agence internationale de l'énergie atomique a signalé que l'Iran avait considérablement augmenté à la fois le niveau d'enrichissement de l'uranium et son stock, en violation des principales restrictions de l'accord nucléaire de 2015.  

Selon Reuters, un rapport trimestriel de l'agence spécialisée de l'ONU a estimé une augmentation du stock d'uranium enrichi de l'Iran à 48,4 kilogrammes, contre 2489,7 kilogrammes dans le rapport précédent.  

Ebrahim Raisi, président de l'Iran

Le rapport ajoute que l'uranium enrichi de l'Iran comprend quelque 17,7 kilogrammes d'hexafluorure d'uranium (UF6), enrichi à 60 %, un niveau très proche de celui requis pour la fabrication d'armes.  

Il a également été signalé que l'agence n'a pas été autorisée à pénétrer dans l'atelier de fabrication de composants de centrifugeuses à Karaj pour y installer des caméras et qu'elle n'a donc pas pu surveiller les actions menées sur le site.  

Mercredi dernier, la semi-officielle Iranian Students' News Agency a rapporté que l'Iran n'acceptait pas le rapport de l'Agence internationale de l'énergie atomique des Nations unies sur les activités nucléaires de Téhéran.  

L'institution a également appelé l'Agence internationale de l'énergie atomique à "cesser de faire des commentaires hâtifs".  

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