La représentation des femmes sur le lieu de travail est en progression aux Émirats arabes unis et en Arabie saoudite
Si des progrès significatifs ont été accomplis ces dernières années, des améliorations sont encore possibles pour consolider ces changements en une transformation durable et profonde.
Les Émirats arabes unis s'efforcent depuis des années d'accroître la participation des femmes au marché du travail, sous l'égide du Conseil pour l'équilibre entre les sexes.
En 2019, le pays a lancé une série de réformes, notamment l'interdiction de la discrimination sexuelle dans l'emploi et la suppression des restrictions sectorielles du travail pour les femmes.
Plus récemment, un ensemble complet de réformes a été lancé en 2021, y compris la première disposition de la région MENA pour un congé parental payé dans le secteur privé - disponible pour les employés féminins et masculins - et les lois sur le travail ont été modifiées pour garantir un salaire égal pour un travail de valeur égale.
Ces initiatives ont commencé à porter leurs fruits. Le rapport annuel "Women, Business and the Law" de la Banque mondiale mesure les opportunités économiques dans 190 pays à travers huit indicateurs - tels que le lieu de travail, le salaire, l'esprit d'entreprise et les actifs - qui reflètent les interactions des femmes avec la loi au cours de leur carrière.
Selon le rapport 2021, les Émirats arabes unis ont obtenu de meilleurs résultats que tout autre pays de la région MENA. Ayant fait un "bond significatif grâce aux réformes législatives innovantes mises en œuvre ces dernières années", les EAU ont obtenu un score de 82,5 points sur 100 - à égalité avec la Turquie, et juste au-dessus de la Colombie et du Japon - contre 56 points en 2020 et 30 points en 2019.
En outre, les Émirats arabes unis se sont classés au premier rang dans le monde arabe et au 18e rang sur 189 pays dans le monde pour leurs efforts visant à faire progresser les droits des femmes - alors qu'ils étaient 26e en 2019 - dans l'indice d'inégalité entre les sexes du Programme des Nations unies pour le développement dans son "Rapport sur le développement humain 2020".
En août, il a été annoncé que 19 sociétés cotées aux Émirats arabes unis - dont Emaar Properties, le plus grand promoteur immobilier coté en bourse de Dubaï - avaient nommé des femmes à leur conseil d'administration, conformément à un mandat émis au début de l'année par l'autorité des valeurs mobilières et des produits de base pour donner aux femmes un rôle plus important dans les conseils d'administration des sociétés cotées. Cent onze autres entreprises seront tenues de nommer une femme à leur conseil d'administration d'ici le premier trimestre de 2022.
Ce changement du haut vers le bas est essentiel pour susciter un changement sociétal plus large.
" Les considérations ESG doivent être abordées dans les conseils d'administration, et il faut redoubler d'efforts pour réduire la coupure entre les cercles masculins et féminins afin d'inclure les femmes leaders ", a déclaré à OBG Sheikha Shamma bint Sultan bin Khalifa Al Nahyan, PDG d'Alliances for Global Sustainability, basée à Abu Dhabi.
Le Royaume s'efforce également d'accroître la représentation des femmes dans la population active.
"L'Arabie saoudite reconnaît qu'elle dispose d'un vaste réservoir de talents inexploités. Beaucoup d'efforts sont faits pour exploiter cet atout, car l'autonomisation des femmes est un objectif de la Vision 2030", a déclaré à OBG Lilac Ahmad Al Safad, président de la Saudi Electronic University (SEU).
Ces dernières années, le pays a mis en œuvre un certain nombre de mesures visant à étendre l'inclusion économique des femmes. Ces mesures vont de l'autorisation pour les femmes de conduire des voitures à des modifications du droit du travail et de la famille.
Ces changements ont contribué à des résultats mesurables : plus de 51 000 Saoudiennes sont entrées sur le marché du travail en 2020, et le Royaume vise à employer près d'un million de femmes d'ici 2030.
Le rapport de la Banque mondiale a attribué à l'Arabie saoudite 80 points sur 100, soit un peu moins que les Émirats arabes unis et à égalité avec le Chili.
Outre l'augmentation de la participation au marché du travail, les nouvelles mesures visent à stimuler l'esprit d'entreprise chez les femmes.
"Les microentreprises sont un segment de l'économie souvent négligé, alors qu'elles génèrent un impact social remarquablement positif, notamment en ce qui concerne l'autonomisation économique des femmes", a déclaré à OBG Ibrahim Al Rashid, directeur général de la Banque de développement social du Royaume. "Toutefois, l'Arabie saoudite accorde de plus en plus d'attention à ce segment".
En fait, le nombre de femmes entrepreneurs dans le Royaume aurait augmenté de 50 % en 2019, tandis qu'un rapport 2020/21 du Global Entrepreneurship Monitor a révélé que les taux les plus élevés d'intentions entrepreneuriales chez les femmes étaient signalés dans la région MENA, les femmes entrepreneurs saoudiennes étant le moteur de cette tendance.
En ce qui concerne le vivier de talents, de plus en plus de jeunes Saoudiens choisissent d'étudier les sciences, la technologie, l'ingénierie et les mathématiques (STEM), 38 % des diplômés saoudiens en STEM étant des femmes.
Dans certains domaines, cette proportion est plus élevée : selon l'UNESCO, 59 % des étudiants inscrits en informatique en Arabie saoudite sont des femmes, contre 14 % et 16 % aux États-Unis et au Royaume-Uni, respectivement.
Mme Al Safadi, de l'UES, a été nommée présidente de l'établissement en 2020, ce qui fait d'elle la première femme présidente d'une université saoudienne mixte. Ce mois-ci, l'UES a lancé WEmpower, un accélérateur de recherche pour les femmes, afin de donner aux professeures et aux étudiantes diplômées la possibilité d'apprendre auprès d'experts en recherche.
Bien que les femmes soient encore minoritaires dans les professions liées aux STIM, il semble que l'équilibre commence à changer
