Le ministre égyptien Shoukry et son homologue russe Lavrov ont parlé au téléphone du coronavirus et de leurs projets économiques communs. Ils ont également manifesté leur inquiétude au sujet du processus de paix en Libye

La Russie et l'Égypte font le point sur leurs relations et discutent de la Libye

photo_camera PHOTO/SPUTNIK/ALEXEI DRUZHININ/KREMLIN vía REUTERS - Le président russe Vladimir Poutine et le président égyptien Abdel Fattah al-Sisi se serrent la main lors de leur rencontre dans la station balnéaire de Sotchi, en Russie, le 17 octobre 2018

L'Afrique du Nord et le Moyen-Orient connaissent une transformation sociale et politique majeure. C'est pourquoi le ministre égyptien des affaires étrangères, Sameh Shoukry, a discuté des derniers développements avec son homologue russe, Sergey Lavrov, lors d'un appel téléphonique, en particulier la question du processus de paix en Libye.

Les deux fonctionnaires ont échangé leurs points de vue sur la situation régionale et les récents progrès dans les efforts pour parvenir à une solution du conflit libyen. Le processus de paix à différents niveaux porte ses fruits, mais l'intervention du Qatar et de la Turquie pourrait retarder le processus.  

La Libye est confrontée à une restructuration complète de l'État, de la rédaction d'un nouveau texte constitutionnel à la réconciliation des gouvernements, des armées adverses et à la reprise de la production pétrolière. 

Tout au long de cette semaine, la levée de l'« état de force majeure » dans le champ d'Al-Fil, le deuxième plus grand champ de l'ouest de la Libye et la clé de l'approvisionnement énergétique de la capitale, qui a été soumise à des coupures continues d'électricité, de gaz de ville et d'eau courante pendant des mois, a été annoncée. 

Par ailleurs, la compagnie pétrolière locale Al-Waha, filiale du NOC, a annoncé la fin de l'« état de force majeure » dans les ports pétroliers de Sidra et Ras Lanuf, les plus importants du golfe de Syrte, le cœur de l'industrie pétrolière libyenne. 

Cela fait partie de la stratégie de la Libye pour récupérer les 800 000 barils de pétrole brut par jour, et le million d'unités début décembre, après plus de huit mois de blocus.

La Russie et l'Égypte suivent toutes deux de près le processus de paix, qui évolue lentement vers une résolution pacifique. Le 23 octobre dernier, les parties adverses ont convenu d'un cessez-le-feu permanent. Les Nations unies et les pays voisins d'Afrique du Nord s'en sont félicités. 

La signature de ce cessez-le-feu permanent signifie la consolidation du cessez-le-feu provisoire convenu en août par le gouvernement d'entente nationale de Tripoli (GNA), dirigé par Fayez Sarraj, et le gouvernement intérimaire de la Chambre des représentants à Tobrouk, dirigé par Aguila Saleh et un partisan de Jalifa Haftar, maréchal de l'armée nationale libyenne (LNA). 

En outre, les vols entre la capitale libyenne et Benghazi ont repris vendredi dernier après une interruption de 18 mois. « Les pourparlers de la Commission militaire mixte 5+5 à Genève ont abouti à un résultat historique », ont déclaré les Nations unies dans une déclaration.

La rencontre entre les ministres des affaires étrangères russe et égyptien a eu lieu par téléphone car, selon l'agence de presse russe TASS, Lavrov s'est isolé après avoir été en contact avec un transporteur du COVID-19. Le service de presse du ministère a déclaré à la TASS que le ministre, cependant, se sent bien.

La coopération entre la Russie et l'Égypte va s'intensifier face à la pandémie

Jeudi, Shoukry a exprimé la volonté de l'Égypte de coopérer avec la Russie dans la fabrication et la production conjointes du vaccin contre le coronavirus. Le Venezuela, le Brésil, Cuba, l'Inde et seize autres pays collaborent avec des volontaires dans le cadre du processus d'essai du vaccin russe Spoutnik V, qui devrait être prêt au début de 2021. 

Le ministre égyptien a exprimé l'entière solidarité de l'Égypte avec la Russie face à la pandémie de coronavirus et a affirmé la nécessité d'une coordination continue entre les comités de santé des deux pays pour lutter contre le nouveau virus. 

Sur la question de l'énergie et des transports, Choukry et Mantouerov ont fait l'éloge de la coopération entre les deux pays dans le domaine des chemins de fer, notamment suite au récent accord d'importation de 1 300 wagons de Russie en Égypte. Depuis l'Égypte, ils le considèrent comme « l'accord le plus important de l'histoire du chemin de fer égyptien ». 

Par ailleurs, lors de l'appel, les ministres ont discuté du développement de la centrale nucléaire de Dabaa en Égypte et ont réaffirmé leur engagement à faire avancer le projet. Dabaa est un projet qui intègre quatre centrales nucléaires d'une capacité de 1 200 mégawatts chacune.

Et en ce qui concerne le canal de Suez, Shoukry a exprimé l'engagement de son pays à avancer vers l'achèvement des procédures de mise en œuvre du projet de zone industrielle russe dans la région, ce sera l'un des plus grands projets de coopération stratégique entre les deux parties.

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