En vue de la célébration du 50e anniversaire des relations entre l'Espagne et la République populaire de Chine en 2023, les sociétés civiles espagnole et chinoise ont organisé, mardi 22 février, une conférence sur l'histoire qui unit les deux nations. La première conférence d'une série, intitulée "Jalons et opportunités dans les relations Chine-Espagne-Amérique latine", a réuni un panel d'experts renommés sur le sujet.
Enrique Fanjul, associé fondateur d'Iberglobal / Iberchina, ainsi qu'ancien conseiller commercial de l'ambassade d'Espagne en Chine et doté d'une vaste expérience du continent asiatique. José María Beneyto, professeur de droit international public, spécialiste de la géostratégie de la Chine. Et Águeda Parra, docteur en analyse de l'environnement géopolitique et technologique de la Chine et auteur de "China the routes of power".
Ce panel d'experts a été réuni et modéré par Laura González Escallada, fondatrice de la plateforme Ni Hao, qui en seulement 6 mois a déjà obtenu un grand succès dans son objectif principal : promouvoir les liens entre la Chine et le monde hispanique, de Madrid aux Amériques.
La conférence a eu lieu dans l'auditorium de l'Ateneo de Madrid, sous la bénédiction de l'Agrupación para el Estudio de las Culturas Orientales GAMAN de l'Ateneo, représentée par son président Julio González Alcalde et sa fondatrice et secrétaire Brígida de Fez Algarra, qui ont pris la parole pour féliciter Ni Hao et les intervenants pour la tenue de la conférence.
Enrique Fanjul a ouvert le discours en rappelant l'histoire des relations entre l'Espagne et la Chine, promues entre 1972 et 1973 par le ministre espagnol Gregorio López Bravo et son homologue chinois Chiao Kuan Hua, qui ont laissé de côté les idéologies pour se concentrer sur ce que l'avenir a transformé en une relation dans laquelle les échanges commerciaux ont été la clé principale. "À partir des années 1980, lorsque la Chine s'est ouverte au monde extérieur, les relations ont commencé à se développer. Le volume des échanges qui existent aujourd'hui a énormément augmenté par rapport à ce qu'il était auparavant", a souligné Fanjul dans son discours.
Les raisons de ce succès que Fanjul a présentées sont principalement au nombre de deux. Un dynamisme entrepreneurial essentiel, et le soutien de l'administration espagnole pour soutenir ces intérêts privés. Essentiellement grâce aux crédits d'aide au développement FAD mis en place dans les années 1980 et 1990.
Fanjul a également souligné une étape importante dans les relations entre les deux pays. Après les événements de la place Tiananmen, le gouvernement espagnol n'a pas pris d'initiatives pour sanctionner économiquement la Chine, comme l'ont fait d'autres pays. Au contraire, elle a maintenu sa politique de coopération commerciale avec la République populaire. Selon Fanjul, cela a fait du ministre des affaires étrangères Fernández Ordóñez le premier ministre des affaires étrangères européen à se rendre dans le pays post-Tiananmen.
Les changements qu'ont connus la Chine et l'Espagne depuis lors ont été encore plus importants, surtout pour le géant asiatique, qui a connu une véritable révolution industrielle et technologique qui a hissé le pays au rang de première économie mondiale. Cela signifie que la politique étrangère de la Chine a fait d'énormes progrès et que sa position actuelle lui a permis de devenir le plus grand acteur émergent en Amérique latine, comme l'a souligné le professeur de droit international public José María Beneyto.
Águeda Parra Pérez a répondu à cela dans son discours : " Sa présence en Amérique latine est nécessaire, à cause du lithium ", a déclaré la chercheuse. Le continent américain abrite trois des cinq plus grands producteurs de lithium au monde, a rappelé Parra Pérez, ce qui est essentiel pour l'industrie technologique chinoise, qui s'est développée au cours des 20 dernières années.
Cette nouvelle "quatrième révolution industrielle" que vit la Chine est le principal domaine de recherche d'Águeda Parra Perez, qui a fourni à la conférence les données et les raisons qui font de la Chine le premier acteur mondial dans le domaine de l'innovation technologique. "L'année dernière, la Chine a multiplié par six les investissements américains dans les micropuces", a déclaré Parra Perez lors de sa présentation.
Les conclusions tirées par le panel d'experts et par la fondatrice de Ni Hao, Laura González Escallada, ont montré clairement que les efforts déployés par la plateforme Ni Hao sont nécessaires pour renforcer encore ces relations. "L'Espagne peut jouer un rôle clé dans le paradigme de la triangulation. Chine - Espagne - Amérique latine", a résumé M. Beneyto. Un paradigme qui a encore de nombreuses cartes et opportunités à offrir au monde des affaires, et que la société civile est déterminée à promouvoir avec ce type d'événement et avec la création de plateformes telles que Ni Hao.
