Biden et Al-Kazemi devraient sceller un accord pour mettre fin à la mission de combat américaine en Irak

La stabilité de l'Irak est au cœur de la rencontre entre Biden et Al-Kazemi

AP/KHALID MOHAMMED - Premier ministre irakien Mustafa al-Kadhimi

L'histoire de l'Irak, dominée par des guerres internes et externes, a culminé en 2003 avec l'invasion unilatérale du pays par une coalition dirigée par les États-Unis. Une fois la guerre terminée, l'Irak a été placé sous un régime de tutelle sous contrôle permanent pour une période de temps indéterminée. Toutefois, 18 ans après l'invasion, le Premier ministre Mustafa al-Kazemi se rendra en visite officielle aux États-Unis pour renforcer les relations bilatérales et sceller un accord sur le retrait des troupes de combat américaines d'Irak d'ici à la fin de 2021.

Al-Kazemi a déclaré que ce voyage s'inscrivait dans le cadre des efforts déployés par l'Irak pour "consolider une relation étroite avec les États-Unis, fondée sur le respect mutuel et la coopération bilatérale dans divers domaines", selon un communiqué publié par le bureau du Premier ministre irakien. En outre, la note note que la visite est le "point culminant" de nombreux "dialogues stratégiques" dans le but d'"organiser la relation sécuritaire existante avec les États-Unis", un pays qui maintient jusqu'à présent une présence militaire dans le pays arabe qui fournit un soutien consultatif et logistique dans la lutte contre Daesh. Dans le communiqué, Al Kazemi ne mentionne pas directement le plan en cours de finalisation, selon les médias américains, selon lequel les forces américaines retireront leurs troupes de combat du territoire irakien d'ici la fin de l'année et n'auront qu'une présence consultative. 

El presidente de los Estados Unidos, Joe Biden, se dirige a la Casa Blanca después de bajar del Marine One en el jardín sur de Washington, DC, el 25 de julio de 2021 AFP/ANDREW CABALLERO-REYNOLDS

Au cours de cette visite, les parties devraient discuter de la coopération conjointe en matière de sécurité, d'énergie, de santé, d'économie et d'investissement. En outre, ils discuteront des moyens de faire face à la pandémie de coronavirus et de la collaboration conjointe de manière à servir les intérêts des deux pays. La Maison Blanche a indiqué que la visite d'Al Kazemi à Washington intervient à un moment crucial pour les États-Unis et l'Irak.

Le premier ministre d'un pays miné par la violence, la pauvreté et la corruption cherche également à obtenir de Washington l'engagement de réévaluer au moins formellement sa présence en Irak. A trois mois des élections législatives, le chef du gouvernement irakien espère retrouver une certaine influence sur les puissantes factions pro-iraniennes, très hostiles à la présence américaine. L'annonce éventuelle du retrait des troupes de combat du sol irakien serait une victoire pour le premier ministre irakien, qui satisferait ainsi les factions chiites les plus extrémistes et ouvrirait la voie aux élections législatives prévues en octobre.

En esta foto de archivo de soldados estadounidenses desembarcando de un helicóptero CH-46 Chinook en la base aérea de Bagram AFP/ ROSLAN RAHMAN

Depuis 2014, les États-Unis maintiennent environ 2 500 soldats dans le cadre d'une coalition internationale visant à combattre Daesh en Irak et en Syrie. Une présence qui est devenue quelque peu inconfortable ces dernières années pour le gouvernement de Bagdad, qui subit une forte pression de la part des milices chiites les plus extrémistes qui souhaitent la disparition des troupes américaines,  Elle a également été fortement assombrie par l'assassinat du général iranien Qassem Soleimani et du commandant de la milice irakienne Abou Mahdi al-Muhandis à l'aéroport international de Bagdad, qui a conduit le Conseil des représentants irakien à adopter deux jours plus tard une résolution non contraignante demandant la fin de la présence militaire américaine en Irak.

La plupart des troupes américaines, envoyées en 2014 dans le cadre d'une coalition internationale pour aider Bagdad à vaincre Daesh, ont été retirées sous le président Donald Trump. Officiellement, il n'y a pas de troupes de combat, l'armée américaine jouant un rôle de "conseil" et de "formation". L'Irak est un maillon important du plan stratégique américain, qui dirige les opérations de la coalition anti-jihadiste dans la Syrie voisine. 

Las fuerzas antiterroristas iraquíes hacen guardia frente a la embajada de Estados Unidos el 30 de mayo de 2021 en Bagdad, Irak AFP/JOHN MOORE

Sur fond de regain de tensions entre l'Iran et les États-Unis, il n'est pas question pour Washington d'abandonner le pays à l'influence iranienne, même si ce dernier entend toujours sauver l'accord international de 2015 sur le nucléaire iranien, il est clair que les négociations pour un retour à l'accord nucléaire américano-iranien sont au plus fragile et que tout acte peut être décisif pour que les négociations se soldent par un échec. Selon Hamdi Malik, du Washington Institute, dans le cadre de ce bras de fer, "il est peu probable que le nombre de troupes américaines en Irak soit réduit de manière significative". De même, Ramzy Mardini, spécialiste de l'Irak à l'Institut Pearson de l'Université de Chicago, prédit "des annonces superficielles pour servir les intérêts politiques du premier ministre irakien".

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