La Syrie envoie plusieurs MIG-29 russes à l'Armée de Haftar
La coopération entre le gouvernement syrien et l'Armée nationale libyenne (LNA) du maréchal rebelle Khalifa Haftar s'est intensifiée. Selon une source non divulguée de la journaliste syrienne Nadia Abid, le régime de Bachar al-Assad a accepté d'envoyer plusieurs unités d'avions de chasse MIG-29 de fabrication russe à son allié nord-africain. L'information a été confirmée par l’analyste José Luis Mansilla (@Sahel_Intel).
Cette transaction s'inscrit dans le cadre d'une ligne d'entraide plus large établie entre Damas et Tobrouk au début du mois de mars dans la capitale syrienne. Les deux administrations ont ensuite signé un protocole d'accord comportant 46 clauses spécifiques pour un effort commun contre la Turquie et ses groupes de combattants apparentés.
En Syrie et en Libye, l'armée arabe syrienne et le LNA combattent essentiellement le même ennemi. Les troupes de Recep Tayyip Erdogan soutiennent à la fois les groupes d'opposition syriens - pour la plupart proches des organisations terroristes djihadistes - et les troupes du Gouvernement d'unité nationale de Tripoli (GNA), ce dernier étant reconnu par les Nations unies.
D'une certaine manière, ces deux conflits sont devenus une sorte de vases communicants : Ces derniers mois, Erdogan a transféré des mercenaires syriens en Libye pour renforcer la situation précaire de son allié Fayez Sarraj. Al-Assad et Haftar ont donc décidé d'unir leurs forces.
La dernière initiative de le LNA pourrait représenter un coup majeur dans le développement du conflit en Libye. Le MIG 29, conçu par Moscou dans les dernières années de la guerre froide, se distingue par sa maniabilité et a la capacité d'accueillir sous ses ailes des missiles de longue portée. L'ajout de plusieurs de ces missiles à son armée de l'air pourrait donner aux forces de Haftar un avantage significatif sur leurs adversaires.
Ce n'est pas le seul exemple récent de collaboration entre les deux parties. Un accord entre la Russie - principal allié d'Al-Assad - et le LNA a permis au Kremlin d'envoyer en Libye entre 300 et 400 miliciens de l'unité de combat de Nokhba. Ce corps faisait partie de l'opposition, mais il a rendu ses armes à Damas. Depuis la région sud de Quneitra, ils seront envoyés dans des camps d'entraînement russes en Libye et de là, ils rejoindront les troupes de Haftar sur les différentes lignes de front.
En outre, selon l'analyste Stephen Jones, Damas dispense une formation dans ses bases aériennes à plusieurs membres du LNA pour apprendre à piloter des hélicoptères d'attaque MI-35, également de fabrication russe, qui peuvent également être utilisés pour le transport de troupes ou l'évacuation d'urgence.
Bien sûr, la guerre en Libye se déroule aussi dans les airs. De la part du GNA, les plus grandes contributions sont obtenues grâce aux drones Bayraktar TB-2 fournis par le Qatar. Bien qu'ils portent le cachet de la Turquie, c'est le pays du Golfe qui a géré leur acquisition par Tripoli, selon le portail Arabian Aerospace. Sarraj dispose également de plusieurs Orbiter 3 israéliens, selon le même média.
Le LNA, pour sa part, utilise des systèmes de défense anti-aérienne également fournis par certains de ses alliés, selon le journal Al-Masdar. De même, les troupes de Haftar disposent d'avions antiaériens russes Pantsir qui, selon Al-Masdar, ont détruit jusqu'à 16 avions turcs détenus par le GNA depuis novembre dernier.
En termes d'unités d'attaque, les MIG 29 transférés par la Syrie seraient intégrés à une flotte qui comprend déjà, entre autres, des chasseurs russes Sukhoi 22, ainsi que des MIG 21, un modèle pré-MIG 29.
Actuellement, les combats se concentrent dans la partie occidentale du pays, entre Tripoli et la frontière tunisienne. Une récente offensive du GNA a réussi à arracher au LNA plusieurs endroits de grande valeur stratégique. Au cours de cette campagne, des pillages, des exécutions de civils et la libération de prisonniers appartenant à Daech ont été enregistrés. De même, les banlieues sud de Tripoli et les villes au sud de Misrata continuent d'être le théâtre de combats terrestres et d'attaques aériennes.
