La Turquie défie les États-Unis et l'OTAN avec le système anti-missile S-400
L'achat d'armes russes par la Turquie a alarmé les alliés de l'OTAN. Au cours des derniers mois. Cet équipement du système de défense russe peut être un risque pour un avion de l'Alliance et peut entraîner une réaction des Etats-Unis sous forme de sanctions, a rappelé le chef de l'OTAN.
Les États-Unis menacent également la Turquie de sanctions unilatérales pour l'achat de systèmes de défense aérienne S-400, tandis qu'Ankara a averti qu'elle ne laisserait pas l'imposition de ces restrictions sans réponse.
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a déclaré qu'Ankara n'abandonnerait pas les S-400 malgré la pression des Etats-Unis. Il a également rejeté les menaces de sanctions et a suggéré que les Etats-Unis cessent de menacer la Turquie.
Entre-temps, le ministère turc de la Défense a de nouveau suggéré qu'Ankara et Washington discutent d'éventuelles mesures techniques concernant les S-400 pour résoudre les contradictions bilatérales.
La Turquie est le premier État membre de l'OTAN à acheter de tels systèmes de missiles de défense aérienne à la Russie. Les livraisons de lanceurs S-400 à la Turquie ont commencé le 12 juillet 2019.
« Nous continuons à vérifier et à préparer les systèmes S-400 selon nos plans », a cité l'agence de presse Anadolu.
« Nous utiliserons les S-400 de la même manière que certains membres de l'OTAN utilisent les S-300 », a déclaré le ministre turc de la défense.
La décision de la Turquie d'acquérir des systèmes de missiles sol-air S-400 de fabrication russe a provoqué une réaction très négative des États-Unis et de l'OTAN dans son ensemble.
Ankara affirme qu'elle a été forcée d'acheter le système russe parce que les États-Unis ont refusé de vendre le système Patriot, fabriqué aux États-Unis. Le gouvernement turc souligne également ce qu'il considère comme un double standard, puisque la Grèce, membre de l'OTAN, utilise des missiles de fabrication russe.
« Nous utiliserons le système S-400 de la même manière que les autres États membres de l'OTAN qui possèdent déjà des systèmes S-300 les utilisent au sein de l'alliance de l'OTAN », a déclaré le ministre de la défense.
Le ministre turc de la défense Hulusi Akar a réaffirmé les plans du pays d'utiliser un système de défense antimissile de fabrication russe qu'il a acheté malgré les objections persistantes des États-Unis. Akar a déclaré jeudi à une commission parlementaire du budget que l'armée poursuit ses contrôles et ses préparatifs pour le S-400 comme prévu.
Akar a déclaré que la Turquie est prête à discuter avec les États-Unis de son « inquiétude » concernant l'interopérabilité des S-400 et des F-35. « Notre offre d'un groupe de travail conjointe est toujours sur la table », selon les commentaires de l'agence de presse officielle Anadolu.
Washington s'oppose fermement à l'acquisition du système anti-aérien russe par la Turquie, membre de l'OTAN, en affirmant que les S-400 sont une menace pour les chasseurs furtifs et ne seraient pas interopérables avec les systèmes de l'OTAN.
Entre-temps, le sous-secrétaire d'État américain aux affaires politico-militaires, Clarke Cooper, a déclaré début novembre qu'il était toujours possible que les États-Unis imposent des sanctions contre la Turquie pour l'achat de systèmes de missiles sol-air S-400 de fabrication russe.
Les Etats-Unis ont également averti Ankara qu'ils risquent des sanctions américaines en vertu du la loi sur les sanctions pour contrer l'adversaire américain si le système S-400 est activé. Le président élu Joe Biden devrait adopter une position plus ferme sur cette question.
