La Turquie et la Syrie tiennent leur première réunion gouvernementale depuis 2011
Les ministres de la Défense de la Turquie, Hulusi Akar, et de la Syrie, Ali Mahmoud Abbas, ont tenu une réunion à Moscou mercredi, la première entre les deux gouvernements depuis le début de la guerre civile syrienne en 2011, au cours de laquelle ils ont discuté des réfugiés et de la lutte contre le terrorisme.
La réunion, à laquelle a également participé le ministre russe de la Défense, Sergey Shoigu, s'est déroulée dans une "atmosphère constructive" et est la première d'un format de réunions trilatérales visant à assurer la stabilité en Syrie et dans la région, selon un communiqué du ministère turc de la Défense.
"La réunion a abordé la crise syrienne, la question des réfugiés et la lutte commune contre toutes les organisations terroristes sur le territoire syrien", indique le communiqué, publié sur le site internet du ministère.
Le gouvernement turc, qui s'oppose farouchement au régime syrien depuis le début de la guerre, annonce depuis des mois un changement d'attitude et évoque la possibilité d'une reprise des relations dans le cadre de son projet d'une nouvelle intervention militaire en Syrie pour expulser les groupes kurdes de sa frontière.
Ankara considère les milices kurdes Unités de protection du peuple (YPG), qui entretiennent une alliance militaire avec le régime syrien depuis 2019, comme des "terroristes", tandis que Damas qualifie de "terroristes" les différents groupes armés qui luttent contre le régime du président syrien Bachar el-Assad, dont beaucoup sont soutenus par Ankara.
La dernière rencontre entre les ministres turc et syrien a eu lieu en août 2011 à Damas, peu après le début de la rébellion syrienne, à un moment où le président turc Recep Tayyip Erdogan tentait de convaincre Assad de céder aux demandes de démocratisation des rebelles, ce qu'il refusait.
En 2012, les deux pays ont rompu leurs relations diplomatiques et la Turquie a commencé à servir de base aux mouvements rebelles syriens qui ont formé un gouvernement en exil, reconnu comme représentant du peuple syrien par de nombreux pays du monde.
Le mois dernier, Erdogan a indiqué qu'il envisageait de reprendre les relations après les élections turques de juin prochain. "En politique, il n'y a pas de ressentiment, d'animosité ou d'offense éternels. Le moment venu, on s'assied, on évalue les choses et on les renouvelle", avait alors déclaré.
