La Turquie et l'Azerbaïdjan effectuent des manœuvres militaires conjointes au Nakhitchevan
Le service de presse du ministère azerbaïdjanais de la Défense a annoncé lundi 20 le lancement de l'exercice militaire Indestructible Brotherhood 2021 en coopération avec la Turquie. Les manœuvres ont été effectuées avec "des unités d'infanterie motorisées, des forces spéciales et des unités de renseignement, ainsi que des militaires d'autres branches", selon le rapport officiel. Le communiqué azéri lui-même indique qu'il a commencé "des manœuvres tactiques conjointes à balles réelles dans la région de Lachin, conformément à l'accord de coopération militaire entre la République d'Azerbaïdjan et la République de Turquie".
L'objectif de ces actions au Nakhitchevan - une république autonome appartenant à l'Azerbaïdjan qui partage une frontière avec l'Arménie, l'Iran et la Turquie - est d'"améliorer l'interopérabilité, la coordination des combats (...) et la prise de décision des commandants militaires", ainsi que leur "capacité à contrôler les unités". Les deux pays concentrent actuellement leurs efforts sur l'amélioration de la manipulation des équipements militaires de nouvelle génération, ainsi que d'autres moyens militaires en "terrain difficile".
L'événement a été suivi par divers représentants des pays de la Fraternité. Du côté de l'Azerbaïdjan, le ministre de la Défense, le colonel général Zakir Hasanov, et le chef du service de sécurité de l'État, Ali Naghiyev, étaient présents. Le directeur général de la sécurité et du contre-terrorisme des forces armées de la République islamique du Pakistan, Mumtaz Hussain, était également présent, tout comme Omer Ertugrul Erbakan, commandant de la division des forces spéciales de l'armée turque. Ils étaient accompagnés de personnel militaire de leurs pays respectifs et de quelques invités de haut rang du Kazakhstan.
Cet événement militaire intervient à un moment important en raison de la situation dans la région du Nakhitchevan. Il y a quelques jours à peine, le président turc Recep Tayyip Erdogan a évoqué le Premier ministre arménien Nikol Pashinjan et sa volonté d'engager des pourparlers avec son pays : "Nous sommes ouverts à la négociation et nous le ferons. S'il (Pashinian) est vraiment sincère et le montre, le dialogue peut commencer. Je suis confiant dans une percée positive et l'ouverture du corridor". Ankara espère l'ouverture des communications avec le site même où se sont déroulés les exercices militaires.
D'autre part, les relations azerbaïdjano-turques semblent de plus en plus productives. Le ministre turc du commerce, Mehmet Mus, a déclaré il y a moins de quinze jours que, loin d'être des économies rivales, elles se considèrent mutuellement comme très solidaires. Par ailleurs, le ministre a lui-même assuré que son pays "souhaite développer davantage d'activités économiques avec l'Azerbaïdjan". Erdogan considère Bakou comme l'un de ses plus solides alliés régionaux, c'est pourquoi il n'a jamais hésité à prendre le parti de l'Azerbaïdjan dans le conflit qui l'oppose à l'Arménie au sujet du Nagorno Karabakh.
Les hostilités ont cessé le 10 novembre 2020, après six semaines de combats et des milliers de victimes dans les deux camps. La déclaration commune des dirigeants de la Russie, de l'Arménie et de l'Azerbaïdjan a mis fin à une dure spirale de violence. Grâce à cet accord, des casques bleus russes ont atterri dans la zone de conflit et devraient y rester au moins pendant les cinq prochaines années. En outre, l'échange de prisonniers de guerre et le maintien de leurs positions actuelles sont quelques-unes des clauses incluses dans la déclaration tripartite. De cette manière, les militaires russes contrôleront la ligne de démarcation entre les forces arméniennes et azerbaïdjanaises, ainsi que le corridor de Lachin, qui relie le Nagorno Karabakh à l'Arménie.
