La consultation se veut une réponse au mouvement de protestation qui remplit les rues d'Algérie depuis 2019

L'Algérie fixe le 1er novembre pour la réforme constitutionnelle

photo_camera AFP/RYAD KRAMDI - Le président algérien Abdelmadjid Tebboune

Le référendum populaire sur le projet de réforme de la Constitution aura lieu le 1er novembre, malgré la profonde crise sanitaire que le pays traverse en raison de la pandémie du COVID-19.

L'Algérie a été l'un des pays les plus touchés par la pandémie au Maghreb, non seulement en termes de nombre de cas mais aussi en termes de manque de lits et de ressources dans les hôpitaux. 

Dans un communiqué diffusé à la télévision d'État, le président, Abdelmadjid Tebboune, a annoncé la tenue du référendum et a expliqué que la date avait été convenue après une rencontre entre le président et le président de l'Autorité électorale nationale indépendante (ANIE), Mohamed Chorfi, selon l'Agence Efe. 

Cette consultation se veut une réponse au Hirak, un mouvement de protestation qui a rempli les rues d'Algérie pour exiger la démission de l'appareil gouvernemental depuis 2019. 

L'élection du 1er novembre a une signification symbolique puisque ce jour marque le début de la guerre d'indépendance contre la France en 1954, et vise à marquer une nouvelle étape pour le pays nord-africain.

« A la lumière des consultations du Président de la République avec les parties concernées, il a été décidé de fixer la date du 1er novembre 2020 pour la tenue du référendum sur le projet de révision de la Constitution », peut-on lire dans le texte diffusé par les autorités algériennes. 

Demandes de changement 

Depuis la mi-décembre 2019, Tebboune est le président de la République algérienne, lors d'une élection qui a enregistré la plus forte abstention de l'histoire du pays. Dès son entrée en fonction, il s'est engagé à réviser la loi fondamentale du pays, adaptée à son prédécesseur Abdelaziz Bouteflika.

Dans la nouvelle Magna Carta, le Premier ministre et le Parlement auront plus de pouvoir pour gouverner. 

Chaque mardi et vendredi depuis le 22 février 2019, des milliers d'Algériens descendent dans la rue pour exiger la fin de la corruption et un changement pour mettre fin au système militaire qui domine le pays depuis son indépendance de la France en 1962. 

Le Hirak, qui signifie mouvement en arabe, a atteint son premier objectif : la démission en avril 2019 de Bouteflika, qui était au pouvoir depuis 1999, mais ce qu'ils demandent, c'est la mise en œuvre des articles 7 et 8 de la constitution et « donner le pouvoir au peuple ».

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