Inquiétude sur le mystérieux état de santé du président, Abdelmedjid Tebboune.

L'Algérie vote une réforme constitutionnelle dans la crainte d'un vide du pouvoir

Algeria votes constitutional reform amid fears of a power vacuum

L'Algérie organise dimanche un référendum sur un projet de réforme de la constitution qui a été largement critiqué par les groupes d'opposition, dans un contexte d'inquiétudes quant au mystérieux état de santé du président, Abdelmedjid Tebboune, qui a été transporté d'urgence dans un hôpital en Allemagne le 29 après une affaire de COVID-19 au palais présidentiel, et de craintes d'un vide du pouvoir. 

Dans une brève déclaration, la présidence de la République a annoncé la semaine dernière que l'homme de 75 ans se trouvait en "confinement volontaire" après qu'un cas positif de coronavirus ait été détecté chez une personne de son entourage. 

Trois jours plus tard, et également de manière brève et hermétique, il a été annoncé qu'il avait été transféré à l'hôpital militaire de, le plus important du pays, et il a été souligné que son état "n'était pas inquiétant". Mais à peine 24 heures plus tard, il est à nouveau évacué, cette fois vers un hôpital spécialisé en Allemagne, sans que le régime n'ait encore signalé de quelle maladie il souffre et s'il a également été infecté par le COVID-19. 

Argelia vota la reforma de la Constitución entre el temor a un vacío de poder

Vide de pouvoir

Tout indique que Tebbouone ne votera pas demain lors d'un référendum qu'il a lui-même supervisé, avec l'armée, depuis avril 2019, lorsque les protestations populaires dans les rues et la pression de l'élite militaire ont forcé le président de l'époque, Abdelaziz Bouteflika, à démissionner après 20 ans au pouvoir, dont les cinq derniers ont été gravement malades. 

Une consultation conçue comme l'avant-dernier acte d'une transition turbulente dans laquelle les protestations de l'opposition n'ont pas cessé et dans laquelle la répression du régime militaire s'est intensifiée, emprisonnant des dizaines de politiciens, d'hommes d'affaires et de militaires proches de l'entourage de l'ancien président. Mais aussi les activistes du mouvement de protestation de masse "Hirak", qui après avoir expulsé Bouteflika, demandent maintenant la chute du régime militaire qui contrôle le pays depuis l'indépendance de la France en 1962. 

Le dernier acte est les élections législatives et c'est là que réside la crainte puisque l'actuel président du Sénat, Salah Oudjil, 89 ans, est transitoire et que selon la Constitution il ne peut pas remplacer le chef de l'Etat, ce qui crée un dangereux vide de pouvoir. En Algérie, le président dispose de nombreux pouvoirs uniques, comme celui de signer et de valider la réforme constitutionnelle qui sera soumise à consultation ce dimanche. 

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Une réforme critiquée

Dans ce contexte, la réforme - qui est votée le jour où l'Algérie commémore le 66ème anniversaire du début de la guerre d'indépendance - a été repoussée encore plus loin dans l'ombre, sans intérêt populaire et au milieu de nombreux appels à l'abstention. L'opposition, et en particulier le "Hirak", estime qu'il ne se conforme pas aux demandes et aux souhaits de la population, et qu'il ne s'agit que d'une opération cosmétique visant à changer sans rien changer, bien que le gouvernement insiste pour le présenter comme le résultat d'une protestation populaire. 

Sous le slogan "novembre 1954 : la libération, novembre 2020 : le changement", les amendements - qui touchent surtout les pouvoirs du chef du gouvernement, qui sont étendus - ont été cuisinés hermétiquement dans le palais présidentiel et ont été rendus publics en septembre dernier, à la recherche de ce que Tebboune lui-même a appelé "un large consensus pour la nouvelle Algérie". 

Dans ce contexte, le gouvernement, dirigé par le Premier ministre Abdelaziz Djerad, a ouvert ce qu'il a appelé un "large" débat avec la société civile, les associations, les personnalités, les experts, les partis autorisés et tous les secteurs de la société algérienne pour défendre le projet et encourager les électeurs, qui devraient être peu nombreux, comme cela a été le cas lors des récentes élections. Le texte soumis à consultation comprend six titres couvrant les droits fondamentaux, les libertés publiques, l'organisation et la séparation des pouvoirs, maintient un régime présidentialiste et autorise d'éventuelles missions de l'armée à l'étranger. 

La peur du virus

Le référendum se déroule également dans un contexte de recrudescence des infections à coronavirus, qui ont officiellement infecté plus de 57 600 personnes en Algérie et causé la mort de 1 956 autres. L'augmentation de la contagion - environ 300 par jour - a obligé le gouvernement à rétablir les restrictions à la circulation, en particulier les couvre-feux, et à insister sur la campagne pour le port obligatoire de masques, le lavage des mains et la distance sociale. L'Algérie, qui a été le premier pays d'Afrique à confirmer un cas de coronavirus, a maintenu ses frontières aériennes, maritimes et terrestres fermées depuis mars dernier.

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