Le président algérien Abdelmadjid Tebboune se rendra à Moscou pour se rapprocher du Kremlin

L'Algérie considère la Russie comme un allié militaire important

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L'Algérie a réservé une part importante de son budget 2023 aux questions militaires, 20 % du total, pour être précis. Cela représente 22 milliards de dollars sur un total de 90 milliards de dollars, dont une grande partie devrait servir à l'achat d'armes, d'équipements et de missiles. Le montant consacré à la défense est plus de deux fois supérieur à celui de l'année dernière, ce qui témoigne de l'instabilité de la situation dans la région de l'Afrique du Nord, où le Maroc, pays rival, réalise également des investissements records dans le domaine de la défense.
 
Dans ce contexte, le président algérien Abdelmajdid Tebboune a jeté son dévolu sur la Russie et les accords qui peuvent être conclus avec le pays présidé par Vladimir Poutine. Les contrats d'armement avec Moscou pourraient représenter entre 12 et 17 milliards de dollars. Toutefois, il convient de rappeler le projet de loi publié le 28 septembre qui empêche les parlementaires de traiter les questions de défense et d'affaires étrangères car elles sont considérées comme "sensibles".

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Le projet de loi stipule que "les membres du Parlement peuvent interroger le gouvernement sur des questions d'importance nationale et sur l'état d'application des lois, à l'exception des questions relatives à la défense nationale et aux secrets d'État dans les affaires étrangères". Et les membres du parlement algérien ne sont pas les seuls à être touchés. Tebboune a également décidé, lors de la dernière réunion du Conseil des ministres, de "restreindre toute autorisation des médias sur les questions liées à la défense nationale", ce qui renforce encore le secret entourant toute transaction d'armes du gouvernement algérien.
 
Il ne s'agit plus seulement du secret entourant les décisions sur les questions militaires ou les relations étrangères. L'opposition s'interroge sur la raison de cette augmentation massive des investissements dans l'armement. Youssef Ajeisa, député du Mouvement de la société pour la paix, affirme que "c'est l'argent du peuple et nous avons le droit de demander pourquoi". Et il est logique que cette question soit posée à la Chambre basse car si l'on regarde les dépenses de défense de ces dernières années, la croissance est très importante. Pour la seule année 2015, les dépenses militaires ont atteint 13 milliards de dollars, un chiffre qui a diminué les années suivantes.

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Aujourd'hui, avec l'augmentation du budget d'armement et la tension croissante avec le Maroc depuis la rupture diplomatique il y a plus d'un an, Tebboune voit la Russie comme un atout qui peut renforcer son pays. Les accords qu'Alger veut signer avec Moscou comprendraient l'obtention de systèmes de défense modernes, d'avions et de navires de guerre avancés, ainsi que d'unités de combat. L'entente russo-algérienne n'est pas nouvelle. En novembre dernier déjà, le ministre algérien des Affaires étrangères Ramtane Lamamra avait déclaré à Sputnik qu'ils avaient "un large programme de coopération et (...) l'Algérie et la Russie sont importantes l'une pour l'autre".
 
Lamamra n'est pas le seul à exprimer la proximité entre les deux pays. L'ambassadeur russe en Algérie a également indiqué que les deux pays attendent avec impatience des "événements importants" et s'efforcent de "renforcer le partenariat en matière d'énergie, de mines, d'industrie et de recherche scientifique". Cependant, les accords stratégiques ne sont pas la seule chose qui unit les deux pays. À l'horizon se profile la volonté de l'Algérie de rejoindre l'organisation des BRICS, dont la Russie, la Chine, le Brésil, l'Inde et l'Afrique du Sud sont déjà membres. Ces nouveaux accords avec le Kremlin constituent une nouvelle étape dans les relations entre l'Algérie et la Russie, qui devraient continuer à se renforcer dans un avenir proche.

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